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Définition: CABRER, verbe transitif.

Publié le 07/11/2015

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Définition: CABRER, verbe transitif. I.— Emplois transitifs. A.— [Le sujet désigne une personne, l'objet désigne un animal, en particulier un cheval] Dresser, faire dresser sur les membres postérieurs : Ø 1. Les gardes mobiles cabrent leurs chevaux devant les barricades des longues haies. PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 203. — Par extension. [Le sujet désigne une personne ou un animal, le complément d'objet désigne une partie du corps] Lever, redresser : Ø 2. Pour cimier, pour supports, l'héraldique bétail, Licorne, léopard, alérion ou guivre, Monstres, géants captifs qu'un coup de vent délivre, Exhaussent leur stature et cabrent leur poitrail. JOSÉ-MARIA DE HEREDIA, Les Trophées, 1893, page 145. B.— Par analogie. — AVIATION. Cabrer un avion. En relever la partie antérieure, soit pour lui faire prendre une ligne de vol ascendante, soit pour faire diminuer sa vitesse : Ø 3. Notre radio et nos deux pilotes (...), s'amusent de leur appareil, comme d'un jouet magnifique; ils le cabrent jusqu'à l'impossible. PAUL MORAND, Air indien, 1932, page 233. · Par métonymie. Ils [deux aigles] glissaient en cabrant lentement la descente comme sur de longs escaliers d'air (JEAN GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, page 143 ). · emploi absolu. Agir sur les commandes pour faire monter un avion. On cabre pour sauver son altitude (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 161 ). C.— Au figuré. [L'objet désigne une personne ou un ensemble de personne] Choquer, provoquer une réaction d'opposition, d'hostilité : Ø 4. Ce M. Du Bois ayant excité les plaintes de tous les Ordres de la province et n'ayant réussi qu'à cabrer les esprits, on le mit à Montauban... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 440. Ø 5. La pensée que ces jeunes hommes, insignifiants et doux, eussent pu l'obtenir en mariage, était quelque chose qui la cabrait [Sabine] , lui jetait l'âme en arrière. ANNA DE NOAILLES, La Nouvelle espérance, 1903, page 18. II.— Emploi pronominal. A.— [Le sujet désigne un animal, le plus souvent un cheval] Se dresser sur les membres postérieurs : Ø 6. Le cheval, effrayé par le bruit de la cascade, se cabrait, voltait, reculait. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 123. · Par métaphore : Ø 7. La houle se cabra sous le navire et le renversa, rejetant l'épave dans sa crinière d'écume. VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 118. · Emploi factitif (avec ellipse de se) Faire cabrer. Ne tirez pas la bride de ce cheval, vous le ferez cabrer (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878) : Ø 8. Si je cherche à découvrir quels ressorts faisaient ainsi cabrer comme malgré moi ma machine, je trouve surtout, il me faut bien l'avouer, du rechignement et du mauvais vouloir. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 599. Ø 9. Spectacle abominable et magnifique à faire cabrer la pitié! La tentation peut bien prendre tous les masques, et c'est l'illusion de beaucoup de naïfs qu'un Satan seulement logicien. GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 374. — Par extension. [Le sujet désigne une partie du corps] Se redresser : Ø 10. L'un d'eux [les Centaures] , (...), a su (...), s'acheminer vers la béatitude éternelle, et vous voyez parfois sur les nuées d'or se cabrer sa poitrine héroïque. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 52. B.— Par analogie et au figuré. 1. Par analogie. a) [Le sujet désigne une personne] Se raidir, se redresser : Ø 11. Il [Renaud] se penche sur la bouche chaude de la petite fille qui se cabre et se cambre, pour s'offrir ou pour résister elle n'en sait rien au juste. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à Paris, 1901, page 248. b) [Le sujet désigne une chose] Se dresser verticalement : Ø 12. À trois reprises la chaloupe se cabre, à demi dressée hors du flot; et lorsqu'elle retombe un énorme paquet d'eau vous inonde, que vont sécher bientôt le soleil et le vent. ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 688. 2. Par métaphore et au figuré. [Le sujet désigne une personne, un ensemble de personne ou par extension l'esprit humain dans ses manifestations, ses attitudes, ses inclinations, etc.] Se raidir, se redresser dans une attitude d'opposition, de refus ou de révolte (confer se braquer, se buter) : Ø 13. Des gens qui possèdent des vertus à un degré héroïque, se cabrent et se désarçonnent, ne fût-ce que pendant l'espace d'une minute, devant l'offense;... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 155. · Se cabrer devant, contre quelque chose : Ø 14. Le libéralisme de votre esprit se cabre contre les vieilleries du dogme, et votre mysticisme naturel s'effarouche des conséquences extrêmes où la raison vous conduit. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1860, page 399. Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin cabrure. Mouvement cabré (confer A. CORTOT, La Musique française de piano, 1re. série, 1930, page 2007). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 265. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 213, b) 483; XXe. siècle : a) 402, b) 442.

« ? emploi absolu.

Agir sur les commandes pour faire monter un avion.

On cabre pour sauver son altitude (ANTOINE DE SAINT-EXUP?RY, Terre des hommes, 1939, page 161 ).

C.? Au figur?.

[L'objet d?signe une personne ou un ensemble de personne] Choquer, provoquer une r?action d'opposition, d'hostilit?: ? 4.

Ce M.

Du Bois ayant excit? les plaintes de tous les Ordres de la province et n'ayant r?ussi qu'? cabrer les esprits, on le mit ? Montauban... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 440.

? 5.

La pens?e que ces jeunes hommes, insignifiants et doux, eussent pu l'obtenir en mariage, ?tait quelque chose qui la cabrait [Sabine] , lui jetait l'?me en arri?re. ANNA DE NOAILLES, La Nouvelle esp?rance, 1903, page 18.

II.? Emploi pronominal.

A.? [Le sujet d?signe un animal, le plus souvent un cheval] Se dresser sur les membres post?rieurs?: ? 6.

Le cheval, effray? par le bruit de la cascade, se cabrait, voltait, reculait. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 123.

? Par m?taphore?: ? 7.

La houle se cabra sous le navire et le renversa, rejetant l'?pave dans sa crini?re d'?cume. VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 118.

? Emploi factitif (avec ellipse de se) Faire cabrer.

Ne tirez pas la bride de ce cheval, vous le ferez cabrer (Dictionnaire de l'Acad?mie fran?aise.

1798-1878)?: ? 8.

Si je cherche ? d?couvrir quels ressorts faisaient ainsi cabrer comme malgr? moi ma machine, je trouve surtout, il me faut bien l'avouer, du rechignement et du mauvais vouloir. ANDR? GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 599.

? 9.

Spectacle abominable et magnifique ? faire cabrer la piti?! La tentation peut bien prendre tous les masques, et c'est l'illusion de beaucoup de na?fs qu'un Satan seulement logicien. GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 374.. »

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