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Définition: BUTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 07/11/2015

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Définition: BUTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de buter* II.— Adjectif (Confer buter II A). A.— 1. [En parlant d'une personne] Qui est fixée dans une détermination, une opinion, une attitude. Buté comme trente-six mille mules! (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 550) : Ø Butées dans nos préférences, nos manies, nos principes et nos valeurs, nous nous entendions, ma soeur et moi, pour reprocher aux autres enfants leur bêtise. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 61. — Péjoratif, usuel. Dont l'opinion ou le sentiment sur quelqu'un ou quelque chose sont désagréablement perçus comme fermés à toute donnée ou argumentation pouvant les modifier. Et Mme. Daudet parlait assez justement du côté d'enfant buté et boudeur qui était en Geffroy (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 1107 ); il était passionné, buté, doctrinaire — quoique dans ses livres ses arguments soient si judicieux et impartiaux (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 135 ). PARADIGMES. Borné, cabochard, entêté, obstiné, obtus, têtu. — Emploi comme substantif. Un buté. Ce mari c'est un butor, un buté (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 147 ). 2. [En parlant d'une expression ou d'une attitude humaine] Qui traduit l'hostilité à toute modification. Le vagotonisme, dogmatisme étroit et buté (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 625 ); il n'avait même pas pu obtenir un délai de quelques jours. (...) par la volonté butée, vindicative, de ce vieux clubman (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 93 ); quand elle avait cet air buté, il ne fallait pas espérer la convaincre (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 390 ). SYNTAXE : Un refus buté, une réponse butée; une obstination, une opposition butée; un air, une expression, un front, un regard, une tête, un visage buté(e); une conduite, un esprit, une volonté buté(e). — [En parlant d'un produit du psychisme de l'activité humaine] Le littéralisme intransigeant et buté de la loi écrite (SIMONE WEIL, Le Judaïsme, 1931, page 230 ); la croyance héritée, butée dans sa tranquillité aveugle (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 454 ). B.— [En parlant d'un animal] Un petit coup de fouet, bien cinglant, pour faire repartir la bête butée (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 14 ). — Par comparaison (Confer Céline, Mort à crédit, 1936, page 550). Assez heureux guérisseur des fièvres locales, mais âne bâté et buté pour tout le reste (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 248 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin butement. Synonyme de entêtement. L'entêtement d'une femme du peuple, le butement borné de l'inintelligence (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1891, page 145). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 243. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 9, b) 63; XXe. siècle : a) 226, b) 855. Forme dérivée du verbe "buter" buter BUTER, verbe. I.— [Idée de rencontre d'un point d'arrêt par le sujet] A.— [Le point d'arrêt est le point terminal d'une visée] 1. JEUX (billard). emploi absolu. Frapper au but. 2. Emploi intransitif, au figuré, vieux. Buter (à). Viser (à). C'est à quoi je bute. Il butait à telle charge, à tel emploi (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878) : Ø 1. « Ainsi, s'écriait M. Bail, si l'on me demande quel est mon dessein dans cette visite, à quoi je tends, à quoi je bute, je répondrai : sorores quaero, je cherche mes soeurs. » CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 38. · emploi absolu. Buter. Aller à son but. B.— [Le point d'arrêt est un obstacle] 1. Emploi transitif. Buter quelque chose ou quelqu'un, (suivi éventuellement de la préposition de ou avec). [Le sujet désigne un animé] Buter du pied, de la tête. Elle perdit l'équilibre et vint buter la porte avec son front (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 255 ). — Au figuré, emploi pronominal réciproque. Ce sont des gens qui se butent, qui se sont butés l'un contre l'autre (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). 2. Emploi intransitif, usuel (suivi d'un complément d'objet indirect, préposition à, contre, dans, devant, sur, précisant la relation à l'obstacle) a) [Le sujet désigne un inanimé] S'appuyer contre un objet qui arrête ou qui limite un mouvement : Ø 2. Le tenon ne doit pas traverser de part en part la pièce de bois adverse; il doit venir buter contre un épaulement qui rend l'assemblage plus solide et plus propre. JACQUELINE VIAUX, Le Meuble en France, 1962, page 6. b) [Le sujet désigne un animé] Se heurter à un obstacle. Je ne prends garde qu'à tes pieds pour qu'ils ne butent pas aux pierres (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre Vaudois, 1911, page 233 ). SYNTAXE : Buter contre une marche, un meuble, un mur, les pavés, une pierre, une porte close, les racines, une souche, un tronc d'arbre; buter du front, du nez, du pied contre un meuble, une porte. Buter dans. Parfois son pied butait dans les ornières (ALAIN-FOURNIER. Le Grand Meaulnes, 1913, page 67); elle expliqua qu'elle avait buté dans un caillou et s'était flanquée par terre (QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 168). Buter sur. Ses pieds butaient sur la route noire (ZOLA, La Terre, 1887, page 236). — Au figuré. [Le sujet désigne une personne ou une collectivité; le verbe est suivi d'une préposition] Buter contre. Buter contre son impuissance, son incompétence, son incompréhension. Buter dans. On bute dans des riens. On rêve de trop (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 300 ). Buter devant. Ce n'est pas la première fois que je bute devant un diagnostic (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 756 ). Buter sur. Buter sur un problème, sur une réticence. 3. emploi absolu. [Le sujet désigne un animé] Synonyme : trébucher. Buter à chaque pas, buter comme un homme ivre. Le cheval bute et tombe sur la face antérieure de ses boulets (ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 178 ). — Au figuré. [Avec un complément circonstanciel; à " avec, à l'occasion de "] Buter à chaque mot. Remarque : On rencontre parfois dans ces acceptions et avec un tel complément la forme pronominale (emploi subjectif). Se buter à, contre, dans quelque chose. Il devait ou retourner sur ses pas ou se butter contre les murs (Joris-Karl Huysmans, Les Soeurs Vatard, 1879, page 283); je me bute dans une allée contre quelque chose que je croyais un paquet de chiffons (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1889, page 955). Au figuré Se buter à un obstacle, à une impossibilité, à un veto. II.— [Idée de rencontre d'un point d'arrêt par l'objet] Emploi factitif. Faire en sorte que quelqu'un ou quelque chose soit dans tel ou tel état. A.— Emploi transitif. [Le point d'arrêt est un point d'appui] — CONSTRUCTION. Buter une poutre. La placer, l'appuyer contre quelque chose. · Buter un mur, une voûte. Soutenir un mur, une voûte à l'aide d'un étai, d'une culée, d'un arc-boutant pour l'empêcher de s'écarter. Synonymes : épauler, étayer. Une suite d'épais contreforts en pierre destinés à buter des voûtes (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture, tome 2, 1872, page 63 ). B.— Usuel. [Le point d'arrêt est un blocage psychique] 1. Emploi transitif. Buter quelqu'un.. Le pousser à une détermination où il se fixe. Synonymes : braquer, choquer. Léo. — Je veux dire ne pas buter Michel. Être habile... / Yvonne. — Non, non. Il faut couper net (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, I, 9, page 220 ); « laisse-la donc libre. Il ne faut pas la buter », m'a dit Robert (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 61 ). 2. Emploi pronominal réfléchi. Se buter. Se fixer dans une position sans issue : Ø 3. Ce pauvre Mareste est devenu, (...) l'un des défenseurs les plus acharnés de ce qu'on appelle le genre romantique dans les arts, et l'on sait par expérience ce que c'est de défendre forcément une doctrine dont on n'est pas intimement imbu, et qui contrarie même souvent nos impressions personnelles : on s'obstine, on se bute, ou l'on tourne la chose en plaisanterie. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1824, page 33. SYNTAXE : Se buter par entêtement, par orgueil, par vanité. — Se buter à, contre, dans, sur.. Être arrêté par une chose sur laquelle on s'acharne avec opiniâtreté. Synonymes : s'entêter, s'obstiner. Se buter dans le mensonge, dans le silence. · Se buter à + substantif. Se buter à, contre une difficulté, un problème : Ø 4. Je passai de la sorte trois ou quatre mois, devenant chaque jour plus amoureux, parce que je me butais chaque jour plus contre une difficulté que j'avais créée moi-même,... BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Le "Cahier rouge", 1830, page 21. · Se buter à + infinitif (rare). On sait que je ne me butais pas à plier les circonstances à mes idées (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 376 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le composé contre-buté. Feuilly, (...), avait contre-buté les barriques et le haquet de deux massives piles de moellons (Victor Hugo, Les Misérables, tome 2, 1862, page 327). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 412. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 29, b) 190; XXe. siècle : a) 685, b) 1 212.

« esp?rer la convaincre (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 390 ).

SYNTAXE?: Un refus but?, une r?ponse but?e; une obstination, une opposition but?e; un air, une expression, un front, un regard, une t?te, un visage but?(e); une conduite, un esprit, une volont? but?(e).

? [En parlant d'un produit du psychisme de l'activit? humaine] Le litt?ralisme intransigeant et but? de la loi ?crite (SIMONE WEIL, Le Juda?sme, 1931, page 230 ); la croyance h?rit?e, but?e dans sa tranquillit? aveugle (EMMANUEL MOUNIER, Trait? du caract?re, 1946, page 454 ).

B.? [En parlant d'un animal] Un petit coup de fouet, bien cinglant, pour faire repartir la b?te but?e (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 14 ).

? Par comparaison (Confer C?line, Mort ? cr?dit, 1936, page 550).

Assez heureux gu?risseur des fi?vres locales, mais ?ne b?t? et but? pour tout le reste (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 248 ).

Remarque?: On rencontre dans la documentation le substantif masculin butement.

Synonyme de ent?tement. L'ent?tement d'une femme du peuple, le butement born? de l'inintelligence (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1891, page 145).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 243.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 9, b) 63; XXe.

si?cle?: a) 226, b) 855.

Forme d?riv?e du verbe "buter" buter BUTER, verbe.

I.? [Id?e de rencontre d'un point d'arr?t par le sujet] A.? [Le point d'arr?t est le point terminal d'une vis?e] 1.

JEUX (billard).

emploi absolu.

Frapper au but.

2.

Emploi intransitif, au figur?, vieux.

Buter (?).

Viser (?).

C'est ? quoi je bute.

Il butait ? telle charge, ? tel emploi (Dictionnaire de l'Acad?mie fran?aise.

1798-1878)?: ? 1.

? Ainsi, s'?criait M.

Bail, si l'on me demande quel est mon dessein dans cette visite, ? quoi je tends, ? quoi. »

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