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Définition: AVORTON, substantif masculin.

Publié le 01/11/2015

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Définition: AVORTON, substantif masculin. I.— [En construction autre qu'apposition] A.— Produit de l'avortement : Ø 1. — « Tu ressembles à un enfant qui aurait un cerveau immense. » — « Je ressemble, dis-tu, à un avorton, à ce que j'ai vu de plus affreux dans le plus affreux bocal de notre musée biologique. » MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 160. — Par extension. TÉRATOLOGIE : Ø 2. Alors lui revint à l'esprit une histoire qui l'avait frappé jadis : celle du bicéphale de Tréguineuc : dans un port breton où les Thibault étaient en vacances, une quinzaine d'années auparavant, la femme d'un pêcheur avait mis au monde un avorton nanti de deux têtes distinctes, parfaitement constituées. Le père et la mère avaient sommé le médecin du pays de ne pas laisser vivre le petit monstre;... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1122. B.— Végétal de développement incomplet : Ø 3. On peut conserver trois melons par pied, mais ne jamais dépasser quatre, sous peine d'obtenir des avortons. Dans ce cas on en laisse deux sur chaque bras, et de côté opposé sur chacun afin d'avoir un équilibre parfait dans la végétation. ALFRED GRESSENT, Le Potager moderne, traité complet de la culture des légumes, 1863, page 812. C.— Par métaphore et au figuré, le plus souvent ironiquement et péjoratif. 1. Être humain de petite taille, de constitution chétive, voire monstrueuse. C'est un avorton, un petit avorton; ce n'est qu'un avorton (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 4. Hein? Qui le croirait? Un avorton pareil, un bout d'homme qu'on mettrait dans sa poche, ça finirait par venir à bout d'une grosse femme comme moi, si on le laissait faire, avec ses dents de rat! ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 159. Remarque : S'emploie au masculin même en parlant d'une femme (confer DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 271); aucune attestation d'un féminin avortonne noté (vieux) uniquement dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845. — [En parlant d'un animal] : Ø 5.... elle [Margot] pencha sa pâle figure aux joues romaines, (...) sur un panier où remue un petit avorton jaune, un minuscule chien en chemise de flanelle qui lève vers elle un front bossué de bonze,... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 178. — [Employé comme terme d'injure] : Ø 6. Plus souvent encore, il criait, avec un terrible accent faubourien, ces mots peu compréhensibles au profane : « Enfant dédèche... Êtes-vous prêt, enfant dédèche... » Il ajoutait tout aussitôt des injures mystérieuses : « avorton... dégénéré... phénomène... sous-produit... » GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 89. — Vocabulaire religieux. [Par allusion à la 1re. Épitre aux Corinthiens XV, 8 :... et après tous il (Jésus ressuscité) a été vu de moi comme de l'avorton] Être de peu de valeur : Ø 7. On admit (...) que celui qui avait été rejeté du sein de l'Église comme un avorton pouvait en quelque sorte y rentrer, être conçu une seconde fois... ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 326. 2. Produit imparfait d'une action qui n'a pas abouti. Avorton de révolution, de vers; avorton littéraire : Ø 8. Si on vivait assez longtemps on ne saurait plus où aller pour se recommencer un bonheur. On en aurait mis partout des avortons de bonheur, à puer dans les coins de la terre et on ne pourrait plus même respirer. Ceux qui sont dans les musées, les vrais avortons, y a des gens que ça rend malades rien que de les voir et prêts à vomir. De nos tentatives aussi à nous si dégueulasses, pour être heureux, c'est à tomber malades tellement qu'elles sont ratées, et bien avant d'en mourir pour de bon. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 469. II.— Rare. [En construction d'apposition, avec valeur d'adjectif] A.— [En parlant d'un animal] Né avant terme, de petite taille. Veau avorton (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845) : Ø 9. Qui, par exemple, reconnaîtrait le frère de nos bouledogues, du chien du Saint-Bernard, du chien géant de Perse qui étranglait les lions, dans le chien avorton de La Havane, si frileux qu'en ce climat même la nature l'a vêtu d'une toison épaisse, qui le cache et en fait une énigme? JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 271. B.— [En parlant d'un inanimé] Où l'on remarque une grande imperfection : Ø 10. J'avais extrait machinalement de ma poche un des insipides journaux avortons de cette époque où la disette du papier, de la vérité et de l'intelligence s'associaient si parfaitement. ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 221. Remarque : On relève dans la documentation le néologisme avortonné, adjectif (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1872, page 866; suffixe -é*). Qui ressemble à un avorton. " Se dit des animaux et des plantes " (Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION). tome 1 1908).

« ? 4.

Hein? Qui le croirait? Un avorton pareil, un bout d'homme qu'on mettrait dans sa poche, ?a finirait par venir ? bout d'une grosse femme comme moi, si on le laissait faire, avec ses dents de rat! ?MILE ZOLA, La B?te humaine, 1890, page 159.

Remarque?: S'emploie au masculin m?me en parlant d'une femme (confer DANIEL-ROPS, Mort, o? est ta victoire? 1934, page 271); aucune attestation d'un f?minin avortonne not? (vieux) uniquement dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845.

? [En parlant d'un animal] : ? 5....

elle [Margot] pencha sa p?le figure aux joues romaines, (...) sur un panier o? remue un petit avorton jaune, un minuscule chien en chemise de flanelle qui l?ve vers elle un front bossu? de bonze,... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 178.

? [Employ? comme terme d'injure] : ? 6.

Plus souvent encore, il criait, avec un terrible accent faubourien, ces mots peu compr?hensibles au profane?: ? Enfant d?d?che...

?tes-vous pr?t, enfant d?d?che...

? Il ajoutait tout aussit?t des injures myst?rieuses?: ? avorton...

d?g?n?r?...

ph?nom?ne...

sous-produit...

? GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 89.

? Vocabulaire religieux.

[Par allusion ? la 1re.

?pitre aux Corinthiens XV, 8?:...

et apr?s tous il (J?sus ressuscit?) a ?t? vu de moi comme de l'avorton] ?tre de peu de valeur?: ? 7.

On admit (...) que celui qui avait ?t? rejet? du sein de l'?glise comme un avorton pouvait en quelque sorte y rentrer, ?tre con?u une seconde fois... ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Marc-Aur?le et la fin du monde antique, 1881, page 326.

2.

Produit imparfait d'une action qui n'a pas abouti.

Avorton de r?volution, de vers; avorton litt?raire?: ? 8.

Si on vivait assez longtemps on ne saurait plus o? aller pour se recommencer un bonheur.

On en aurait mis partout des avortons de bonheur, ? puer dans les coins de la terre et on ne pourrait plus m?me respirer.

Ceux qui sont dans les mus?es, les vrais avortons, y a des gens que ?a rend malades rien que de les voir et pr?ts ? vomir.

De nos tentatives aussi ? nous si d?gueulasses, pour ?tre heureux, c'est ? tomber malades tellement. »

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