Définition: AFFERMISSEMENT, substantif masculin.

Définition: AFFERMISSEMENT, substantif masculin. I.- Action d'affermir. A.- Rare . [En parlant d'une chose concrète] : Ø 1.... tout y est tissu cellulaire plus ou moins modifié, tubes longitudinaux pour le mouvement des fluides, et fibres plus ou moins dures et pareillement longitudinales pour l' affermissement de la tige et des branches. JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 2, 1809, page 51. - [D'une partie du corps, d'un aspect du comportement] : Ø 2. Il [l'artiste] en obtiendra [de l'exercice à langue tirée] une décongestion utile, un affermissement de la voix... DOCTEUR A. WICART . Les puissances vocales : le chanteur, tome 1, 1931, page 199. Remarque : Confer également DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) : l'affermissement des muscles, des tissus. B.- [En parlant d'une chose abstraite] 1. Domaine financier, politique  : Ø 3. Ce qui doit servir à tout, messieurs, au crédit public, à la confiance des particuliers, à la tranquillité des créanciers de l'État, à l' affermissement des fortunes et aux divers biens qui en sont la suite immédiate, c'est que vous ne tardiez pas à fixer vos dernières déterminations sur l'ordre général des finances. Le Moniteur . tome 2, 1789, page 407. Ø 4.... et, si les vers du spirituel auteur produisirent quelque chose de plus que de l'agrément, ce fut en politique, où ils contribuèrent au retour de l'ordre et à l' affermissement du trône. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVI e . siècle, 1828, page 128. 2. Domaine moral, intellectuel  : Ø 5. Ne pas me presser, m'appliquer à écrire; achever ce volume dans la sérénité, avec loisir; donnant à mon pauvre esprit le temps de s'élever, de s'éclairer, de s'échauffer. Février et mars me suffiront. Bien faire cela est très important dans ma vie, comme développement et affermissement de mon esprit, comme conduite, comme bien sûr et grand, comme autorité. FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1856, page 188. Ø 6. Visite de Renard et de Pottecher, me disant qu'ils sont un peu écoeurés de la tenue morale des hommes de lettres, leurs contemporains, et qu'ils sont venus chercher auprès de moi un peu d' affermissement dans la grande doctrine de l'art;... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, mars 1895, page 766. Ø 7.... une page, qui nous montre à travers les tentatives hésitantes de la volonté de vivre et d'être plus heureux, la naissance, l'épanouissement et l' affermissement de l'intelligence sociale. MAURICE MAETERLINCK, La Vie des abeilles, 1901, page 282. Ø 8. Il fallut Durkheim pour que l'université bourgeoise entrât en possession d'une doctrine propre : cet affermissement de la situation spirituelle, ce passage du vague au dogmatique, de l'obscur au distinct, est assez bien signifié par la déclaration de Durkheim que rapporte Agathon :... PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 189. Ø 9. Nous n'avons pas à revenir sur le mouvement d'appropriation dont nous avons longuement parlé. Rappelons qu'il est, lui aussi, miné d'une ambivalence inséparable de l' affermissement de la personnalité (c'est la part durable du besoin de propriété), il est même, dans l'enfance, une de ses premières manifestations. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 569. II.- [En parlant surtout d'une chose abstraite] État de (ce) qui est affermi. A.- Domaine moral, intellectuel  : Ø 10. Du reste, les attitudes étaient plus fières et plus confiantes que jamais; l'excès du sacrifice est un affermissement ... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 437. B.- Domaine politique  : Ø 11.... si je ne me suis pas prêté à un spectacle qui eût frappé l'Europe, et lui eût prouvé par là l' affermissement de ma puissance, c'est que la gravité des circonstances qui m'appelaient au dehors et mes fréquentes absences de la capitale ne m'en ont pas laissé l'occasion. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 781. Ø 12. L' affermissement du pouvoir français contraignit les alliés à se départir quelque peu de l'attitude de doute et de méfiance qu'ils avaient, jusqu'alors, adoptée à son égard. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, L'Unité, 1956, page 137. - Par extension, rare . [En parlant d'une personne] : Ø 13. Mon excellent ami de Normandie continue de vivre dans sa retraite presque heureuse et son affermissement à peine troublé. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 274. Ø 14. À l'établissement de l'homme sur le sol, à son affermissement, il faut joindre ce don social que vous nous faites :... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 3, 1932, page 129. Remarque : 1. Affermissement est notamment associé avec les quasi-synonymes suivants : amélioration, assise, confirmation, consolidation, endurcissement, établissement, fixation, immobilisation, raffermissement, renforcement; avec les quasi-antonymes suivants : affaiblissement, amollissement, attendrissement, délabrement, ébranlement, énervement, ruine. 2. La distinction entre les emplois I et II est nécessairement entachée de subjectivité, et plus d'une fois les 2 acceptions se superposent dans le même exemple .   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 24.