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Définition: AMBRE1, substantif masculin.

Publié le 21/10/2015

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Définition: AMBRE1, substantif masculin. A.— Ambre gris, ou absolument ambre. 1. Substance organique molle, de couleur généralement cendrée, au parfum musqué, provenant des excrétions du cachalot et que l'on rencontre flottant sur les mers ou rejetée sur les côtes de certaines régions tropicales. Grain d'ambre, odeur d'ambre, sentir l'ambre : Ø 1.... ajoutez à leurs bases les rivages des Moluques, (...) : figurez-vous leurs grèves ombragées de cocotiers, parsemées d'huîtres perlières et d'ambre gris; les madrépores de l'Océan Indien, les coraux de la Méditerranée, croissant, par un été perpétuel, à la hauteur des plus grands arbres, au sein des mers qui les baignent; JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 351. Ø 2. Sur les plages des îles de Sumatra (...) on rencontre, rejetées par le flot, des masses grises, poreuses comme de la ponce et dégageant une odeur musquée : c'est l'ambre gris. HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique, 1909, page 48. Ø 3. N'est-ce pas déjà trop que de temps à autre une sécrétion d'origine morbide sorte de nous comme l'ambre gris des baleines, enrichissant ceux qu'elle embaume avec le souvenir d'une douleur. JEAN COCTEAU, Essai de critique indirecte, 1932, page 195. — En particulier. Cette substance utilisée comme condiment, aromate ou reconstituant : Ø 4. Il est bien que tout le monde sache que si l'ambre, considéré comme parfum, peut être nuisible aux profanes qui ont les nerfs délicats, pris intérieurement il est souverainement tonique et exhilarant; nos aïeux en faisaient grand usage dans leur cuisine, et ne s'en portaient pas plus mal. J'ai su que le maréchal de Richelieu, de glorieuse mémoire, mâchait habituellement des pastilles ambrées;... JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 342. Ø 5.... il remarqua sur le mur oriental cette inscription en lettres d'or : « Le caoué des Arabes, autrement dit cavé, est une herbe qui croit en abondance dans l'Empire du Turc, et qu'on appelle dans l'Inde l'herbe miraculeuse (...). Les personnes de condition l'adoucissent avec le sucre et l'aromatisent avec l'ambre gris. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, pages 214-215. 2. Parfum suave, tenace, réputé riche, dégagé par l'ambre ou tiré de lui ... des parfums (...) riches (...) / Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, qui chantent les transports de l'esprit et des sens. (CHARLES BAUDELAIRE. Les Fleurs du Mal, Correspondances, 1857) Ø 6.... le théâtre est mon atmosphère. Là, seulement, je respire à mon aise; l'odeur des chandelles fumeuses me vaut mieux que civette, benjoin, ambre gris, musc et peau d'Espagne. Le relent des coulisses flaire à mon nez comme baume. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 190. Ø 7.... Il poursuit le songe inachevé. Quel éblouissement inattendu l'enlace? Une tente aux longs plis de soie, aux cordes d'or; De somptueux coussins posés de place en place; Des cassolettes où l'ambre qui fume encor Unit son tiède arome aux frais parfums des roses, Filles des chauds soleils de Perse et de Lahor;... CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Lévrier de Magnus, 1886, page 125. Ø 8.... grisez-nous, flacons d'autrefois : Senteurs en des moissons de toisons recélées, Chairs d'ambre, chairs de musc, bouches de giroflées. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Les Cantilènes, Funérailles, 1886, page 101. Ø 9. Au souk des parfums, Sadouk-Anoun est toujours assis en savetier dans sa boutique, petite comme une niche, au plancher à hauteur d'appui, encombrée de fioles; mais les parfums qu'il vend sont aujourd'hui falsifiés. J'ai donné à Valéry, en rentrant à Paris, les deux derniers flacons authentiques, que j'ai vu Sadouk-Anoun remplir, encore avec une pipette, d'essence de pommes et, goutte à goutte, d'ambre précieux. ANDRÉ GIDE, Journal, Feuilles de route, 1896, page 70. — Par métaphore. [Pour évoquer un raffinement de luxe] : Ø 10. Mes chants, aimés de Flore et de ses soeurs divines, N'ont point l'ambre et le fard des muses citadines. Je ne viens point t'offrir, dans mes vers ingénus, De ces bergers français à Palès inconnus. Ma muse grecque et simple et de fleurs embellie, Visitant son Alphée et ta noble Italie, A retenu les airs qu'en ces lieux séducteurs Souvent à son oreille ont chanté les pasteurs. ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, Dédicaces, 1794, page 298. Ø 11. Il en ouvrit un autre : Introduction à la vie dévote de saint François de Sales. Certes, il n'éprouvait aucun besoin de le relire, malgré ses mignardises et sa bonhommie tout d'abord charmante mais qui finissaient par vous écoeurer, par vous poisser l'âme avec ses dragées aux liqueurs et ses fondants; en somme cette oeuvre si vantée dans le monde des Catholiques était un julep parfumé à la bergamote et à l'ambre. Cela sentait le mouchoir de luxe secoué dans une église où persistait un relent d'encens. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 239. — Locution. [En parlant d'une personne] Fin comme l'ambre. Qui a l'esprit fin et pénétrant (comme le parfum de l'ambre) : Ø 12. — Je voudrais y voir M. le Maréchal, reprit le baron avec impatience, entre une noblesse riche bien unie, qui nous méprise ouvertement et se moque de nous toute la journée, et des bourgeois menés par des Jésuites fins comme l'ambre, qui dirigent toutes les femmes un peu riches. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 45. Ø 13. « Oriane de Guermantes, qui est fine comme l'ambre, maligne comme un singe, douée pour tout, qui fait des aquarelles dignes d'un grand peintre (...), c'est le sang le plus pur, le plus vieux de France. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 447. B.— Ambre blanc. Substance blanche qui se trouve dans la tête du cachalot ou de la baleine. Synonymes : blanc de baleine, spermaceti. Forme dérivée du verbe "ambrer" ambrer AMBRER1, verbe transitif. I.— Emploi transitif. Parfumer avec de l'ambre (confer ambre1 ). Ambrer des gants. Remarque : Attesté dans la glupart des dictionnaires généraux. — Au figuré : Ø Le maréchal de Richelieu fut le premier, en France, qui sut ambrer le vice. LOUIS-SÉBASTIEN MERCIER, Néologie ou Vocabulaire des mots nouveaux, tome 1, 1801, page 32. II.— Emploi pronominal. Se parfumer d'ambre. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré.

« JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du go?t ou M?ditations de gastronomie transcendante, 1825, page 342.

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il remarqua sur le mur oriental cette inscription en lettres d'or?: ? Le caou? des Arabes, autrement dit cav?, est une herbe qui croit en abondance dans l'Empire du Turc, et qu'on appelle dans l'Inde l'herbe miraculeuse (...).

Les personnes de condition l'adoucissent avec le sucre et l'aromatisent avec l'ambre gris. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, pages 214-215.

2.

Parfum suave, tenace, r?put? riche, d?gag? par l'ambre ou tir? de lui ...

des parfums (...) riches (...) / Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

(CHARLES BAUDELAIRE.

Les Fleurs du Mal, Correspondances, 1857) ? 6....

le th??tre est mon atmosph?re.

L?, seulement, je respire ? mon aise; l'odeur des chandelles fumeuses me vaut mieux que civette, benjoin, ambre gris, musc et peau d'Espagne.

Le relent des coulisses flaire ? mon nez comme baume. TH?OPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 190.

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Il poursuit le songe inachev?. Quel ?blouissement inattendu l'enlace? Une tente aux longs plis de soie, aux cordes d'or; De somptueux coussins pos?s de place en place; Des cassolettes o? l'ambre qui fume encor Unit son ti?de arome aux frais parfums des roses, Filles des chauds soleils de Perse et de Lahor;... CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Po?mes tragiques, Le L?vrier de Magnus, 1886, page 125.

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grisez-nous, flacons d'autrefois?: Senteurs en des moissons de toisons rec?l?es, Chairs d'ambre, chairs de musc, bouches de girofl?es. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MOR?AS, Les Cantil?nes, Fun?railles, 1886, page 101.. »

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