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Définition: ATTRIBUER, verbe transitif.

Publié le 31/10/2015

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Définition: ATTRIBUER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Attribuer quelque chose à quelqu'un.. Lui donner (une chose) en partage, le rendre possesseur (d'une chose). 1. [Le complément d'objet direct désigne une chose concrète, somme d'argent, parcelle de terrain, etc.] Donner à quelqu'un une chose dans un partage, une répartition, une adjudication, comme sa part, son lot, etc. Synonymes : allouer, départir, répartir (à quelqu'un) : Ø 1. Qui de nous est assez malheureux pour avoir oublié ses battements de coeur à l'aspect de ce magasin périodiquement ouvert pendant les récréations du dimanche, et où nous allions à tour de rôle dépenser la somme qui nous était attribuée... HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 31. — Par analogie plaisante : Ø 2. — (...) Fermez-moi donc votre porte. Pourquoi « ma porte »? Cette porte ne m'appartient pas en propre. Mais tel est Cerbelot : il faut qu'il attribue chaque parcelle de l'univers à quelqu'un. GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 78. — Spécialement. INFORMATIQUE. Attribuer une mémoire. " Lui assigner certaines données " (Lexique de l'informatique (JEAN GUILHAUMOU) 1969, au mot attribution). 2. Par extension. [Le complément d'objet direct désigne une chose abstraite, un avantage, une prérogative, une distinction, un prix, etc.] Synonymes : accorder, concéder, conférer (à quelqu'un ou à quelque chose) : Ø 3. Godefroi a toutes les qualités d'un héros et d'un chef, sans aucun des vices ni des foiblesses de l'homme privé; sublime pensée du Tasse qui attribue la perfection au chef, et laisse les foiblesses aux subalternes! LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 214. Ø 4.... si l'homme n'est pas maître des données imposées par la vie qui, autour de lui, le presse de toutes parts et, en lui, façonne sa nature, il est maître du prix qu'il leur attribue, comme spectateur, ou qu'il leur confère, comme créateur. Quelque obligation qu'il subisse, il garde toujours le pouvoir de la juger, de décider de sa valeur, esthétique ou morale; et, par là, il reste irréductiblement libre. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 439. 3. [Le complément d'objet direct désigne une qualité, un défaut, une fonction, une signification, etc.; le sujet lui-même peut désigner, par métonymie, une qualité ou un défaut] Considérer, à tort ou à raison, telle qualité, tel défaut comme propre à quelqu'un, à quelque chose; lui supposer telle qualité, tel défaut : Ø 5.... malgré cette particularité qui semble indiquer un organe de circulation, ce tube n'a aucun vaisseau qui en sorte, et l'on ne peut ni lui attribuer la fonction de coeur, ni lui en imaginer une autre. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 4, 1805, page 164. Ø 6.... il restera à établir que l'Être ainsi défini, ainsi démontré, est bien Dieu. Alléguerez-vous qu'il l'est par définition, et qu'on est libre de donner aux mots qu'on définit le sens qu'on veut? Je l'admets encore, mais si vous attribuez au mot un sens radicalement différent de celui qu'il a d'ordinaire, c'est à un objet nouveau qu'il s'applique; vos raisonnements ne concerneront plus l'ancien objet; il sera donc entendu que vous nous parlez d'autre chose. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 256. B.— Considérer (une chose), avec plus ou moins de certitude, comme découlant d'une autre ou comme étant l'oeuvre, l'invention de quelqu'un. 1. [Le complément d'objet indirect désigne une chose abstraite] Attribuer quelque chose à quelque chose. Considérer une chose comme étant l'effet, le résultat d'une autre : Ø 7. « On a attribué à la fortune mes plus grands actes, et on ne manquera pas d'imputer mes revers à mes fautes; mais si j'écris mes campagnes, on sera bien étonné de voir que dans les deux cas, et toujours, ma raison et mes facultés ne s'exercèrent qu'en conformité avec les principes, etc. » Comme il est à désirer que l'Empereur accomplisse sa pensée d'écrire ses campagnes! Quels commentaires que ceux de Napoléon!!! EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 338. Ø 8. Le vieux père attribuait à une certaine faiblesse d'esprit ce qui était le résultat des ravages intimes de rêves impossibles en un coeur que l'amour avait percé de part en part. ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 36. — Spécialement. Attribuer (un document) à une certaine date. Le rapporter à cette date, considérer qu'il a commencé d'exister à cette date : Ø 9. Quand j'étais petit M. Langlois m'a enseigné qu'il faut avant tout dater un document. Il n'a pas perdu son temps, avec moi, M. Langlois. Dix-huit mois de recherches m'ont permis de dater le document que nous examinons. Ce document doit être attribué à la date du 15 juillet 1911. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1152. 2. [Le complément d'objet indirect désigne une personne; le sujet peut désigner, par métonymie, au lieu d'une ou plusieurs personnes, l'opinion d'un groupe] Considérer quelqu'un comme l'auteur de quelque chose (oeuvre, écrit, dires, bonnes ou mauvaises actions, etc.), rapporter une chose à quelqu'un en tant qu'auteur, considérer une chose comme l'oeuvre de quelqu'un : Ø 10. La tactique du marquis, qui s'effaçait, fit regarder Rougon comme le chef de la bande. Les réunions avaient lieu chez lui, cela suffisait aux yeux peu clairvoyants du plus grand nombre pour le mettre à la tête du groupe et le désigner à l'attention publique. On lui attribua toute la besogne; on le crut le principal ouvrier de ce mouvement qui, peu à peu, ramenait au parti conservateur les républicains enthousiastes de la veille. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 80. Ø 11. Vous m'attristez un peu, chère Maître, en m'attribuant des opinions esthétiques qui ne sont pas les miennes. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1876, page 290. — Par extension plaisamment : Ø 12. Un des sujets de plaintes de Mary était la présence d'Alba dans la maison; on avait dit aux voisins qu'elle était fille d'une dame de Londres et envoyée à la campagne pour sa santé, mais tout le monde pouvait constater l'attitude maternelle de Claire, et il ne manquait pas de bonnes âmes pour attribuer l'enfant à Shelley. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, page 241. C.— [À chacun des emplois précédents correspondent des emplois également transitifs où l'objet secondaire est un pronom réfléchi] 1. (Confer supra I A 1). S'adjuger, prendre pour soi : Ø 13. Cependant, sous les vagues des manifestations populaires, se découvraient les charges qui incombaient à la France mandataire. Il ne pouvait être question qu'elle en portât toujours le fardeau sur des territoires qui ne lui appartenaient pas et que les traités lui défendaient de s'attribuer. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 19. 2. (Confer supra I A 2). Se donner à soi-même (un avantage, un droit, un pouvoir, une prérogative, un rôle, une fonction, etc.) : Ø 14. J'en étais arrivé à croire que tout s'achète. Je m'attribuais déjà, comme un privilège naturel d'homme riche, le droit de travailler peu, de faire travailler les autres. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 820. 3. (Confer supra I A 3). [Le sujet peut désigner, par métonymie, une qualité ou un défaut] Se donner (un avantage) sans y avoir droit. La vanité s'attribue tous les mérites (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). Synonyme : s'arroger. 4. (Confer supra I B 2). Se considérer comme l'auteur de quelque chose. Synonyme : revendiquer : Ø 15.... beaucoup s'attribuent des exploits qu'ils n'ont accomplis qu'en songe. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945, page 74. II.— En emploi pronominal passif, rare. [Le sujet désigne une action] Être attribué, rapporté à quelqu'un, considéré comme étant l'oeuvre de quelqu'un. Les fautes d'un peuple peuvent presque toujours s'attribuer à ses gouvernants (Nouveau Larousse illustré). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 217. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 6 407, b) 3 508; XXe. siècle : a) 4 013, b) 3 917.

« priv?; sublime pens?e du Tasse qui attribue la perfection au chef, et laisse les foiblesses aux subalternes! LOUIS-GABRIEL A.

DE BONALD, L?gislation primitive consid?r?e dans les derniers temps par les seules t?n?bres de la raison, tome 2, 1802, page 214.

? 4....

si l'homme n'est pas ma?tre des donn?es impos?es par la vie qui, autour de lui, le presse de toutes parts et, en lui, fa?onne sa nature, il est ma?tre du prix qu'il leur attribue, comme spectateur, ou qu'il leur conf?re, comme cr?ateur.

Quelque obligation qu'il subisse, il garde toujours le pouvoir de la juger, de d?cider de sa valeur, esth?tique ou morale; et, par l?, il reste irr?ductiblement libre. REN? HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 439.

3.

[Le compl?ment d'objet direct d?signe une qualit?, un d?faut, une fonction, une signification, etc.; le sujet lui-m?me peut d?signer, par m?tonymie, une qualit? ou un d?faut] Consid?rer, ? tort ou ? raison, telle qualit?, tel d?faut comme propre ? quelqu'un, ? quelque chose; lui supposer telle qualit?, tel d?faut?: ? 5....

malgr? cette particularit? qui semble indiquer un organe de circulation, ce tube n'a aucun vaisseau qui en sorte, et l'on ne peut ni lui attribuer la fonction de coeur, ni lui en imaginer une autre. GEORGES CUVIER, Le?ons d'anatomie compar?e, tome 4, 1805, page 164.

? 6....

il restera ? ?tablir que l'?tre ainsi d?fini, ainsi d?montr?, est bien Dieu.

All?guerez-vous qu'il l'est par d?finition, et qu'on est libre de donner aux mots qu'on d?finit le sens qu'on veut? Je l'admets encore, mais si vous attribuez au mot un sens radicalement diff?rent de celui qu'il a d'ordinaire, c'est ? un objet nouveau qu'il s'applique; vos raisonnements ne concerneront plus l'ancien objet; il sera donc entendu que vous nous parlez d'autre chose. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 256.

B.? Consid?rer (une chose), avec plus ou moins de certitude, comme d?coulant d'une autre ou comme ?tant l'oeuvre, l'invention de quelqu'un.

1.

[Le compl?ment d'objet indirect d?signe une chose abstraite] Attribuer quelque chose ? quelque chose.

Consid?rer une chose comme ?tant l'effet, le r?sultat d'une autre?: ? 7.

? On a attribu? ? la fortune mes plus grands actes, et on ne manquera pas d'imputer mes revers ? mes fautes; mais si j'?cris mes campagnes, on sera bien ?tonn? de voir que dans les deux cas, et toujours, ma. »

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