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Définition: ASSOUVI, -IE, participe passé et adjectif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ASSOUVI, -IE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de assouvir* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne, d'un animal] Rassasié de nourriture. Les bêtes assouvies. B.— [En parlant des sens, d'un sentiment, d'une passion] Qui est pleinement contenté, satisfait : Ø 1. Comme fleur et comme femme, trésor inépuisable. L'aiguillon reste entier; on sent qu'on peut sonder toujours, sans atteindre le fond. De là une tristesse, mais le bonheur aussi d'un intarissable désir toujours ravivé, relevé, — et assouvi jamais. JULES MICHELET, Journal, 1856, page 298. Ø 2. Le premier [principe] , c'est que la plupart des êtres n'ont de sentiment que par imitation; abandonnés à la simple nature, l'amour, par exemple, ne serait pour eux, comme pour les animaux, qu'un instinct sensuel, aussitôt dissipé qu'assouvi. PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 134. Ø 3. Une explosion de fureur satisfaite, le rugissement intérieur de la haine contentée, assouvie, fut la première réaction de Hennedyck. Vengé! Il était vengé! MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 447. SYNTAXE : L'ambition la plus assouvie (FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 285); les sens assouvis. C.— Souvent péjoratif. [En parlant d'une personne, du corps] Dont les instincts, les envies, les passions ont été contentés. Tristesse de la chair assouvie (FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 117 ); Bénin enjamba ce corps assouvi, et gagna la portière. (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 95) : Ø 4.... il s'élève, du fond de toute créature née pour la noblesse et qui a mésusé de ses sens, de douloureux et troublants appels vers une émotion sentimentale qui fuit toujours : dans la brute assouvie un ange se réveille... PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 14. Remarque : Emploi substantival, péjoratif. Les heureux et les assouvis (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 2e. journée, 6, page 737). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 165. Forme dérivée du verbe "assouvir" assouvir ASSOUVIR, verbe transitif. I.— Emplois transitifs. A.— [Le complément désigne une sensation, un sentiment, une passion] Assouvir quelque chose. 1. Vieilli. [En parlant de la faim et de la soif] Apaiser une faim vorace, une soif intense. Le besoin d'assouvir la faim; assouvir sa faim ou sa soif (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 36) : Ø 1. « C'est une faim canine qu'on assouvira difficilement. » Que faut-il faire pour assouvir cette voracité? Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932. 2. [L'objet désigne un organe des sens, un désir sensuel] (Le) contenter pleinement. Assouvir sa sensualité; assouvir ses yeux, ses regards d'une chose : Ø 2. N'aurais-je pas pu m'asseoir parmi leurs femmes, respecter les lois et les usages qu'elles feignent de respecter, jouer comme elles la pudeur, la fidélité et toutes leurs vertus hypocrites? N'aurais-je pas pu satisfaire tous mes caprices, assouvir toutes mes passions, en consentant à porter un masque et à me placer sous la protection d'une dupe? AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 386. Ø 3.... c'est après avoir excité ses désirs sur moi, que monsieur est allé les assouvir, salement, sur cette triste créature... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 283. 3. Par métaphore. [L'objet désigne un sentiment, une passion violente] Leur donner libre cours, les satisfaire. Assouvir un besoin de vengeance; assouvir sur quelqu'un sa rage grandissante (Proust, Du côté de chez Swann, 1913, page 301); assouvir sa rancune : Ø 4. Le jour de ma colère, ô Rois, flamboie enfin : Voici le fer, le feu, le poison et la corde! J'étancherai ma soif, j'assouvirai ma faim. Le torrent de ma rage est déchaîné, le vin De ma fureur déborde! CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Talion, 1886, page 45. Ø 5.... pour en finir avec les duchesses qui fréquentaient maintenant chez Mme. Verdurin, elles venaient y chercher, (...) un plaisir mondain composé de telles manière que sa dégustation assouvît les curiosités politiques et rassasiât le besoin de commenter entre soi les incidents lus dans les journaux. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 730. Ø 6. À défaut de ce terrible besoin de tendresse et de plaisir, qui consume les êtres qui y ont une fois goûté, il fallait quelque autre passion, fût-ce la passion contraire : la passion du mépris, de l'orgueilleuse pureté, de la foi dans la vertu. — Elles ne suffisaient pas, elles ne suffisaient plus à assouvir sa faim : à peine pouvaient-elles la tromper un instant ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 363. Ø 7. Je retrouve dans les traits d'Athalie ceux mêmes de Phèdre — D'une Phèdre que l'âge aurait guérie des égarements de l'amour et qui assouvirait ses autres passions : l'avarice, l'orgueil, la cruauté, la vengeance, non plus seulement comme Phèdre, en soutenant la vue du soleil sacré, mais en lui tenant tête d'un coeur plein de haine et de défi. FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 298. Remarque : Assouvir peut se dire en bonne part, mais rarement : " Il a un désir de gloire qu'il ne peut assouvir " (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932), assouvir son amour passionné de l'étude (GEORGES COURTELINE, Un Client sérieux, 1897, page 65). La nuance apportée est plus forte que dans satisfaire. B.— Rare. [Le complément désigne une personne] Assouvir quelqu'un.. Le combler dans ses sensations, ses désirs. 1. [En parlant de la faim ou de la soif] Rassasier : Ø 8. On ne peut assouvir cet enfant, on ne peut l'assouvir de pain, l'assouvir de viande. Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932. 2. Au figuré, par métonymie. Assouvir son coeur malade, sa chair lassée (ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 326 ). II.— Emploi pronominal. A.— Emploi réfléchi. [Le sujet désigne une personne ou un animal] Se rassasier de nourriture. S'assouvir d'un pain grossier (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 130) : Ø 9. C'est un poisson mystérieux. Participant d'une double nature puisqu'il vit également hors de l'onde et dans l'onde, nage et rampe, est d'eau douce et d'eau salée, s'assouvit gloutonnement et se rationne jusqu'au jeûne complet et prolongé,... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 61. B.— Au figuré, emploi réfléchi passif. 1. [Le sujet désigne une sensation, un sentiment, une passion] Être satisfait : Ø 10.... c'était une tendresse si confiante et si fraîche, que les mêmes baisers, les mêmes étreintes, avec elle, étaient autre chose; et, chaque nuit, leurs deux ivresses d'amour allaient s'augmentant l'une par l'autre, sans jamais s'assouvir quand le matin venait. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 270. Ø 11. Ni Homère ni les autres ne voient que la haine est douce quand elle peut s'assouvir, et douloureuse quand elle ne le peut pas. Votre haine ne peut s'assouvir. Ergo douleur. HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, page 516. 2. [Le sujet désigne une personne] Être assouvi, rassasié. S'assouvir de carnage, de sang (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 12. Enfin, après m'être assouvi de Rome, je voulus voir Naples. C'est le tombeau de Virgile et le berceau du Tasse qui m'y attiraient surtout. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, Graziella, 1849, page 146. Ø 13. Naturellement, d'après la version de l'accusation, il avait intérêt à cacher le désir furieux où il était de cette malheureuse, qu'il devait égorger pour s'assouvir. ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 267. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 271. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 263, b) 356; XXe. siècle : a) 431, b) 476.

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il s'?l?ve, du fond de toute cr?ature n?e pour la noblesse et qui a m?sus? de ses sens, de douloureux et troublants appels vers une ?motion sentimentale qui fuit toujours?: dans la brute assouvie un ange se r?veille... PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 14.

Remarque?: Emploi substantival, p?joratif.

Les heureux et les assouvis (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 2e.

journ?e, 6, page 737).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 165.

Forme d?riv?e du verbe "assouvir" assouvir ASSOUVIR, verbe transitif.

I.? Emplois transitifs.

A.? [Le compl?ment d?signe une sensation, un sentiment, une passion] Assouvir quelque chose.

1.

Vieilli.

[En parlant de la faim et de la soif] Apaiser une faim vorace, une soif intense.

Le besoin d'assouvir la faim; assouvir sa faim ou sa soif (PIERRE LEROUX, De l'Humanit?, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 36) : ? 1.

? C'est une faim canine qu'on assouvira difficilement.

? Que faut-il faire pour assouvir cette voracit?? Dictionnaire de l'Acad?mie fran?aise.

1798-1932.

2.

[L'objet d?signe un organe des sens, un d?sir sensuel] (Le) contenter pleinement.

Assouvir sa sensualit?; assouvir ses yeux, ses regards d'une chose?: ? 2.

N'aurais-je pas pu m'asseoir parmi leurs femmes, respecter les lois et les usages qu'elles feignent de respecter, jouer comme elles la pudeur, la fid?lit? et toutes leurs vertus hypocrites? N'aurais-je pas pu satisfaire tous mes caprices, assouvir toutes mes passions, en consentant ? porter un masque et ? me placer sous la protection d'une dupe?. »

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