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Définition: AFFAISSÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 07/10/2015

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Définition: AFFAISSÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. A.- [S'applique à des choses concrètes] Ployé (comme) sous un poids. 1. [À un terrain, à une maison, au toit d'une maison...] Qui a baissé de niveau, qui s'est abaissé, enfoncé : Ø 1. C'étaient des nuits de juin, nuits sans lune où le ciel était plein d'un fourmillement d'étoiles. De longs reflets d'argent traînaient sur les vitres, entre les barreaux de fer. Sur les toits de tuile affaissés, pliant leurs faîtes comme l'échine d'une bête lasse, la voie lactée, le chemin de Saint-Jacques, comme on dit là-bas, faisait ruisseler, à travers le firmament, sa poussière vivante et nacrée. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 192. 2. [À une plante] Pendant, tombant [À un chignon] Qui est tombé. [À un drapeau] Qui n'est pas déployé, etc. B.- [S'applique au corps d'une personne, ou une partie du corps] Ployé (comme) sous un poids physique ou moral. 1. [Aux épaules] Baissées, tombantes. [Au dos] Courbé, voûté. [À la tête, au buste] Penché, incliné : Ø 2. Les épaules affaissées, le dos arrondi, les paupières lasses, Rose-Anna cousait pour la fête, en se privant même de chanter pour ne pas effrayer sa joie. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 219. 2. [Au corps] Qui ne se tient pas droit, replié sur lui-même, effondré. [Au visage] Avachi, dont les traits sont tombés (sous le poids d'une force physique ou morale) : Ø 3.... sur un matelas étendu à terre et recouvert d'une fourrure blanche tigrée de noir, reposait, la tête appuyée sur son coude, une femme âgée enveloppée d'un manteau de velours noir. Son visage, quoique affaissé et plissé à grandes rides sur les joues et vers le double menton, conservait l'empreinte d'une grande beauté disparue, mais qui a laissé sa place visible encore sur la figure. Un nez modelé comme par le ciseau du statuaire; des yeux noirs largement fendus sous les arcades des sourcils; une bouche fléchissant aux deux bords,... ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 143. Ø 4. À leur lueur [des cierges] , on distingue une ombre échouée contre le pied de bois, un corps affaissé, abandonné, plié sur lui-même, comme le corps d'un Christ dans une descente de croix... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Soeur Philomène, 1861, page 55. Ø 5. Il était assis, ou plutôt affaissé dans un grand fauteuil, les bras pendants, les jambes allongées et molles, la tête toute blanche, noyé dans ce grand flot de barbe et de cheveux d'argent qui lui donnait l'aspect d'un père éternel ou d'un fleuve d'Ovide. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Peur, 1884, page 960. Ø 6. Le buste penché de biais, affaissée sur sa hanche malade, elle semble mimer de tout son corps, à l'adresse du moribond, une dernière grimace, un ironique adieu. GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1545. - Par extension . Pose affaissée. - À l'affaissée (exemple unique). À la position ou à la manière d'une personne affaissée, ayant perdu sa vitalité [?] : Ø 7.... Il n'est pas vrai de dire qu'Henry n'aima plus M me. Renaud; il l'aima encore, mais d'une façon plus tranquille, avec moins de plénitude et d'ardeurs, passion devenue plus sereine et plus rassise, corollaire de son aînée tout en étant son antipode, sans éruptions furieuses et sans bouillonnement intérieurs, retirant [ressemblant] un peu à l' affaissée, comme eût dit maître Michel [de Montaigne] . Il dormit mieux et passa aussi des jours plus tranquilles; il eut moins d'ambition pour elle et moins d'orgueil à cause d'elle, il ne se trouva plus si pauvre, et la sérénité et l'insouciance reprirent leur place dans son coeur, comme autrefois, aux premiers temps qu'il se sentait aimé. GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale 1845, page 211. Remarque  : Cette explication est du domaine de l'hypothèse; à l'affaissée pourrait être formé sur le modèle de à la dérobée [?] C.- Au figuré . [Appliqué à une personne envisagée dans son être moral, ou à son coeur, son esprit,... Peut être suivi d'un complément introduit par les prépositions de ou sous pour exprimer l'origine de l'affaissement] Abattu, accablé, qui a perdu sa vitalité sous l'effet d'un agent externe ou interne : Ø 8.... toute la race humaine me paraissoit comme un seul homme. Et cet homme avoit fait beaucoup de mal, peu de bien, avoit senti beaucoup de douleurs, peu de joies : et il étoit là gisant dans sa misère, sur une terre tantôt glacée, tantôt brûlante, maigre, affamé, souffrant, affaissé d'une langueur entremêlée de convulsions, accablé de chaînes forgées dans la demeure des démons. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 128. Ø 9.... le nom d'ami est devenu si commun qu'on peut dire mes amis en parlant de deux cents personnes. Ce n'est pas une profanation, en ce sens qu'on peut et doit aimer, même particulièrement, tous ceux que l'on connaît bons et estimables. Oui, croyez-moi, le coeur est assez large pour loger beaucoup d'affections, et plus vous en donnerez de sincères et de dévouées, plus vous le sentirez grandir en force et en chaleur. Sa nature est divine, et plus vous le sentez parfois affaissé et comme mort sous le poids des déceptions, plus l'accablement de sa souffrance atteste sa vie immortelle. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, pages 97-98. Ø 10. Cette lettre de Sôme nous remplit tous d'enthousiasme; le père Chauvel surtout, affaissé depuis quelque temps, retrouva toute son énergie d'autrefois; il courut à la mairie en donner lecture aux autorités,... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 503. Remarque : Extase affaissée. « Extase d'un être à genoux par volonté de s'humilier comme un adorateur », dans l'exemple suivant de Barrès : Ø 11. Il s'agenouilla devant cette dame bénie et jamais extase ne fut plus affaissée que les murmures de cet amour. MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 115. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 376. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 498, b) 809; XXe. siècle : a) 565, b) 399.

« vous le sentez parfois affaissé et comme mort sous le poids des déceptions, plus l'accablement de sa souffrance atteste sa vie immortelle. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, pages 97-98.  10.

Cette lettre de Sôme nous remplit tous d'enthousiasme; le père Chauvel surtout, affaissé depuis quelque temps, retrouva toute son énergie d'autrefois; il courut à la mairie en donner lecture aux autorités,.... »

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