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Définition: AFFURER, verbe transitif.

Publié le 08/10/2015

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Définition: AFFURER, verbe transitif. Argot . I.- Vieux. Voler : Ø 1. [Je tuerais dix hommes] pour affurer le négriot en question... FRANÇOIS VIDOCQ, Les Vrais mystères de Paris, tome 5, 1844, page 25. Ø 2. Veut-on de l'anglais? voici le bichot, l'évêque, qui vient de bishop; raille, espion, qui vient de rascal, rascalion, coquin; pilche, étui, qui vient de pilcher, fourreau. Veut-on de l'allemand? voici le caleur, le garçon, kellner; le hers, le maître, herzog (duc). Veut-on du latin? voici frangir, casser, frangere; affurer , voler, fur; cadène, chaîne, catena. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 197. - Par extension. Cacher, dissimuler (de l'argent volé) : Ø 3. Il aurait bien voulu savoir, le vieux crocodile, où je l' afurais mon petit pèze!... mon aubert mignon!... Il pouvait toujours courir! j'avais la prudence absolue... J'avais bien été à l'école... Il quittait jamais ma fouille ce petit volage, et même une planque bien épinglée dans l'intérieur de mon plastron... La confiance ne régnait pas... Moi, je les connaissais ses cachettes... Il en avait trois... Y en avait une dans le plancher... Une autre derrière le compteur... (une brique en bascule) et enfin une autre dans la tête même d'Hippocrate! LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 468. II.- Par extension, souvent par ironie. Gagner, obtenir, recevoir à titre de récompense, de gain. A.- Emploi transitif direct . 1. Gagner (de l'argent) : Ø 4. Je buterais le Père éternel pour affurer une tune... FRANÇOIS VIDOCQ, Les Vrais mystères de Paris, tome 7, 1844, page 202. Ø 5.... [les femmes de la taule clandestine, préoccupées] d' affurer le grisbi maximum... ALBERT SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, page 173. - Absolument : Ø 6. Il y en a [des forçats] (...) qui bien que gagnant des 15 et 20 francs par jour (...) n'ont jamais un rond - et encore (...) ils flambent [lire flambent = jouent] - et lorsqu'ils affurent c'est, comme le reste, pour le môme. ANTOINE-LOUIS DUSSORT, Le Ménage, 1929-1934, dépouillé par Gaston Esnault, 1953, page 6. 2. Gagner (au jeu, dans une compétition, etc.). Obtenir : Ø 7. [Ils] ne se cassaient pas le chou pour savoir qui affurerait le Goncourt. AUGUSTE LE BRETON, Razzia sur la Chnouf, 1954, page 22. · En affurer une : Ø 8. Affurer une (En). Gagner une étape [argot de coureurs cyclistes] . DICTIONNAIRE DE L'ARGOT MODERNE (GÉO SANDRY, MARCEL CARRÈRE) Cyclisme . 1963, page 202. - Absolument : Ø 9. [Le cocher imbu de Courses, en juin 1940 :] Nous sommes cuits. Gamelon, c'est un cheval qui fait ses débuts sur les haies. C'est rare un débutant qui affure. FERNAND TRIGNOL, Pantruche, ou les Mémoires d'un truand, 1946, page 67. Remarque  : Le sujet de affure désigne le cheval sur lequel on mise. 3. Par antiphrase. Recevoir, récolter (des coups) : Ø 10. Je me suis retiré de cette course : on pouvait tout juste affurer des coups! ALBERT SIMONIN, Le Petit Simonin illustré, dictionnaire d'usage, 1957, page 20. Ø 11. J'ai affuré un coup de poing. CHARLES-LOUIS CARABELLI . Langue de la pègre. · Affurer la poix : Ø 12. Se faire arrêter, - Mot à mot : se faire poisser. - « Ne flanche pas si t'es pavois. Tu n' affurerais que la poix. » (Max[imes] argotiques, Grison, [18] 80.) LORÉDAN LARCHEY, Dictionnaire historique d'argot, Nouveau supplément, 1889, page 190. 4. [L'objet désigne un âge évalué en années] Atteindre : Ø 13. Affurant tous les deux vingt piges, y [Roméo et Juliette] n' pensaient qu'à s' filer rencard. LÉON STOLLÉ, Douze récits historiques racontés en argot, 1947, page 1. B.- Emploi transitif indirect . Affurer de. 1. Par ironie. Recevoir : Ø 14. [Cet adversaire revenait sur moi] en bonne posture pour affurer d'un coup de melon. ALBERT SIMONIN, Le Cave se rebiffe, 1954, page 156. 2. Par extension. Avoir (un enfant) : Ø 15. Il était une fois un Roi et une Reine qui affurèrent d' une petite môme. LÉON STOLLÉ, Contes, La Belle au bois dormant, 1947, page 1. Remarque  : Peut être rattaché au sens « être productif », signalé par DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1965; ou, plus vraisemblablement, au sens de « obtenir, recevoir » (comme on dit : ils ont eu un enfant ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4.

« [18] 80.). »

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