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Définition: CARRER, verbe transitif.

Publié le 09/11/2015

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Définition: CARRER, verbe transitif. I.— Emploi (surtout) transitif. A.— 1. ARITHMÉTIQUE. [Par référence au calcul de la surface d'un carré] Élever un nombre au carré, le multiplier par lui-même. — Au figuré. Rendre plus intense : L'opium absorbe toutes les forces humaines, (...) il les prend, les carre ou les cube (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 576 ). — [Au jeu de la bouillotte] Se carrer. S'assurer la priorité sur un adversaire en doublant sa mise. 2. GÉOMÉTRIE. vieux. Convertir une surface en un carré équivalent. On pourrait faire usage du calcul des probabilités, pour rectifier les courbes ou carrer leurs surfaces (PIERRE-SIMON LAPLACE, Théorie analytique des probabilités, 1812, page 359 ). B.— Rendre carré, donner une forme carrée (à quelque chose). Carrer un bloc de marbre (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1.... elle [la princesse] nous raconte la création successive de cette propriété, les 18 arpents primitifs devenus 82 arpents, l'acquisition de Catinat, les 9 arpents à conquérir pour la carrer. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 292. — Spécialement. 1. HISTOIRE MILITAIRE. vieux. Former (un bataillon, une troupe) en carré. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires du XIXe. siècle ainsi que dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. 2. Carrer les épaules, le buste : Ø 2.... il carrait les épaules, redressait et dilatait le buste, (...); il s'imaginait toujours que sa structure physique avait la même apparence de vigueur que l'expression voulue de ses traits. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 969. II.— Au figuré. A.— Usuel. Se carrer. 1. Développer toute sa carrure physique, et/ou se donner toute son importance morale : Ø 3.... elle [Brulette] mettait Charlot sur les genoux du grand-père, et me faisait danser avec elle, en chantant, riant et se carrant comme si toute la paroissée eût été encore là pour la regarder... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 240. Ø 4. Il y avait encore Barrada, le canonnier, (...). Et puis le Hello, Barazère, six autres du grand mât et quatre du beaupré, — tous se carrant, avec des airs superbes, dans des robes asiatiques. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 122. — Par analogie. S'étaler largement. Un potager de briques se carrait devant la fenêtre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 176 ). 2. S'installer dans toute sa largeur, s'enfoncer confortablement dans un large siège. Se carrer dans un fauteuil. Il [le dominicain] ne se carrait pas dans les fauteuils; il s'y posait droit (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 168 ). — Par métaphore : Ø 5.... il [Andoche] semble se carrer, s'installer dans son bavardage, sans grand souci des auditeurs et comme s'il ne cherchait, (...) qu'à satisfaire une volupté personnelle. ROGER MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, I, 1, page 1172. — Emploi transitif. [Le complément d'objet désigne une partie du corps] Planter confortablement. Il [Matelot] avait carré ses coudes d'aplomb sur la table (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 244 ). B.— Emplois argotiques ou familiers. 1. Emploi transitif. Placer, enfoncer solidement. Les deux frangins lui carrèrent leurs rapières dans le bidonnard (LÉON STOLLÉ, Contes, Barbe-bleue, 1947, page 2 ). — En particulier. a) Mettre de l'argent de côté, économiser. Carre donc pour ne pas tomber dans le lac (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, page 302 ). b) Cacher, dissimuler. Les viocs y ont carré des ronds (MARCUS, Quinze fables célèbres, 1947, page 6 ). — Emploi pronominal. On s'carre à l'abri (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 140 ). c) Voler à la carre (infra carre dérivé 2), par escamotage : Ø 6. Ils vont un ou deux pour changer de l'argent contre de l'or ou de l'or pour de l'argent, et pendant le change ils carrent quelques pièces. JEAN-JOSEPH CLÉMENS, Écrits composés au bagne de Rochefort, tome 1, 1876, page 410. 2. Emploi pronominal. Se carrer, se carrer à toutes pompes. Se mettre à l'abri en s'enfuyant Il a fallu qu'on se carre en trombe (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 530 ). — Au figuré. Se carrer de quelque chose ou de quelqu'un. Éviter quelque chose ou quelqu'un, s'en méfier. Mais carre-toi du Pass'Lacet / Y t'accroch'rait à son bidet (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, 1887, page 326 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 78. DÉRIVÉS : 1. Carrement, substantif masculin. [Correspond à carrer II A] Régionalisme. Mouvement qui ramène deux couples face à face en dansant la bourrée. Il [l'étranger] ne dansait pas de la même manière que nous autres encore qu'il s'accordât très-bien à nos carrements et à notre mesure (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 92 ). Remarque : DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 enregistre un substantif régional de sens voisin : " pause en musique ". 2. Carre, care, substantif féminin. [Correspond à carrer II B] Argot Cachette. Pour les diams, Paulo avait trouvé une carre increvable (ALBERT SIMONIN, Le Petit Simonin illustré, 1957, page 73 ). Par extension. Vol à la carre,par ellipse carre (vieux). Vol par escamotage dans les magasins. Les Romanichels (...) ont exercé avec beaucoup d'habileté le vol à la carre (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Voleurs, physiologie de leurs moeurs et de leur langage, 1836, page 68 ).

« 2.

S'installer dans toute sa largeur, s'enfoncer confortablement dans un large siège.

Se carrer dans un fauteuil.

Il [le dominicain] ne se carrait pas dans les fauteuils; il s'y posait droit (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 168 ). — Par métaphore : Ø 5....

il [Andoche] semble se carrer, s'installer dans son bavardage, sans grand souci des auditeurs et comme s'il ne cherchait, (...) qu'à satisfaire une volupté personnelle. ROGER MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, I, 1, page 1172. — Emploi transitif.

[Le complément d'objet désigne une partie du corps] Planter confortablement.

Il [Matelot] avait carré ses coudes d'aplomb sur la table (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 244 ). B.— Emplois argotiques ou familiers. 1.

Emploi transitif.

Placer, enfoncer solidement.

Les deux frangins lui carrèrent leurs rapières dans le bidonnard (LÉON STOLLÉ, Contes, Barbe-bleue, 1947, page 2 ). — En particulier. a) Mettre de l'argent de côté, économiser.

Carre donc pour ne pas tomber dans le lac (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, page 302 ). b) Cacher, dissimuler.

Les viocs y ont carré des ronds (MARCUS, Quinze fables célèbres, 1947, page 6 ). — Emploi pronominal.

On s'carre à l'abri (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 140 ). c) Voler à la carre (infra carre dérivé 2), par escamotage : Ø 6.

Ils vont un ou deux pour changer de l'argent contre de l'or ou de l'or pour de l'argent, et pendant le change ils carrent quelques pièces. JEAN-JOSEPH CLÉMENS, Écrits composés au bagne de Rochefort, tome 1, 1876, page 410. 2.

Emploi pronominal.

Se carrer, se carrer à toutes pompes.

Se mettre à l'abri en s'enfuyant Il a fallu qu'on se carre en trombe (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 530 ). — Au figuré.

Se carrer de quelque chose ou de quelqu'un. Éviter quelque chose ou quelqu'un, s'en méfier.

Mais carre-toi du Pass'Lacet / Y t'accroch'rait à son bidet (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, 1887, page 326 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 78. DÉRIVÉS : 1.

Carrement, substantif masculin.

[Correspond à carrer II A] Régionalisme.

Mouvement qui ramène deux couples face à face en dansant la bourrée.

Il [l'étranger] ne dansait pas de la même manière que nous autres encore qu'il s'accordât très-bien à nos carrements et à notre mesure (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 92 ).

Remarque : DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 enregistre un substantif régional de sens voisin : " pause en musique ".

2. Carre, care, substantif féminin.

[Correspond à carrer II B] Argot Cachette.

Pour les diams, Paulo avait trouvé une carre increvable (ALBERT SIMONIN, Le Petit Simonin illustré, 1957, page 73 ).

Par extension.

Vol à la carre,par ellipse carre (vieux).

Vol par escamotage dans les magasins.

Les Romanichels (...) ont exercé avec beaucoup d'habileté le vol à 2. »

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