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Définition: AVOUER, verbe transitif.

Publié le 01/11/2015

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Définition: AVOUER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Le sujet désigne une personne; l'objet désigne une chose] Reconnaître quelque chose comme vrai. Avouer quelque chose, avouer que, avouer + infinitif, ou absolument avouer. 1. Révéler (quelque chose). a) [L'objet est extérieur au sujet] Révéler quelque chose d'inconnu, de secret, le faire connaître, l'expliquer : Ø 1. Les triplets sont d'un degré de raffinement plus élevé : ils servent surtout à imiter l'inimitable émeraude en interposant un verre de couleur verte entre deux pièces en béryl médiocres (...). Ces procédés ne sont pas prohibés quand ils sont avoués par le vendeur, mais ils ont été mis fréquemment au service d'une imposture. ANDRÉE ET NICOLAS METTA, Les Pierres précieuses, 1960, page 110. b) [L'objet désigne un acte, une action, blâmables ou non, accomplis par le sujet] Reconnaître quelque chose; reconnaître, déclarer qu'on est l'auteur de quelque chose. Avouer quelque chose (à quelqu'un) : Ø 2. Quand tu lèveras les bras au ciel! Révéler, avouer, et encore avouer, et exhiber tout ce qu'on fait de mal!... le taire, s'en punir au fond de soi, voilà qui est mieux. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 180. — Emploi réciproque : Ø 3.... les prêtres et plusieurs personnages corrompus qui sont mis en scène y tiennent un langage qui n'est point naturel. Les méchants et les hypocrites, loin de s'avouer mutuellement leurs défauts, ne se les disent pas à eux-mêmes. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 258. — Absolument. Faire des aveux : Ø 4. — Dans votre intérêt, il serait peut-être préférable d'avouer. Pour ma part j'estime que votre système de dénégations absolues est d'une insigne maladresse. Et dès lors Crainquebille eût fait des aveux s'il avait su ce qu'il fallait avouer. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1904, page 22. — Faire avouer (de force). Obliger à avouer : Ø 5. Ne fais pas l'ignorante, ne m'oblige pas à te faire avouer de force la vérité. ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 193. c) Proverbe, avec une coloration religieuse. Péché (variante faute) avoué(e) est à moitié pardonné(e) Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 et confer GEORGE SAND, Histoire de ma vie, 1855, tome 4, page 214. 2. Admettre (quelque chose). a) [L'objet est un substantif abstrait interne au sujet, une composante de sa personnalité] Admettre ce que l'on est, admettre ses imperfections et parfois, les révéler; révéler un sentiment que l'on éprouve. Avouer son amour : Ø 6. Il m'avoua qu'il était juif, bâtard, et sexuellement maniaque... SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 300. b) Reconnaître à quelque chose certaines qualités : Ø 7.... je me défie d'une esthétique qui distingue si résolument la beauté de la perfection. Mais ces caractères dont l'absence empêche M. Brunetière de reconnaître belle une oeuvre moderne qu'il avoue parfaite, ne sont-ce point précisément ceux qui sont communs aux oeuvres les plus admirées du XVIIe. siècle? JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 237. c) [L'objet est abstrait et désigne un point de doctrine, de morale] Donner son adhésion à (quelque chose) : Ø 8. En examinant la distribution générale des animaux telle que je l'ai présentée dans l'article précédent, et dont l'ensemble est unanimement avoué des zoologistes, qui ne contestent que sur les limites de certaines classes, je remarque un fait bien évident, et qui, seul, seroit déjà décisif pour mon objet; le voici... JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 137. d) Sens affaibli. [Formules conventionnelles, en incise ou parenthèse de style] Je l'avoue, avouons-le, il faut l'avouer, il faut avouer que. Concéder quelque chose; donner son opinion : Ø 9. Aujourd'hui, dans le plus modeste foyer, on peut tenir captifs tous les génies musicaux des siècles passés et de la période présente. Les plus grands orchestres du monde, les virtuoses les plus célèbres, les chanteurs les plus émouvants sont là, enfermés dans un meuble et prêts à livrer, à toute réquisition, le meilleur d'eux-mêmes. Au point de vue de la culture musicale universelle, c'est, on l'avouera, un progrès dont il est inutile de souligner l'importance. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) tome 1, 1935, page 8807. 3. Au figuré. a) [Le sujet désigne une chose concrète : l'objet désigne une chose; et absolument] Quelque chose avoue (quelque chose). Révéler, être l'indice de : Ø 10. Son attitude vaincue [de la chatte] , les coins tirés et pâlis de sa lèvre gris-pervenche avouaient une nuit de veille misérable. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 65. b) [Le sujet est abstrait; l'objet souvent abstrait désigne un point de doctrine, de morale] Être conforme à : Ø 11. La bastonnade, en général, étoit, chez les romains, une peine avouée par la loi; mais nul homme non militaire ne pouvoit être frappé avec la vigne, et nul autre bois que celui de la vigne ne pouvoit servir pour frapper un militaire. JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821, page 11. B.— [Le sujet désigne une personne] Reconnaître comme sien. 1. [L'objet désigne une personne] Quelqu'un avoue quelqu'un. a) Convenir des liens ou des relations que l'on a avec quelqu'un. Avouer un enfant, avouer pour fils, pour soeur : Ø 12.... le maître classique qui enseigna l'équitation française à Louis XIII n'aurait jamais avoué pour son élève ce chevaucheur furieux... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 1, 1888, page 135. b) DROIT FÉODALITÉ. Reconnaître pour seigneur, pour protecteur. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. — Par extension. Reconnaître quelqu'un (ou quelque chose) comme supérieur; reconnaître la supériorité ou la suprématie de quelqu'un (ou de quelque chose) : Dieu, l'argent considérés comme êtres supérieurs : Ø 13.... moi-même ai-je toujours volontiers reconnu les bienfaits reçus, et avoué mes bienfaiteurs? Il déplaît à l'homme d'être inférieur, et toute obligation nous met dans cet état subalterne... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 101. c) Vieilli. Quelqu'un avoue quelqu'un, quelqu'un avoue quelqu'un de quelque chose Approuver, ratifier les actes de quelqu'un; prendre la responsabilité de ce qui a été fait par quelqu'un : Ø 14.... le roi, sur le conseil du cardinal de Richelieu, le croit [Rohan] très-propre à ses affaires en ces contrées [les Grisons] , à cause des qualités mixtes et variées qu'il possède, négociateur, capitaine, très en renom à l'étranger, pouvant agir comme de lui-même et n'être avoué que lorsqu'il en serait temps. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 12, 1851-62, page 343. 2. [L'objet désigne une chose] Quelqu'un avoue quelque chose. a) Reconnaître être l'auteur de quelque chose. Avouer un écrit, un ouvrage : Ø 15. Pendant que Beyle disait à Duvergier qu'il avait eu raison, et que le baron de Stendhal n'avouait ni ne désavouait formellement l'écrit, les rires devinrent universels... ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1824, page 30. — Proverbial et figuré. Avouer la dette. Reconnaître qu'on a tort. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. b) Autoriser quelque chose, le confirmer, le ratifier : Ø 16. Dévotions populaires. Nous quittons les harmonies physiques des monumens religieux et des scènes de la nature, pour entrer dans les harmonies morales du christianisme. Il faut placer au premier rang ces dévotions populaires, qui consistent en de certaines croyances et de certains rites pratiqués par la foule, sans être ni avoués, ni absolument proscrits par l'église. Ce ne sont, en effet, que des harmonies de la religion et de la nature. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 163. SYNTAXE : Avouer un besoin, un (des) crime (s), (son) un embarras, une (des) faiblesse(s), une (des) faute(s), la (sa) (avec) honte, (son) l'ignorance, (son) l'impuissance, un (des) manque(s), un sentiment, des torts, la vérité; courage, honte d'avouer; avouer franchement, hautement, humblement, ingénument, naïvement, nettement, publiquement, sincèrement, volontiers; avouer comprendre, savoir, contraint, forcé, obligé d'avouer; consentir, forcer, hésiter, obliger à avouer; craindre, refuser, rougir d'avouer; devoir, falloir (il faut), oser avouer. II.— Emploi pronominal. A.— Pronominal passif [Le sujet désigne une chose] Être avoué, admis, reconnu (par quelqu'un); être révélé (par quelqu'un). Quelque chose s'avoue (confer I A 1, 2) : Ø 17. EDMOND. — Ah! n'outragez pas un pareil nom! L'amitié s'avoue et se proclame, elle ne se cache pas, elle ne conspire pas! Elle ne rougit pas de se montrer! Car la véritable amitié n'existe que pour de louables actions! EUGÈNE SCRIBE, La Camaraderie, 1837, II, 7, page 281. — Se révéler, être révélé (confer I A 3; à l'actif, le sujet désigne un inanimé) : Ø 18. C'est la sortie des bureaux : des civils de tous les genres et de tous les âges, et des militaires vieux et jeunes qui, de loin, sont habillés à peu près comme nous... Mais, de près, s'avoue leur identité de cachés et de déserteurs de la guerre à travers leurs déguisements de soldats et leurs brisques. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 328. B.— Pronominal réfléchi. S'avouer quelque chose. 1. [Le sujet désigne un animé ou un inanimé personnifié] S'avouer + adjectif, s'avouer + substantif, s'avouer que. Avouer quelque chose à soi-même, admettre quelque chose : Ø 19.... tant qu'elles voltigeaient autour de mes oreilles, mes belles anglaises lui [à ma mère] avaient permis de refuser l'évidence de ma laideur. Déjà, pourtant, mon oeil droit entrait dans le crépuscule. Il fallut qu'elle s'avouât la vérité. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 85. 2. [Le sujet désigne une personne] S'avouer + adjectif, s'avouer + substantif S'avouer quelque chose Se reconnaître tel vis à vis des autres, s'accuser de quelque chose : Ø 20. Il s'agissait d'un nommé Jean Prost, assassiné. Sa mère, ayant pris soupçon du maître du logis où il demeurait,... l'avait dénoncé, et il s'en était suivi pour l'accusé la question ordinaire et extraordinaire; mais, quelque temps après, deux voleurs, arrêtés pour d'autres crimes, s'étaient avoués les assassins de Prost. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 69. C.— Rare. S'avouer de quelqu'un. S'autoriser de quelqu'un, se réclamer de lui, en appeler à son témoignage. Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans le Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965.

« ?TIENNE-JEAN DEL?CLUZE, Journal, 1825, page 258.

? Absolument.

Faire des aveux?: ? 4.

? Dans votre int?r?t, il serait peut-?tre pr?f?rable d'avouer.

Pour ma part j'estime que votre syst?me de d?n?gations absolues est d'une insigne maladresse. Et d?s lors Crainquebille e?t fait des aveux s'il avait su ce qu'il fallait avouer. ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1904, page 22.

? Faire avouer (de force).

Obliger ? avouer?: ? 5.

Ne fais pas l'ignorante, ne m'oblige pas ? te faire avouer de force la v?rit?. ?MILE ZOLA, Th?r?se Raquin, 1867, page 193.

c) Proverbe, avec une coloration religieuse.

P?ch? (variante faute) avou?(e) est ? moiti? pardonn?(e) Remarque?: Attest? dans Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1932, DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965 et confer GEORGE SAND, Histoire de ma vie, 1855, tome 4, page 214.

2.

Admettre (quelque chose).

a) [L'objet est un substantif abstrait interne au sujet, une composante de sa personnalit?] Admettre ce que l'on est, admettre ses imperfections et parfois, les r?v?ler; r?v?ler un sentiment que l'on ?prouve.

Avouer son amour?: ? 6.

Il m'avoua qu'il ?tait juif, b?tard, et sexuellement maniaque... SIMONE DE BEAUVOIR, M?moires d'une jeune fille rang?e, 1958, page 300.

b) Reconna?tre ? quelque chose certaines qualit?s?: ? 7....

je me d?fie d'une esth?tique qui distingue si r?solument la beaut? de la perfection.

Mais ces caract?res dont l'absence emp?che M.

Bruneti?re de reconna?tre belle une oeuvre moderne qu'il avoue parfaite, ne sont-ce point pr?cis?ment ceux qui sont communs aux oeuvres les plus admir?es du XVIIe.

si?cle? JULES LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 237.

c) [L'objet est abstrait et d?signe un point de doctrine, de morale] Donner son adh?sion ? (quelque chose)?: ? 8.

En examinant la distribution g?n?rale des animaux telle que je l'ai pr?sent?e dans l'article pr?c?dent, et. »

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