Définition: BOUCLER1, verbe transitif.

Définition: BOUCLER1, verbe transitif. A.— Attacher au moyen d'une boucle. Boucler sa ceinture, sa musette : Ø 1. Germain, le pied sur une chaise, bouclait ses guêtres et se disposait à partir pour les bois,... ANDRÉ THEURIET, La Maison des deux barbeaux, 1879, page 139. 1. Par extension, familier. Fermer, verrouiller. Boucler sa valise; boucler la porte. · Absolument : Ø 2. — On ferme? demanda Petit Pouce. — Oui. Après vous pourrez aller vous coucher si ça vous chante. — Bien, patron. On boucle et on va se promener. RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 20. — Emploi pronominal passif : Ø 3. Les montants où se bouclent les courroies de la malle étaient fraîchement sciés au ras du train. PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 131. · Par métaphore : Ø 4. «... on croit que la vie est une ligne droite, dont les deux bouts s'enfoncent à perte de vue aux deux extrémités de l'horizon : et puis, peu à peu, on découvre que la ligne est coupée, et qu'elle se courbe, et que les deux bouts se rapprochent, se rejoignent... l'anneau va se boucler... » ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 464. 2. Spécialement. [L'objet désigne un animal] Placer un anneau à la femelle pour empêcher l'accouplement. — Boucler un porc, un taureau. Lui passer un anneau dans la cloison nasale. B.— Au figuré, familier. 1. [L'objet désigne une chose] — Mettre un point final à quelque chose, achever. Boucler son budget, ses comptes; boucler la boucle : Ø 5. C'est ce soir que nous bouclons l'affaire. RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 296. Ø 6.... il s'arrêta un moment pour écouter un clergyman, déplorable contrefaçon de lui-même, qui exaltait l'action en l'embarrassant d'une métaphysique imbécile et qui bouclait tous ses couplets par ces mots : « Dieu est avec nous! Dieu est avec nous! » JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, page 101. — ARMÉE, POLICE. Boucler un lieu, un quartier, une zone. L'encercler, l'isoler en vue d'une opération militaire ou policière. Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Larousse du xxe. siècle en six volumes et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) enregistrent un emploi, appartenant à l'ancien art militaire, de sens voisin : bloquer, investir (une place). 2. [Le complément d'objet désigne une personne] L'enfermer : Ø 7. On les bouclait dans une armure et on les roulait comme des tonneaux par les rues du camp. GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 63. Ø 8. Je vais le boucler chez moi pendant mon absence... comme ça, je serai tranquille!... SACHA GUITRY, Le Veilleur de nuit, 1911, page 17. — En particulier. Le mettre en prison. 3. Populaire. [L'objet désigne la bouche] La fermer : Ø 9. Eudore secoua sa figure pâle et sérieuse sous l'averse des quolibets scabreux. — Les gars, bouclez-les cinq minutes, vos grandes gueules. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 113. — [Avec ellipse du complément] La boucler. Se taire : Ø 10. — Ceux qui ne sont pas de la compagnie n'ont qu'à la boucler, et d'une... ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 185. DÉRIVÉS : Bouclement, substantif masculin. ART VÉTÉRINAIRE. Action de fixer un anneau à un animal (attesté dans la plupart des dictionnaires généraux).