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Définition: BRIGAND, BRIGANDE, substantif.

Publié le 06/11/2015

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Définition: BRIGAND, BRIGANDE, substantif. A.— HISTOIRE MÉDIÉVALE. Soldat d'une troupe n'appartenant pas à une armée régulière : Ø 1.... voyant que le roi ne pouvait ni les défendre ni les secourir, ils [les paysans bourguignons] demandèrent à s'armer; on le leur permit. Ils laissèrent la bêche et la charrue, s'armèrent de méchantes piques et de bâtons ferrés, prirent la croix de Bourgogne, écrivirent : « Vive le roi! » sur leur bannière, et commencèrent à tomber sur les Armagnacs, lorsque ceux-ci marchaient par petites compagnies. On les nommait les brigands ou les piquiers; lorsqu'ils furent aguerris dans leur métier de vagabonds, ils dévalisèrent tous les passans. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1821-24, page 219. Remarque : Le nom de brigands a été donné par extension aux Vendéens royalistes sous la Révolution française, aux soldats licenciés en 1815 par Napoléon Ier (les brigands de la Loire). Sa mère (...) a été une brigande, comme Madame de Bonchamp et Madame de Larochejaquelein (VICTOR HUGO, Les Feuilles d'automne, 1831, page 716); Monsieur de La Rochejaquelein, qui commandait les brigands (ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 146). B.— Usuel. Personne qui se livre au vol, au pillage à main armée, généralement dans les campagnes. Un chef de brigands, une bande de brigands (confer bandit, gangster, malfaiteur, pillard, pirate, voleur). Des hordes de brigands et de pillards (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 124) : Ø 2. Force est de reconnaître qu'en ce temps [celui de Thésée] l'aspect de la campagne n'était nullement rassurant Entre les bourgades dispersées s'étendaient de grands espaces incultes, traversés de routes peu sûres. Il y avait les forêts épaisses, les défilés des monts. Aux endroits les plus hasardeux, des brigands s'étaient établis, qui tuaient et pillaient le voyageur ou pour le moins le rançonnaient;... ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1417. SYNTAXE : Une caverne, un repaire, une troupe de brigands; être attaqué par des brigands; une région infestée de brigands. Une histoire de brigands. Une histoire invraisemblable. — Substantif féminin, littéraire, rare. brigande Femme faisant partie d'une bande de brigands : Ø 3. Dans la forêt avec sa bande Schinderhannes s'est désarmé Le brigand près de sa brigande Hennit d'amour au joli mai GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, Rhénanes, 1913, page 117. · Néologisme d'auteur. À la brigande. À la manière des brigands : Ø 4. Qu'est-ce qui se passe là-bas? Qu'est-ce qui arrive au castillan? Tous ces soldats à la brigande lâchés tout nus dans ce détestable nouveau-monde, est-ce qu'ils vont nous faire une langue à leur usage et commodité sans l'aveu de ceux qui ont reçu patente et privilège de fournir à tout jamais les moyens d'expression? PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, IIIe. journée, 2, page 778. — Par extension. Personne malhonnête, voleur. Les vols de ces brigands de républicains, qui mettaient en vente les biens nationaux (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 92) : Ø 5.... il faudrait vomir la civilisation qui a rendu l'existence intolérable aux âmes propres et non le Seigneur qui ne nous a peut-être pas créés, pour être pilés à coups de canons, en temps de guerre, pour être exploités, volés, dévalisés, en temps de paix, par les négriers du commerce et les brigands des banques. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 42. — Par exagération, familier. Ces brigands de musiciens, et leur rage de faire du bruit (HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 1033) : Ø 6. — Ta fille, je ne vois que ses jambes en l'air... Ah! elle a débauché Delphin. Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes! — Essaye donc, brigand! ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 227. Ø 7. — Que tu es joli, mon amour!... Oh! ta petite frimousse... (...) Et ces yeux-là... ces grands yeux polissons, petit brigand?... Ah! je parie qu'ils ont encore regardé une autre femme! OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 331. — [En antéposition expressive, en parlant d'une abstraction personnifiée] : Ø 8. Je vais jusqu'à la chambre de Fanny, je pousse la porte... Ah! brigand de sort! Sainte Mère de Dieu, qu'est-ce que je vous ai dit? Ma pitchouno couchado émè un hommé, aquéou brigand de Marius, aquéou voulur... MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, IV, 4, page 219. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 203. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 392, b) 3 342; XXe. siècle : a) 996, b) 684. DÉRIVÉS : 1. Brigandeau, Brigandeaux, substantif masculin. vieilli familier. Diminutif de brigand; personne malhonnête. L'indigne opposition que des brigandaux (sic) avaient mise sur toutes les sommes que j'aurais à toucher au département de la Guerre (PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS, Époques, 1793, page 365 ). Terme d'affection : Mon mignon, mon brigandeau (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 67 ). 2. Brigander, verbe intransitif. Se livrer au brigandage. (Le mot, qui n'est pas attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932, est familier pour la plupart des dictionnaires généraux). Ces saints (...) étaient de vrais Arabes pillards. Ils nouèrent de bonnes relations avec les Nabatéens (...); pendant ce temps ils brigandaient (ERNEST RENAN, Histoire du peuple d'Israël, tome 4 1892, page 390 ); des déserteurs brigandant dans les bois (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 58 ). — Régionalisme (Suisse, Franche-Comté) a) Emploi transitif. [En parlant de personnes, d'animaux, de choses] Maltraiter, abîmer, (Confer Jacques Chessex, Portrait des Vaudois, Lausanne 1969, page 53; F. Roget, Écho des Alpes, 1905, page 204.) b) Emploi réfléchi. S'éreinter au travail, (Confer Pierre, C'est la vie, Saint-Blaise (NEUCHÂTEL) 1908, page 103.)

« PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, IIIe.

journée, 2, page 778. — Par extension.

Personne malhonnête, voleur.

Les vols de ces brigands de républicains, qui mettaient en vente les biens nationaux (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 92) : Ø 5....

il faudrait vomir la civilisation qui a rendu l'existence intolérable aux âmes propres et non le Seigneur qui ne nous a peut-être pas créés, pour être pilés à coups de canons, en temps de guerre, pour être exploités, volés, dévalisés, en temps de paix, par les négriers du commerce et les brigands des banques. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 42. — Par exagération, familier.

Ces brigands de musiciens, et leur rage de faire du bruit (HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 1033) : Ø 6.

— Ta fille, je ne vois que ses jambes en l'air...

Ah! elle a débauché Delphin.

Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes! — Essaye donc, brigand! ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 227. Ø 7.

— Que tu es joli, mon amour!...

Oh! ta petite frimousse...

(...) Et ces yeux-là...

ces grands yeux polissons, petit brigand?...

Ah! je parie qu'ils ont encore regardé une autre femme! OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 331. — [En antéposition expressive, en parlant d'une abstraction personnifiée] : Ø 8.

Je vais jusqu'à la chambre de Fanny, je pousse la porte...

Ah! brigand de sort! Sainte Mère de Dieu, qu'est-ce que je vous ai dit? Ma pitchouno couchado émè un hommé, aquéou brigand de Marius, aquéou voulur... MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, IV, 4, page 219. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 203.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 2 392, b) 3 342; XXe. siècle : a) 996, b) 684. DÉRIVÉS : 1.

Brigandeau, Brigandeaux, substantif masculin. vieilli familier.

Diminutif de brigand; personne malhonnête. L'indigne opposition que des brigandaux (sic) avaient mise sur toutes les sommes que j'aurais à toucher au département de la Guerre (PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS, Époques, 1793, page 365 ).

Terme d'affection : Mon mignon, mon brigandeau (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 67 ).

2.

Brigander, verbe intransitif.

Se livrer au brigandage.

(Le mot, qui n'est pas attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932, est familier pour la plupart des dictionnaires généraux).

Ces saints (...) étaient de vrais Arabes pillards.

Ils nouèrent de bonnes relations avec les Nabatéens (...); pendant ce temps ils brigandaient (ERNEST RENAN, Histoire du peuple d'Israël, tome 4 1892, page 390 ); des déserteurs brigandant dans les bois (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 58 ).

— Régionalisme (Suisse, Franche-Comté) a) Emploi transitif.

[En parlant de personnes, d'animaux, de choses] Maltraiter, abîmer, (Confer Jacques Chessex, Portrait des Vaudois, Lausanne 1969, page 53; F.

Roget, Écho des Alpes, 2. »

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