Définition: CAILLOU, substantif masculin.

Définition: CAILLOU, substantif masculin. A.— Morceau de pierre de petite ou moyenne dimension, dure, de couleurs variées. Je me soucie de la pierre philosophale comme d'un caillou (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 305) : Ø 1. — Hum! fit Agostin, quelquefois les voyageurs mettent des cailloux dans leurs bagages pour se créer de la considération auprès des hôteliers; cela s'est vu. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 71. Ø 2. Le galet n'est pas une chose facile à bien définir. Si l'on se contente d'une simple description l'on peut dire d'abord que c'est une forme ou un état de la pierre entre le rocher et le caillou. FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses, 1942, page 74. SYNTAXE : Caillou gélivé. Caillou éclaté par le gel. Caillou roulé. Caillou de forme arrondie, usé par l'action des eaux. Caillou impressionné, poli, strié, à facettes. — Par extension. a) CÉRAMIQUE. Dans les arts céramiques on donne au feldspath le nom de caillou (CHARLES-ADOLPHE WURTZ, Dictionnaire de chimie pure et appliquée, tome 2, 2e. volume, 1876, page 1158 ). CHIMIE. Liqueur des cailloux. Solution de silicate de potassium employée comme vernis. b) JOAILLERIE. Cristal de roche roulé. Caillou d'Égypte, de Rennes, du Rhin : Ø 3. Il se fait confier une rivière en diamants... il la rend. Mais... les cailloux du Brésil sont devenus des cailloux du Rhin. HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, page 264. c) MARINE. Écueil rocheux en général mal signalé : Ø 4. Avec un petit caillou situé à 200 mètres dans le nord-est, connu sous le nom de Hazelwood, dont la tête se montre soit dans le creux de deux lames, soit couronnée de brisants, Rockall est tout ce qui émerge d'une grande terre disparue. JEAN-BAPTISTE CHARCOT, La Mer du Groënland, 1929, page 80. B.— Par analogie ou par métaphore. 1. Populaire. Tête, en particulier crâne chauve. As-tu remarqué seulement que ses cheveux tombent, à Cholet, et qu'on lui voit le caillou (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 30 ). 2. [Le caillou comme symbole] a) [de corps inanimé] Dormir comme un caillou. Je dors comme un caillou, je mange comme un ogre et je bois comme une éponge (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1858, page 258 ). b) Péjoratif. — [d'obstacle, d'ennui] Le chemin de la vie est semé de cailloux. — [de dureté morale] Locution. Avoir un caillou à la place du coeur (confer avoir un coeur de pierre). Être insensible. c) [de faveur du sort] Mélioratif, locution. Marquer (un jour, un événement) d'un caillou blanc (confer blanc I B 1 c). Considérer un jour, un événement comme un jour, un événement particulièrement favorable. Il me traita d'excellence, dit qu'il marquerait ce jour d'un caillou blanc et me fit asseoir (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 316 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 512. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 485, b) 2 889; XXe. siècle : a) 2 424, b) 2 156.