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Définition: ATTENTAT, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ATTENTAT, substantif masculin. I.— Langue courante. A.— [En parlant des règles de la vie en société] 1. Entreprise criminelle perpétrée contre une personne ou contre une communauté, et particulièrement dans un contexte politique. a) [Contre une personne] Attentat contre quelqu'un, être victime d'un attentat : Ø 1. Vers ce temps, un homme, auquel il faut épargner son nom, proposa de brûler vifs ceux qui seraient convaincus d'un attentat contre la vie du premier consul. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 38. b) [Contre une communauté] : Ø 2. Quelle paix peut exister entre l'oppresseur et l'opprimé? Quelle concorde peut régner où la liberté des suffrages n'est pas même respectée? Toute manière de la violer est un attentat contre la nation. MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur la guerre, tome 8, 1792, page 198. c) Spécialement. Attentat contre soi-même. Tentative de suicide : Ø 3. Quoi! monsieur le curé, vous approuveriez, vous absoudriez un attentat contre soi, contre une créature de Dieu, attentat que l'Église condamne absolument. ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 301. 2. Tentative criminelle contre un objet, une propriété, un bien matériel : Ø 4. Les pauvres, quittant leurs villages, s'entassaient dans les villes ou, vagabondant, s'attroupaient, couraient le pays, envahissaient les fermes, même de nuit, et s'imposaient par la crainte de l'incendie et d'attentats contre le bétail, les arbres, la moisson surtout qu'ils pouvaient couper en vert, enfin par la menace du pillage. GEORGES LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, page 137. 3. Acte qui heurte des droits, des principes, inscrits dans la loi. Attentat aux droits, aux privilèges (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 5. J'établirai pour premier principe que, dans aucun cas, le gouvernement ne peut, ni ne doit enlever d'autorité les enfants à leurs parents, pour les élever et en disposer sans leur participation. C'est un attentat contre les sentiments naturels, et la société doit suivre la nature et non l'étouffer. ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 32. Ø 6. — « On intervient pour remettre un prince sur le trône, pour affranchir un peuple, ou, par précaution, en vue d'un danger. Dans les deux cas, c'est un attentat au droit d'autrui, un abus de la force une violence hypocrite! » GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 38. B.— Par analogie. Acte qui heurte les lois artistiques ou morales, la raison ou la nature; acte qui rompt avec une tradition respectable. Un attentat contre le bon goût (Petit Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)) : Ø 7. Sans la divine fable de La Fontaine, cette esquisse aurait eu pour titre Les Deux amis. Mais n'eût-ce pas été comme un attentat littéraire, une profanation devant laquelle tout véritable écrivain reculera? Le chef-d'oeuvre de notre faiblesse, à la fois la confidence de son âme et l'histoire de ses rêves, doit avoir le privilège éternel de ce titre. HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 16. Ø 8. Point de peintre dont la bourgeoisie du XIXe. siècle ait davantage admiré le rendu fidèle et fignolé que M. Ingres. En ses portraits surtout, elle trouvait cette image plus précise que nature de la réalité dont elle n'osait rêver. C'est pourtant M. Ingres qui fournit quelques-uns des attentats les plus prémédités, les mieux organisés contre elle. Faut-il rappeler, une fois de plus, les vertèbres supplémentaires de la Grande Odalisque du Louvre, ou le cou gonflé jusqu'au goître de la Thétis d'Aix? RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 79. II.— DROIT PÉNAL. A.— Attentat à la sûreté de l'État. " Crime se réalisant par tout acte matériel (...) ayant comme but (...), soit de détruire ou de changer le gouvernement (...), soit d'exciter les citoyens ou habitants à s'armer contre l'autorité constitutionnelle (...), soit d'exciter à la guerre civile en armant ou en portant les citoyens ou habitants à s'armer les uns contre les autres (...), soit de porter la dévastation, le massacre et le pillage dans une ou plusieurs communes " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 9. — L'Acte constitutionnel (...) supprimait les dispositions de la Constitution de 1875 érigeant le Sénat en Haute Cour de Justice. Une loi du même jour organisait une « Cour suprême de Justice » ayant compétence, tant à l'égard des ministres, anciens ministres et subordonnés immédiats de ceux-ci pour crimes ou délits commis dans l'exercice de leurs fonctions ou accusés d'avoir trahi les devoirs de leur charge, que contre les auteurs d'attentats à la sûreté de l'état. GEORGES VEDEL, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, page 262. B.— Attentat à la liberté. "... Tout acte non autorisé par la loi, dirigé [soit] contre le droit de liberté individuel, telle qu'une arrestation, une séquestration, une détention illégale, (...) ", soit [contre les] " droits civiques d'un ou plusieurs citoyens, soit [contre] la Constitution... " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 10. Un pareil décret décerné avec tant de légèreté contre un acte qu'autorisait le soin de veiller au salut de l'état, était un attentat contre la liberté individuelle, un outrage contre la liberté publique. JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, page 131. C.— Attentat à la pudeur. " Acte matériel contraire aux moeurs (...) portant atteinte à la pudeur physique d'une personne " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 11. Encore un attentat à la pudeur; commis sur la personne de sa fille par un journalier de Barentin, père de cinq enfants dont l'aîné à douze ans. On demande le huis clos. ANDRÉ GIDE, Souvenirs de la Cour d'assises, 1913, page 634. D.— Attentat aux moeurs. " Tout acte contraire aux bonnes moeurs ou à la pudeur " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 12. Ce petit homme maigre, à cheveux et à barbe grêles, à figure étiolée, pâlotte, plus fatiguée que ridée, les yeux à paupières légèrement rougies et harnachées de lunettes, de piètre allure et de plus piètre maintien, réalisait le type que chacun se dessine d'un homme traduit aux assises pour attentats aux moeurs. HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 52.

« le b?tail, les arbres, la moisson surtout qu'ils pouvaient couper en vert, enfin par la menace du pillage. GEORGES LEFEBVRE, La R?volution fran?aise, 1963, page 137.

3.

Acte qui heurte des droits, des principes, inscrits dans la loi.

Attentat aux droits, aux privil?ges (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 5.

J'?tablirai pour premier principe que, dans aucun cas, le gouvernement ne peut, ni ne doit enlever d'autorit? les enfants ? leurs parents, pour les ?lever et en disposer sans leur participation.

C'est un attentat contre les sentiments naturels, et la soci?t? doit suivre la nature et non l'?touffer. ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu.

1807, page 32.

? 6.

? ? On intervient pour remettre un prince sur le tr?ne, pour affranchir un peuple, ou, par pr?caution, en vue d'un danger.

Dans les deux cas, c'est un attentat au droit d'autrui, un abus de la force une violence hypocrite! ? GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et P?cuchet, tome 2, 1880, page 38.

B.? Par analogie.

Acte qui heurte les lois artistiques ou morales, la raison ou la nature; acte qui rompt avec une tradition respectable.

Un attentat contre le bon go?t (Petit Dictionnaire alphab?tique et analogique de la langue fran?aise (PAUL ROBERT))?: ? 7.

Sans la divine fable de La Fontaine, cette esquisse aurait eu pour titre Les Deux amis.

Mais n'e?t-ce pas ?t? comme un attentat litt?raire, une profanation devant laquelle tout v?ritable ?crivain reculera? Le chef-d'oeuvre de notre faiblesse, ? la fois la confidence de son ?me et l'histoire de ses r?ves, doit avoir le privil?ge ?ternel de ce titre. HONOR? DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 16.

? 8.

Point de peintre dont la bourgeoisie du XIXe.

si?cle ait davantage admir? le rendu fid?le et fignol? que M. Ingres.

En ses portraits surtout, elle trouvait cette image plus pr?cise que nature de la r?alit? dont elle n'osait r?ver.

C'est pourtant M.

Ingres qui fournit quelques-uns des attentats les plus pr?m?dit?s, les mieux organis?s contre elle.

Faut-il rappeler, une fois de plus, les vert?bres suppl?mentaires de la Grande Odalisque du Louvre, ou le cou gonfl? jusqu'au go?tre de la Th?tis d'Aix?. »

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