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Définition: AUGURE, substantif masculin.

Publié le 31/10/2015

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Définition: AUGURE, substantif masculin. ANTIQUITÉ ROMAINE. A.— Observation et interprétation des signes constituant les auspices : Ø 1. La politique seule à Rome avait conservé quelques vieux usages, certaines superstitions d'auspices et d'augures, dont le sénat se servait pour contenir le peuple, pour suspendre ou dissoudre ses assemblées tumultueuses. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Essai sur l'indifférence en matière de religion, tome 2, 1817-23, page 370. · Le signe lui-même. Synonyme : auspice. — Moderne, par extension. Idée que l'on se fait de l'avenir d'après certains signes. Synonyme : présage : Ø 2. TURELURE. — Je n'ai rien à lui dire! Je ne veux pas le voir. LUMIR. — J'en tire bon augure pour le succès de ma requête. PAUL CLAUDEL, Le Pain dur, 1918, I, 3, page 422. · Surtout dans la locution. (être) de bon augure, de mauvais augure : Ø 3. En quinze jours, le programme d'ensemble de la coopération américaine avait été mis sur pied, les plus graves résolutions avaient été prises : l'avant-garde de l'armée des États-Unis allait partir pour l'Europe. C'était d'un bon augure pour l'avenir. MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 462. · Oiseau de bon, de mauvais augure. Personne dont l'arrivée laisse présager quelque chose d'heureux ou de fâcheux. Accepter l'augure d'une chose. Espérer que la chose prédite se réalisera : Ø 4.... la France demeurait liée à jamais au parlementarisme et à la démocratie; la nation et les principes qu'elle servait s'effondreraient ensemble, ils en acceptaient l'augure : dans le champ clos de l'Espagne, le jugement de Dieu avait été rendu et des milliers de cadavres abyssins attestaient sous les étoiles indifférentes le triomphe de la force. FRANÇOIS MAURIAC, Le Cahier noir, 1943, page 375. B.— Par métonymie. Celui qui avait charge d'observer et d'interpréter les signes constituant les auspices et de conserver les règles de cet art. Synonyme partiel : aruspice : Ø 5. Ainsi Numa n'est à mes yeux qu'un méprisable jongleur, quand il feint d'avoir des entretiens secrets avec la nymphe Égérie, et quand, pour façonner les Romains à la servitude, il établit des pontifes, des augures et tous ces divers sacerdoces qui ont tenu le peuple de Rome dans la dépendance des grands, qui pendant long-tems pouvaient seuls être admis à ces fonctions. CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 454. Ø 6. Ces rois-prêtres étaient intronisés avec un cérémonial religieux. Le nouveau roi, conduit sur la cime du mont Capitolin, s'asseyait sur un siége de pierre, le visage tourné vers le midi. À sa gauche était assis un augure, la tête couverte de bandelettes sacrées et tenant à la main le bâton augural. Il figurait dans le ciel certaines lignes, prononçait une prière, et posant la main sur la tête du roi, il suppliait les dieux de marquer par un signe visible que ce chef leur était agréable. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 222. Remarque : Du temps même des Romains, la charge d'augure était tournée en dérision, d'où le mot attribué à Caton (repris par Cicéron) " Deux augures ne peuvent se regarder sans rire " : Ø 7. À Rome, on consultait les entrailles des victimes, trois cents ans encore après que Cicéron avait dit que deux augures ne pouvaient déjà plus se regarder sans rire. JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 44. — Moderne, par analogie, ironique. Personne qui se prétend en mesure de prédire l'avenir et d'avancer des prévisions dans un domaine particulier : Ø 8.... on m'a raconté que celui-ci [Jaurès] a cherché à convertir Buisson au socialisme en faisant appel à son bon coeur et que ces deux augures eurent une discussion fort cocasse sur la manière de corriger les fautes de la société. GEORGES SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, page 242. Ø 9. Tante Félicité parut un jour pour mesurer d'un oeil furtif la ceinture de la jeune femme. On inféra de cette mine abattue que Noémi était grosse. Mais un secret colloque avec Cadette, — vieil augure qui présidait aux lessives — la rassura. Dès lors elle crut politique de se tenir à l'écart, ne voulant, disait-elle, feindre d'approuver par sa présence une union monstrueuse, manigancée par les prêtres. FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser au lépreux, 1922, page 172. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 449. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 911, b) 1 008; XXe. siècle : a) 409, b) 340. Forme dérivée du verbe "augurer" augurer AUGURER, verbe transitif. A.— ANTIQUITÉ ROMAINE. [En parlant de l'augure] Faire des prédictions d'après l'observation, en particulier du vol des oiseaux. B.— Par extension. Tirer un augure, avoir le pressentiment de ce qui se produira à partir d'un signe pris comme présage. 1. Augurer + adverbe qualitatif (bien, mal, au mieux, etc.) de (à propos de) quelqu'un ou quelque chose : Ø 1. Ce début nous promet un combattant de plus dans la sainte lutte de la philosophie religieuse et morale que ce siècle livre contre une réaction matérialiste. Comme vous, j'augure bien du succès. ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1831, page 194. Ø 2.... j'augure mal de cette rousse bien faite, la taille et les hanches rondes, mais d'une laideur flagrante... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 16. 2. Augurer quelque chose. Avoir le pressentiment que cette chose se produira : Ø 3. « Il semble se montrer le partisan, l'obséquieux associé de cette mystérieuse sainte alliance, alliance universelle dont je ne saurais d'ici deviner ni le sens ni le but; qui ne peut présenter rien d'utile, ni faire augurer rien de bon. (...) » EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 353. Ø 4.... je me contente d'attendre de pied ferme la prochaine grande exposition de 1937. L'espèce de fureur sacrée avec laquelle les organisateurs se sont précipités, dès le premier jour, sur l'incompétence, laisse augurer de bien paradoxales réalisations. ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 50. 3. Augurer quelque chose de quelqu'un (à propos de quelqu'un) : Ø 5. Il [Véron, en publiant son livre] confirme malheureusement tout ce que les gens plus fins que le vulgaire pouvaient augurer de lui. EUGÈNE DELACROIX. Journal, tome 2, 1856, page 94. 4. Augurer quelque chose de quelque chose (à propos de quelque chose) : Ø 6. D'un air affecté qui n'était pas sans grâce, elle prit place dans un des fauteuils vides et se tournant vers Élizabeth comme une dame en visite, elle lui demanda ce qu'elle augurait du temps. JULIEN GREEN, Journal, 1928-34, page 291. Remarque : 1. On peut trouver dans un emploi poétique, augurer à la forme pronominale passive « se laisser deviner, prévoir » : Ø 7. Car la rose déjà s'augure à l'églantier. HENRI DE RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, page 189. Remarque : 2. Pour l'opposition augurer/présager, confer augure. — Rare. Supposer quelque chose (l'hypothèse porte sur un fait passé que l'avenir doit confirmer) : Ø 8. J'augurai que cette femme [Mariton] , obligée de soigner son bourgeois, n'avait pas pu, la veille, s'occuper de son garçon autant qu'elle l'aurait souhaité... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 231. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 119.

« ? 4....

la France demeurait li?e ? jamais au parlementarisme et ? la d?mocratie; la nation et les principes qu'elle servait s'effondreraient ensemble, ils en acceptaient l'augure?: dans le champ clos de l'Espagne, le jugement de Dieu avait ?t? rendu et des milliers de cadavres abyssins attestaient sous les ?toiles indiff?rentes le triomphe de la force. FRAN?OIS MAURIAC, Le Cahier noir, 1943, page 375.

B.? Par m?tonymie.

Celui qui avait charge d'observer et d'interpr?ter les signes constituant les auspices et de conserver les r?gles de cet art.

Synonyme partiel?: aruspice?: ? 5.

Ainsi Numa n'est ? mes yeux qu'un m?prisable jongleur, quand il feint d'avoir des entretiens secrets avec la nymphe ?g?rie, et quand, pour fa?onner les Romains ? la servitude, il ?tablit des pontifes, des augures et tous ces divers sacerdoces qui ont tenu le peuple de Rome dans la d?pendance des grands, qui pendant long-tems pouvaient seuls ?tre admis ? ces fonctions. CHARLES-FRAN?OIS DUPUIS, Abr?g? de l'origine de tous les cultes, 1796, page 454.

? 6.

Ces rois-pr?tres ?taient intronis?s avec un c?r?monial religieux.

Le nouveau roi, conduit sur la cime du mont Capitolin, s'asseyait sur un si?ge de pierre, le visage tourn? vers le midi.

? sa gauche ?tait assis un augure, la t?te couverte de bandelettes sacr?es et tenant ? la main le b?ton augural.

Il figurait dans le ciel certaines lignes, pronon?ait une pri?re, et posant la main sur la t?te du roi, il suppliait les dieux de marquer par un signe visible que ce chef leur ?tait agr?able. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cit? antique, 1864, page 222.

Remarque?: Du temps m?me des Romains, la charge d'augure ?tait tourn?e en d?rision, d'o? le mot attribu? ? Caton (repris par Cic?ron) " Deux augures ne peuvent se regarder sans rire "?: ? 7.

? Rome, on consultait les entrailles des victimes, trois cents ans encore apr?s que Cic?ron avait dit que deux augures ne pouvaient d?j? plus se regarder sans rire. JEAN-BAPTISTE SAY, Trait? d'?conomie politique, 1832, page 44.

? Moderne, par analogie, ironique.

Personne qui se pr?tend en mesure de pr?dire l'avenir et d'avancer des pr?visions dans un domaine particulier?: ? 8....

on m'a racont? que celui-ci [Jaur?s] a cherch? ? convertir Buisson au socialisme en faisant appel ? son. »

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