Définition: CALEMBOUR, substantif masculin.

Définition: CALEMBOUR, substantif masculin. Jeu d'esprit fondé soit sur des mots pris à double sens, soit sur une équivoque de mots, de phrases ou de membres de phrases se prononçant de manière identique ou approchée mais dont le sens est différent. Faire des calembours; parler par calembours; recueil de calembours : Ø 1. L'art du faiseur de calembourgs ne consiste pas à jouer sur le double sens d'un mot, mais à forcer l'équivoque, soit par la décomposition d'un mot en plusieurs, soit par la réunion de plusieurs mots en un seul, sans plus respecter le bon sens que l'orthographe. Le calembourg joue plutôt sur le son que sur le sens. Peu lui importe de ne pas présenter une idée ingénieuse, pourvu qu'il détourne de l'idée raisonnable. (...) On peut pourtant faire des calembourgs avec de l'esprit, ou quoiqu'on ait de l'esprit : M. De Bièvre l'a prouvé; mais qu'en conclure, lorsque tant de sots y réussissent? Que le calembourg prouve quelque esprit dans une bête? Ne prouverait-il pas plutôt qu'il y a toujours un petit coin de bêtise dans un homme d'esprit? VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 5, 1814, pages 232-233. — Péjoratif. Mauvais jeu de mots. Le calembour est la fiente de l'esprit qui vole (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 171) : Ø 2. Puis, viennent les rébus et les turlupinades, Les quolibets, les pasquinades; Le calembour, enfant gâté Du mauvais goût et de l'oisiveté, Qui va guettant, dans ses discours baroques, De nos jargons nouveaux les termes équivoques. ABBÉ JACQUES DELILLE, La Conversation, 1812, page 264. — Spécialement. Rime-calembour. Divertissement poétique consistant à terminer des vers par des rimes riches formant un calembour. Marionnettes / Les filles qu'on marie honnêtes (Confer Lemaitre, Les Contemporains, 1885, page 13). ... cette rime éblouissante, cette rime-calembour (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 235 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Calembouresque, adjectif, néologisme Qui contient un calembour (confer JEAN RICHEPIN, Le Pavé, 1883, page 201; IDEM, L'Aimé, 1893, page 47). Attesté également dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément 1968 et DICTIONNAIRE DES MOTS SAUVAGES (MAURICE RHEIMS) 1969. b) Calembourdiser, verbe transitif, néologisme Tourner en calembours. Ce farceur de Mistigris, qui retourne ou calembourdise tous les proverbes (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 470). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 261. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 373, b) 746; XXe. siècle : a) 254, b) 238. DÉRIVÉS : 1. Calembourdier, -ière, substantif. Celui, celle qui fait des calembours. Qui t'a rapporté ça? Un gausseur, un calembourdier (ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, page 39 ). Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Nouveau Larousse illustré, Petit Larousse 1906, au mot calembour. — Emploi adjectival. Cet être jouflu, calembourdier, rieur (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1850, page 492 ). 2. Calembouriste, substantif. Faiseur de calembours. L'esprit du faux plaisant et du calembouriste (AMÉDÉE POMMIER, Quelques vers pour elle, poésie intime, 1877, page 63 ). Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XXe. siècle (Pierre Larousse), avec la mention populaire, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert), au mot calembour, forme calembourdiste, Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. — Emploi adjectival. Restaurateur calembouriste (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1850, page 155 ).