Définition: BRAN, BREN, substantif masculin.

Définition: BRAN, BREN, substantif masculin. A.— Régionalisme. Ce qui reste du son, lorsqu'on l'a dépourvu de son reste de farine, son sec ou maigre. Bran de son. Il vous souvient peut-être que dans ce pays le son (furfur) se nomme bren (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 1, 1821, page 133 ). Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — Proverbe. Faire l'âne pour avoir du bran. Se faire passer pour naïf et sot, afin d'obtenir une faveur de quelqu'un. Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). 2. On dit aujourd'hui plutôt faire l'âne pour avoir du son. B.— Par extension. [Généralement par analogie avec la couleur du son] 1. Élément (d'apparence) solide. a) Bran de scie. Poudre fine et légère qui jaillit du bois lorsqu'on le scie. Synonyme : sciure. Du bran de scie se collait à son visage en sueur (JULES RENARD, La Lanterne sourde, 1893, page 155 ). b) Bran (ou bren) de Judas. Tache de rousseur. Quant au sobriquet de Bren-de-Judas, il venait des taches de rousseur dont sa peau blanche était toute grivelée (JEAN RICHEPIN, Miarka, la fille à l'ourse, 1883, page 5 ). Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse du xxe. siècle en six volumes. 2. Élément liquide. a) Trivial. Matière fécale. Bran de chien : Ø Tous mes livres ont été publiés ante porcos, mais jamais les menaces de la trichinose ne se firent aussi promptement et redoutablement sentir qu'à l'occasion de celui-ci, offert pourtant à un prêtre, sur cette montagne aussi effrayante que l'Horeb, où nul n'est capable de « distinguer un lion d'un porc et l'Himalaya d'un cumul de bran ». LÉON BLOY, Journal, 1907, page 317. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. b) Régionalisme. Bran d'agace (de pie). Gomme brunâtre sécrétée généralement par les cerisiers et les pruniers. Le bran d'agace exsudé l'été précédent par l'écorce des merisiers et que l'hiver rendait dur comme berlingot (HERVÉ BAZIN, Lui, 1950, page 7 ). Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de LITTRÉ. 2. Réputé comme belgicisme dans les dictionnaires généraux. c) Spécialement. MARINE. Temps de bran (ou de bren). Mauvais temps, gros temps. Entrer dans le bren, rencontrer le bren. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 et dans les dictionnaires techniques de marine GLOSSAIRE DES TERMES DE MARINE (JULIEN LE CLÈRE) 1960. C.— Emploi interjectif et exclamatif. Pour marquer le mépris. Bran de soi, de vos promesses! (Dictionnaire de l'Académie française. 1798). Synonyme : zut! La Politique, ah, j'en fis! Mon avis? Zut et bran! (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Parallèlement, 1896, page 119 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6. DÉRIVÉS : 1. Brenage, substantif masculin. DROIT FÉODALITÉ. (supra A). Redevance en (bran de) son que doit un vassal pour la nourriture des chiens de son seigneur. 2. Brener, verbe intransitif, argotique, péjoratif (supra B 2 a) Synonyme : déféquer* (Confer Henri de Montherlant, Le Démon du bien, 1937, page 1298). 3. Breneux, -euse, adjectif, argotique. Souillé de matière fécale. Une chemise breneuse. Deux corps terreux, sales, breneux (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 395 ).