Devoir de Philosophie

Définition: ANAPESTE, substantif masculin.

Publié le 21/10/2015

Extrait du document

Définition: ANAPESTE, substantif masculin. A.— VERSIFICATION ANTIQUE. 1. Pied de trois syllabes, deux brèves suivies d'une longue, particulièrement utilisé dans les marches guerrières ou funèbres de la comédie antique. Antonyme : dactyle : Ø 1.... Jehan cacha sa tête dans ses mains, comme une femme qui sanglote, et s'écria avec une expression de désespoir : ?t?t?t?t?t?? ! — Qu'est-ce que cela veut dire, Monsieur? demanda Claude surpris de cette incartade. — Eh bien quoi! dit l'écolier, et il relevait sur Claude des yeux effrontés dans lesquels il venait d'enfoncer ses poings pour leur donner la rougeur des larmes, c'est du grec! C'est un anapeste d'Eschyles qui exprime parfaitement la douleur. VICTOR HUGO, Notre Dame de Paris, 1842, page 317. Remarque : 1. L'exemple d'anapeste cité ci-dessus est fantaisiste; il s'agirait plutôt d'un tribraque (trois brèves) suivi d'un anapeste (confer note dans l'édition citée de M.-F. Guyard). 2. Parfois appelé antidactyle (donné comme synonyme dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré). 2. Par extension. Parabase (en raison du rythme employé dans ce discours du coryphée au public, confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (Théodore Bachelet, Charles Dezobry) 1882, Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire encyclopédique Quillet, 1965) ou, plus généralement, poésie comportant des anapestes (confer supra A 1 et Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)) : Ø 2. Quel écrivain s'est jamais élevé plus haut qu'Aristophane dans ce terrible drame des Chevaliers où paraît le peuple athénien lui-même personnifié dans un vieillard? Quoi de plus sérieux, quoi de plus imposant que les anapestes où le poète gourmande le public, et que ce choeur qui commence ainsi : « Maintenant, Athéniens, prêtez-nous votre attention, si vous aimez un langage sincère. » ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 663. B.— Par analogie. 1. VERSIFICATION FRANÇAISE. Groupe de deux syllabes faiblement accentuées suivies d'une syllabe fortement accentuée : Ø 3. Attendons enfin que les philosophes de la poésie-raison nous expliquent, d'abord, pourquoi le vers de Malherbe, Et les fruits passeront la promesse des fleurs est un des quatre ou cinq miracles de la poésie française, ensuite, comme il se fait qu'on ne puisse toucher à la moindre lettre de ce vers sans le dégrader tout entier. Ajoutez le poids d'un flocon de neige au troisième de ces divins anapestes : Et les fruits passeront « les » promesses des fleurs, le vase est brisé. ABBÉ HENRI BREMOND. La Poésie pure, 1926, page 21. Ø 4. Évidemment tout vers français vraiment vivant respire et comporte une possibilité de scansion; mais il reste là de l'arbitraire et le poète reste libre de placer les accents où il veut. Évidemment tel alexandrin comme Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon coeur se décompose aisément en trois ïambes et deux anapestes. Mais quel mauvais acteur serait celui qui ferait sentir ces fortes et ces faibles! (...) Enfin, s'il est fort bien de parler de l'accentuation indispensable des vers français, il faut pourtant reconnaître que ceux-ci se moquent des dactyles, anapestes, spondées, etc.; qu'on ne peut baser sur leur scansion aucune règle; et qu'il en est de glorieux qui s'élancent en rupture de toute métrique. ANDRÉ GIDE, Journal, 1934, page 1201 et 1203. 2. MUSIQUE. Succession de deux notes brèves et d'une note longue : Ø 5.... nous retrouvons le vers grec dans la plupart des rythmes que nous employons [en musique] MARCEL DUPRÉ, Traité d'improvisation à l'orgue, 1925, page 34. Ø 6.... l'anapeste s'oppose au dactyle (...) de même le trochée à l'iambe... THÉODORE REINACH, La Musique grecque, 1926, page 80. Ø 7. 47. Règles concernant l'écriture des parties libres [de la Fugue] . a) (...) b) Au point de vue mélodique : 1o (...) 6o. Éviter le rythme du vers grec appelé l'« anapeste », formé de deux brèves et une longue (...) lorsque la dernière note n'est pas liée. MARCEL DUPRÉ, Cours complet de fugue, 1936, page 33. Remarque grammaticale : Anapeste s'emploie adjectivement comme synonyme de anapestique selon Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5.

« ? 2.

Quel ?crivain s'est jamais ?lev? plus haut qu'Aristophane dans ce terrible drame des Chevaliers o? para?t le peuple ath?nien lui-m?me personnifi? dans un vieillard? Quoi de plus s?rieux, quoi de plus imposant que les anapestes o? le po?te gourmande le public, et que ce choeur qui commence ainsi?: ? Maintenant, Ath?niens, pr?tez-nous votre attention, si vous aimez un langage sinc?re.

? ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 663.

B.? Par analogie.

1.

VERSIFICATION FRAN?AISE.

Groupe de deux syllabes faiblement accentu?es suivies d'une syllabe fortement accentu?e?: ? 3.

Attendons enfin que les philosophes de la po?sie-raison nous expliquent, d'abord, pourquoi le vers de Malherbe, Et les fruits passeront la promesse des fleurs est un des quatre ou cinq miracles de la po?sie fran?aise, ensuite, comme il se fait qu'on ne puisse toucher ? la moindre lettre de ce vers sans le d?grader tout entier.

Ajoutez le poids d'un flocon de neige au troisi?me de ces divins anapestes?: Et les fruits passeront ? les ? promesses des fleurs, le vase est bris?. ABB? HENRI BREMOND.

La Po?sie pure, 1926, page 21.

? 4.

?videmment tout vers fran?ais vraiment vivant respire et comporte une possibilit? de scansion; mais il reste l? de l'arbitraire et le po?te reste libre de placer les accents o? il veut.

?videmment tel alexandrin comme Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon coeur se d?compose ais?ment en trois ?ambes et deux anapestes.

Mais quel mauvais acteur serait celui qui ferait sentir ces fortes et ces faibles! (...) Enfin, s'il est fort bien de parler de l'accentuation indispensable des vers fran?ais, il faut pourtant reconna?tre que ceux-ci se moquent des dactyles, anapestes, spond?es, etc.; qu'on ne peut baser sur leur scansion aucune r?gle; et qu'il en est de glorieux qui s'?lancent en rupture de toute m?trique. ANDR? GIDE, Journal, 1934, page 1201 et 1203.

2.

MUSIQUE.

Succession de deux notes br?ves et d'une note longue?: ? 5....

nous retrouvons le vers grec dans la plupart des rythmes que nous employons [en musique] MARCEL DUPR?, Trait? d'improvisation ? l'orgue, 1925, page 34.

? 6....

l'anapeste s'oppose au dactyle (...) de m?me le troch?e ? l'iambe.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles