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Définition: ASSOURDI, -IE, participe passé et adjectif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ASSOURDI, -IE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de assourdir* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une personne] Rendue sourde de façon passagère : Ø 1. Guillaume fut comme éveillé en sursaut. Pris de la même anxiété, il tendit également l'oreille. Ils restèrent ainsi un instant, tous deux demi-courbés, assourdis et étouffés par les battements de leur coeur. ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 150. B.— Plus fréquemment. [En parlant d'un inanimé] Dont le son, la sonorité, l'éclat sont fortement atténués. 1. [En parlant d'un son, d'un bruit] : Ø 2. Relégué et verrouillé dans sa loge, à l'écart du monde, à peine percevait-il le va-et-vient de la basse-cour autour de lui, l'aboi étouffé d'un chien, le chant assourdi d'un coq... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 74. — Par métaphore : Ø 3.... Joseph entra de plain-pied, avec une tranquille aisance, dans un univers mystérieux, assourdi, étouffé par des tapis épais comme des toisons, par des tapis feutrés comme des prairies,... GEORGES DUHAMEL, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 142. SYNTAXE : Chant lointain et assourdi (ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 918); choc assourdi; le pas assourdi d'un passant attardé (MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 195); voix d'un timbre assourdi (ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 253). — MUSIQUE. [En parlant du timbre d'un instrument] : Ø 4.... quelque chose comme des moires lumineuses... s'élargissait, et des espèces de bruits indéfinissables, musique lugubre, il semblait, de tympanons voilés et de trompettes assourdies (...) pleuraient, ronflaient,... PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Histoire comme ça, 1896, page 342. · [En parlant d'un morceau de musique] : Ø 5. Mais dans le pacem, le dessin est à la fois plus assourdi et plus heurté que dans la freude, où il est très fortement appuyé, mais coule plus librement, sans se heurter et se replier, comme dans le dona, aux angles des troisième et sixième temps. La paix est loin d'avoir l'assurance de la joie. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 404. 2. [En parlant d'une couleur] : Ø 6. La couleur rutilante du premier [Rubens] fait place à la sourde complaisance du second [Van Dyck] pour le noir et le blanc, pour les tonalités épuisées de l'automne : ors cuivrés, rouges assourdis et profonds, jaunes éteints viennent s'associer au froid des bleus. La chaleur des pleins midis d'été s'est changée en splendeurs mourantes du crépuscule et de l'arrière-saison. L'ombre monte et étouffe la clarté. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 296. SYNTAXE : Beige si pâle, si assourdi de la robe (DU BOS, Journal, 1927, page 350). 3. [En parlant d'un parfum] Un parfum discret et assourdi (ANDRÉ THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, page 145 ). C.— Au figuré (ou par synesthésie), rare. Dont la manifestation est atténuée. Sympathie assourdie (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 134 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 293. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 129, b) 301; XXe. siècle : a) 629, b) 595. Forme dérivée du verbe "assourdir" assourdir ASSOURDIR, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Assourdir quelqu'un. [Le sujet désigne une source sonore] Causer une surdité passagère : Ø 1. Pécopin sentit le rivage de la mer trembler sous lui et que quelque chose de terrible l'enveloppait; une fumée noire l'aveugla, un bruit effroyable l'assourdit; il lui sembla qu'il était tombé et qu'il roulait rapidement en rasant le sol, comme s'il était une feuille morte chassée par le vent. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 200. Ø 2. Autour de lui, Paris, grouillant et tumultueux, l'assourdissait, l'assommait de son fracas, l'étourdissait d'un incessant, rapide, vertigineux défilé de trams, d'autos, de taxis, d'autobus et de voitures. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 441. — Par hyperbole ou par métaphore, péjoratif. Empêcher d'entendre autre chose; fatiguer par un bruit excessif : Ø 3. Un temps comme il n'y en a jamais eu pour la littérature d'art. On est étouffé entre le bruit extérieur, le tapage et la menace de l'Europe, et entre le boniment à grand orchestre d'un petit journalisme, qui assourdit et hébète la France. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 279. Ø 4. C'est assez médiocre et assez triste ce soir. Mme. de Galbois assourdit tout le dîner d'une histoire de voleurs à dormir debout. Vraiment, l'on permet à la bécasserie de la chère femme de prendre trop de place! EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1874, page 1002. SYNTAXE : Assourdir quelqu'un de son bavardage; assourdir quelqu'un de son intarissable caquet (FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 148). B.— Assourdir quelque chose. 1. [L'objet désigne un bruit] L'atténuer : Ø 5. Les ronflements se rapprochent. Il devine toute une escadrille. L'air parfois assourdit, parfois fait vibrer ce ronron lourd, saccadé, haletant On sent qu'ils peinent, qu'ils sont gonflés de choses meurtrières. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 167. SYNTAXE : Assourdir ces clameurs; un tapis... qui assourdit le bruit de sa chute (PONSON DU TERRAIL, Rocambole, Les Exploits de Rocambole, tome 4, 1859, page 249). 2. [L'objet désigne un lieu, une chose quelconque] En atténuer la résonance : Ø 6. Une très légère gaze embue, assourdit l'atmosphère,... JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 72. SYNTAXE : Les tentures de velours bleu assourdissaient la chambre (ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 1024). — Spécialement. a) MARINE. Assourdir (les avirons). " Envelopper les avirons de linge au pontage du plat-bord, pour qu'on ne les entende pas quand on nage " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). b) TECHNOLOGIE. " Remplir une cloison ou doubler une paroi existante pour éviter la propagation du son " (Dictionnaire technique du bâtiment et des travaux publics (MAURICE BARBIER, ROGER CADIERGUES) 1963). 3. [L'objet désigne une couleur] En atténuer l'éclat : Ø 7. Il soulevait, du bout de l'ongle, le duvet neigeux et doux qui se gonflait à la gorge de l'oiseau, qui lui ouatait le ventre et les cuisses. Il caressait le dos et les ailes étendues, leurs plumes d'un blond doré, ardent, qu'assourdissait un ruissellement de perles grises. MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 123. SYNTAXE : Assourdir les chauds reflets de sa chevelure dorée (CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1853, page 61). — Spécialement. BEAUX-ARTS. a) " En termes de peinture, diminuer la lumière et les détails dans les demi-teintes. Assourdir les reflets, dans la gravure, c'est les rendre moins sensibles " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). Assourdir les tailles, les traits (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). b) " Rendre une teinte moins éclatante avec des bleus, verts ou violets, sans assombrir " (Dictionnaire technique du bâtiment et des travaux publics (MAURICE BARBIER, ROGER CADIERGUES) 1963). II.— Emploi pronominal, rare. A.— Avec valeur passive. Devenir plus sourd, indistinct. Sa voix s'assourdissait (ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 461 ). — Spécialement. 1. [En parlant de l'ouïe] " Devenir dure et insensible... Si un corps s'est introduit ou s'est formé dans la trompe d'Eustache, l'ouïe s'assourdit " (Nouveau Larousse illustré). 2. PHONÉTIQUE. [En parlant d'une consonne sonore] a) Vieilli. Devenir moins sonore. Les syllabes médianes s'assourdissent (Nouveau Larousse illustré). b) Usuel. Prendre la qualité de consonne sourde. La consonne sonore b s'assourdit par assimilation à une consonne sourde de la syllabe suivante (par exemple obtenir, prononciation optenir). B.— Avec valeur réfléchie. Se rendre sourd. Nouer ses cheveux sur ses oreilles pour s'assourdir (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 383 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 145.

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quelque chose comme des moires lumineuses...

s'?largissait, et des esp?ces de bruits ind?finissables, musique lugubre, il semblait, de tympanons voil?s et de trompettes assourdies (...) pleuraient, ronflaient,... PAUL VERLAINE, ?uvres posthumes, tome 1, Histoire comme ?a, 1896, page 342.

? [En parlant d'un morceau de musique] : ? 5.

Mais dans le pacem, le dessin est ? la fois plus assourdi et plus heurt? que dans la freude, o? il est tr?s fortement appuy?, mais coule plus librement, sans se heurter et se replier, comme dans le dona, aux angles des troisi?me et sixi?me temps.

La paix est loin d'avoir l'assurance de la joie. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 404.

2.

[En parlant d'une couleur] : ? 6.

La couleur rutilante du premier [Rubens] fait place ? la sourde complaisance du second [Van Dyck] pour le noir et le blanc, pour les tonalit?s ?puis?es de l'automne?: ors cuivr?s, rouges assourdis et profonds, jaunes ?teints viennent s'associer au froid des bleus.

La chaleur des pleins midis d'?t? s'est chang?e en splendeurs mourantes du cr?puscule et de l'arri?re-saison.

L'ombre monte et ?touffe la clart?. REN? HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 296.

SYNTAXE?: Beige si p?le, si assourdi de la robe (DU BOS, Journal, 1927, page 350).

3.

[En parlant d'un parfum] Un parfum discret et assourdi (ANDR? THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, page 145 ).

C.? Au figur? (ou par synesth?sie), rare.

Dont la manifestation est att?nu?e.

Sympathie assourdie (JULIEN GRACQ, Un Beau t?n?breux, 1945, page 134 ).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 293.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 129, b) 301; XXe.

si?cle?: a) 629, b) 595.

Forme d?riv?e du verbe "assourdir" assourdir. »

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