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Définition: BOURRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 05/11/2015

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Définition: BOURRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de bourrer* II.— Adjectif. A.— Plein, bien rempli. Un poêle trop bourré (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1199 ); une poupée bourrée de son; sac de peau long, large, bourré de pécune (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 191 ). — [En parlant d'un lieu] Où l'on s'entasse. Cinéma bourré; terrasses bourrées de buveurs (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 169 ); gros omnibus bien rebondis, bien bourrés de grisettes (ALFRED DE MUSSET, Mimi Pinson, profil de Grisette, 1845, page 217 ). — Argot. Ivre, saoul : Ø 1. — Il est là dedans, bourré comme un cochon. — Longin? Il ne boit que de l'eau. — Eh ben, vas-y voir, s'il n'est pas bourré! JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 103. B.— Au figuré. Bourré de connaissances, très érudit. Religieuse farcie de latin, bourrée de grec (VICTOR HUGO, Les Misérables, 1862, page 598 ). — Domaine psychologique. Homme bourré de principes (JEAN-PAUL SARTRE, L'Âge de raison, 1945, page 106 ); tête bourrée d'appréhension et de chimères (LOUIS ARAGON, Les Beaux-quartiers, 1936, page 434) : Ø 2. C'était presque toutes, (...) de petits cerveaux boursouflés de principes parasitaires, et bourrés d'idées toutes faites. ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 143. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 336. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 179, b) 650; XXe. siècle : a) 593, b) 570. Forme dérivée du verbe "bourrer" bourrer BOURRER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [L'idée dominante est celle de remplir complètement] 1. Vieilli. Remplir complètement de bourre ou de matière souple. Bourrer un coussin, bourrer un fauteuil (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire de l'Académie Française 1932). Synonyme plus usité : rembourrer. — Spécialement, vieux. Enfoncer la bourre dans une arme à feu que l'on vient de charger et la tasser avec la baguette. Bourrer un fusil, un pistolet, un canon (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Alors, si Rebord me prêtait le sien [son fusil] ... oh! je saurais bien verser la poudre et puis bourrer, mettre la balle et puis bourrer... CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 234. 2. Par extension. a) [L'objet désigne une chose à remplir] Remplir aux limites de la capacité et en tassant la matière qui sert à remplir. Bourrer une pipe, le poêle; bourrer ses poches de bonbons. SYNTAXE : Bourrer boudins et saucisses (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 18). Souvent participe passé employé comme adjectif Valise... bourrée de billets de banque (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 41). Son éternelle serviette bourrée de livres et de papiers (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 271). — Spécialement. · CHEMIN DE FER. Bourrer une traverse. Faire pénétrer le ballast sous la traverse en le tassant avec un outil approprié ou une bourreuse (Charles Bricka, Cours de chemins de fer, 1894, page 330). · TYPOGRAPHIE. Bourrer les lignes. Composer des lignes pleines. Apprentis... sachant tout juste bourrer des lignes (ALBERT TURPIN, De la presse à bras à la linotype, 1924, page 33 ). — Absolument, MINES. Exécuter le bourrage d'un trou de mine (confer J. Cahen, E. Bruet, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, page 79). b) Familier. [L'objet désigne une personne] Bourrer quelqu'un de nourriture. Le faire manger avec excès. Bourrer un enfant de bonbons, de gâteaux (Confer affadir exemple 6) : Ø 2.... au moindre rhume, leur père les [les petits Homais] bourrait de pectoraux, et jusqu'à plus de quatre ans ils portaient tous, impitoyablement, des bourrelets matelassés. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 133. — Par métaphore, au figuré. Bourrer un enfant de grec et de latin, bourrer quelqu'un de connaissances (souvent mal assimilées). Bourrer les enfants de mathématiques (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 51 ). Bourrer un homme de soucis, de responsabilités (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1406 ). — Argot, trivial. Bourrer une fille, une femme. Avoir avec elle des rapports sexuels (sens absent des dictionnaires généraux). · [En parlant d'une femme] Se faire bourrer (Confer Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, page 214; Zola, Germinal, 1885, page 1470). c) Argot, familier. Bourrer le crâne à quelqu'un Raconter des histoires peu vraisemblables, présenter une situation compromise sous un jour mensongèrement favorable. Expressions synonymes : bourrer la caisse, le mou à quelqu'un (Confer René Benjamin, Gaspard, 1915, page 22). · Se bourrer le crâne. Se raconter des bobards. Synonyme : se bourrer la caisse (Confer Céline, Mort à crédit, 1936, page 46). d) Spécialement. CHASSE. vieux " Se dit aussi en parlant d'un chien qui, en poursuivant un lièvre, lui donne un coup de dent, et lui arrache du poil. " (Dictionnaire de l'Académie Française). « Le chien a bien bourré le lièvre » (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Remarque : L'adverbe bien montre qu'il s'agit de coups répétés. B.— [L'idée accessoire de taper à coups répétés devient l'idée dominante] 1. Frapper quelqu'un ou quelque chose. Bourrer quelqu'un de coups et absolument, donner une bourrade : Ø 3. C'était un Justin déchaîné, hurleur et renifleur. Il bourrait Laurent de coups de poings,... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 219. — Vieux, familier. Donner des coups avec la crosse d'un fusil (Dictionnaire de l'Académie Française). Les gendarmes l'ont bourré (Dictionnaire de l'Académie française. 1878). — Figuré. Maltraiter quelqu'un en paroles, le gourmander. Bourrer quelqu'un dans une dispute. Le presser vivement, en sorte qu'il ne sache pas répondre (Dictionnaire de l'Académie Française 1798; expression considérée comme "vieillie"par Dictionnaire de l'Académie Française 1878). Il bourra tout le monde. 2. Argot. Bourrer la gueule à quelqu'un. Le frapper. Bourrer les portes. Les claquer. 3. Spécialement. CHASSE. — Absolument. [En parlant du chien] Forcer l'arrêt sur le gibier. Chien qui bourre (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes); Confer François Vidron, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 7. — Par analogie. MANÈGE. [En parlant du cheval] Foncer, se lancer brusquement en avant contre la volonté de son cavalier : Ø 4. Quelque chose compte en moi, ajoute, parachève le nombre critique qu'attendent les attelages de soleils pour bourrer dans le harnais. PAUL CLAUDEL, Art poétique, 1907, page 142. II.— Emploi absolu [à sens résultatif] Constituer un arrêt à la manière de la bourre ou d'un objet bourré. A.— FONDERIE. [En parlant du plomb qui s'arrête sur le sable et y forme des marrons] Le plomb bourre (Dictionnaire de l'Académie française, Compléments. 1842). Remarque : Attesté aussi dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— [En parlant du rabot, de certains outils, de machines agricoles] Retenir les copeaux, certaines matières dans la lumière " ouverture " au lieu de les laisser passer. Cette varlope bourre (TONY BALLU, Machines agricoles, 1933, page 451 ). III.— Emploi pronominal. A.— Sens réfléchi (confer supra I A). Manger avec gloutonnerie. Se bourrer de pain, de gâteaux. Et absolument : Ø 5. Il mangea les têtes des éperlans frits, pour ne rien laisser perdre, se bourra de pain, prit du fromage, au lieu d'une orange dont il avait envie, parce que le fromage est plus nourrissant HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 873. — Au figuré. Se bourrer de raisonnements (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 192 ). Se bourrer de désordre (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 22 ). B.— Emploi pronominal réciproque (confer supra I B) Se bourrer de coups. S'accabler mutuellement de coups : Ø 6. Des gens couraient les uns après les autres et se bourraient par amitié de coups de poing;... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 135. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 405. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 153, b) 610; XXe. siècle : a) 812, b) 769. DÉRIVÉS : Bourratif, -ive, adjectif. Qui bourre. Les pommes de terres sont bourratives. Ces biscuits sont bourratifs (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970, seule attestation).

« ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 143.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 336.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 179, b) 650; XXe.

si?cle?: a) 593, b) 570.

Forme d?riv?e du verbe "bourrer" bourrer BOURRER, verbe transitif.

I.? Emploi transitif.

A.? [L'id?e dominante est celle de remplir compl?tement] 1.

Vieilli.

Remplir compl?tement de bourre ou de mati?re souple.

Bourrer un coussin, bourrer un fauteuil (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes, Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1932).

Synonyme plus usit?: rembourrer.

? Sp?cialement, vieux.

Enfoncer la bourre dans une arme ? feu que l'on vient de charger et la tasser avec la baguette.

Bourrer un fusil, un pistolet, un canon (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 1.

Alors, si Rebord me pr?tait le sien [son fusil] ...

oh! je saurais bien verser la poudre et puis bourrer, mettre la balle et puis bourrer... CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 234.

2.

Par extension.

a) [L'objet d?signe une chose ? remplir] Remplir aux limites de la capacit? et en tassant la mati?re qui sert ? remplir.

Bourrer une pipe, le po?le; bourrer ses poches de bonbons.

SYNTAXE?: Bourrer boudins et saucisses (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 18).

Souvent participe pass? employ? comme adjectif Valise...

bourr?e de billets de banque (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 41). Son ?ternelle serviette bourr?e de livres et de papiers (G.

DUHAMEL, Chronique des Pasquier, C?cile parmi nous, 1938, page 271).

? Sp?cialement.

? CHEMIN DE FER.

Bourrer une traverse.

Faire p?n?trer le ballast sous la traverse en le tassant avec un outil. »

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