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Définition: BRODER, verbe transitif.

Publié le 06/11/2015

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Définition: BRODER, verbe transitif. A.— Orner une étoffe au moyen de fils (de coton, soie, or, argent ou laine) et parfois d'éléments décoratifs (paillettes, perles, rubans, etc.) passés avec une aiguille ou un crochet en formant des motifs ou des dessins. Broder une chemise, un drap, un mouchoir, une nappe; fil à broder, métier à broder : Ø 1.... et sa robe en crêpe de Chine, d'un vert argenté presque blanc, était brodée de feuillages d'argent et boutonnée de perles fines. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 7. Ø 2. Elle avait terminé le petit feuillage d'or, elle se mit à une des larges roses, tenant prêtes autant d'aiguilles enfilées que de nuances de soie, brodant à points fendus et rentrant, dans le sens même du mouvement des pétales. ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 44. SYNTAXE : 1. [Le complément désigne l'étoffe servant de fond ou l'objet à décorer] Broder des gilets, des bouts de cravates et des mouchoirs (BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 90); broder des chasubles, des étoles, des manipules, des chapes, des dalmatiques, les mitres, des bannières, des voiles de calice et de ciboire (ZOLA, Le Rêve, 1888, page 43). 2. [Le complément désigne le dessin ornemental et la matière utilisée] Broder une fleur, un chiffre au coin d'un mouchoir; broder d'or, d'argent, de soie; broder à l'aiguille, au crochet, au métier, au tambour; broder à fils d'or et de soie (FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 141); [emploi pronominal à sens passif, rare] robe courte (...) ce qui se brode ou se soutache (MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, page 813). — Par métaphore. Broder de jolies phrases. Papier lisse qu'il faut broder de mon écriture (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 27 ); comme une basse continue brodée des éclats de rire des filles ou des cris de quelque rare dispute (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 295 ); le prêtre le brode [le catafalque] de perles d'eau bénite (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 23) : Ø 3. Le soleil tenait lieu de lustre; la saison Avait brodé de fleurs un immense gazon, Vert tapis déroulé sous maint groupe folâtre. VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 1, 1856, page 138. Ø 4.... ces pécheresses (...) se vengeaient, comme se vengent les femmes, petitement. Le père Alta devint le canevas de parlage qu'elles brodèrent d'incroyables insinuations et d'indescriptibles calomnies. JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 228. B.— Au figuré. [Souvent avec un complément prépositionnel sur, indiquant le thème de départ] 1. Emploi transitif, vieilli. Ajouter des détails, des circonstances souvent imaginaires à une histoire ou à un récit; l'embellir. Il brode fort bien un conte; on vous a brodé cette nouvelle (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78) : Ø 5. Elle me rapportait tous les discours qu'il tenait; elle y ajoutait; elle les brodait. NICOLAS-EDME RESTIF, DIT RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur Nicolas, 1796, page 146. SYNTAXE : Sur ce thème éternel (...) broder une fabulation ingénieuse (R. MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 113); amour (...) canevas sur lequel je brode ma vie (KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 113). 2. emploi absolu. Inventer de nouveaux détails. Il a brodé agréablement sur ce thème (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Péjoratif. Ajouter des détails pour faire du remplissage. Ah! Monsieur, vous brodez! (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78) : Ø 6. — Non, ne vous taisez pas. Tâchez seulement de ne pas broder. Donnez-moi les faits tout nus. N'essayez pas de me faire prendre le change avec vos commentaires. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 176. — Spécialement. a) Argot. Signer des reconnaissances de dettes (Confer Hogier-Grison (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, 1887, page 185). b) MUSIQUE. Ajouter des variations à un thème. Spécialement. [En parlant d'un chanteur, d'un instrumentiste] Interpréter une oeuvre musicale en l'agrémentant de variations ou fioritures pour faire briller son propre talent. Fioritures dont les chanteurs italiens brodent leurs airs les plus tragiques (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 132) : Ø 7. Jusqu'à l'époque de Mozart il [l'interprète] fleurit et varie à son gré les mouvements lents (...). En 1831 encore, voici un puriste parmi les puristes, Spohr, qui considère comme légitime de broder le premier violon d'un quatuor; Baillot, en 1835, apprend à ses disciples l'art d'enjoliver un adagio de concerto. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1936, page 6009. Remarque : 1. La construction transitive proche de la métaphore est plus fréquente au XIXe. siècle La construction absolue l'emporte au XXe. siècle 2. L'emploi pronominal est rare au sens figuré Sur le fracas continuel se brodaient deux ou trois lignes de bruits (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 41). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 396. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 497, b) 801; XXe. siècle : a) 720, b) 394.

« Nicolas, 1796, page 146. SYNTAXE : Sur ce thème éternel (...) broder une fabulation ingénieuse (R.

MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 113); amour (...) canevas sur lequel je brode ma vie (KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 113). 2.

emploi absolu.

Inventer de nouveaux détails.

Il a brodé agréablement sur ce thème (Dictionnaire de l'Académie française.

1932). — Péjoratif.

Ajouter des détails pour faire du remplissage. Ah! Monsieur, vous brodez! (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-78) : Ø 6.

— Non, ne vous taisez pas.

Tâchez seulement de ne pas broder.

Donnez-moi les faits tout nus.

N'essayez pas de me faire prendre le change avec vos commentaires. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 176. — Spécialement. a) Argot.

Signer des reconnaissances de dettes (Confer Hogier-Grison (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, 1887, page 185). b) MUSIQUE.

Ajouter des variations à un thème.

Spécialement. [En parlant d'un chanteur, d'un instrumentiste] Interpréter une oeuvre musicale en l'agrémentant de variations ou fioritures pour faire briller son propre talent.

Fioritures dont les chanteurs italiens brodent leurs airs les plus tragiques (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 132) : Ø 7.

Jusqu'à l'époque de Mozart il [l'interprète] fleurit et varie à son gré les mouvements lents (...).

En 1831 encore, voici un puriste parmi les puristes, Spohr, qui considère comme légitime de broder le premier violon d'un quatuor; Baillot, en 1835, apprend à ses disciples l'art d'enjoliver un adagio de concerto. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1936, page 6009. Remarque : 1.

La construction transitive proche de la métaphore est plus fréquente au XIXe.

siècle La construction absolue l'emporte au XXe.

siècle 2.

L'emploi pronominal est rare au sens figuré Sur le fracas continuel se brodaient deux ou trois lignes de bruits (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 41). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 396.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 497, b) 801; XXe. siècle : a) 720, b) 394. 2. »

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