Définition: CASTOR, substantif masculin.

Définition: CASTOR, substantif masculin. A.— Mammifère quadrupède, rongeur, amphibie, originaire du Canada et du nord de l'Asie, vivant au bord des eaux du nord de l'Europe et de l'Amérique, remarquable par l'industrie avec laquelle il construit huttes et barrages, et très recherché, principalement pour sa fourrure soyeuse. Famille de castors; le castor des marais (CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, tome 3, 1801, page 121); pelisse de castor (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 14) : Ø 1. Le grand ingénieur des lacs, le castor qui prévoit la crue des eaux, se fait plusieurs étages où il montera à volonté :... JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 209. — [Par analogie avec l'activité de construction des castors] Néologisme, au pluriel. Association de ceux qui construisent leur maison en commun, sans l'aide d'entrepreneurs ni d'ouvriers salariés. Remarque : Attesté dans Grand Larousse de la Langue française en six volumes et dans DICTIONNAIRE DES MOTS NOUVEAUX (PIERRE GILBERT) 1971. — Argot de la marine, vieilli. Mousse. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse de la Langue française. B.— PEAUSSERIE. Le poil, la fourrure du castor. Manteau de castor ( FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2 1803, page 197 ), souliers de castor (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 188 ), toque de castor (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 122 ) : Ø 2. SOPHIE. — Sont-ce des gants ordinaires, des gants de castor ou des gants de peau de daim que monsieur désire? MONSIEUR DUCASTEL, montrant ses gants. — Ce sont des gants comme ceux-ci. SOPHIE. — Des gants de société; fort bien. THÉODORE LECLERCQ, Le Mariage manqué, 1835, 3, page 66. — Par métonymie. Chapeau d'homme en poil de castor. Coiffé d'un manifique castor blanc à longs poils (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 171 ). · [En construction d'apposition, employé adjectivement pour évoquer la couleur] Les verts olive et bouteille, (...) viennent rompre, (...) la douceur de ce ton castor unanimement choisi (Le Figaro. 31 juillet 1952, page 7, colonne 4 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le substantif féminin dérivé castorette. Peau de lapin qui imite la fourrure du castor (confer R. Thévenin, Les Fourrures, page 123 (QUESTIONS DE SOCIÉTÉ N° 384) dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) Supplément 1970). b) Le substantif masculin composé demi-castor. Chapeau de feutre en poil de castor mélangé à d'autres poils ou à de la laine. Par métonymie Femme, personne demi-mondaine, de moralité douteuse. La duchesse de Guermantes, malgré son nom, devait être quelque demi-castor qui n'avait jamais été tout à fait du gratin (Marcel Proust, Le Temps retrouvé, 1922, page 993). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 244. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 747, b) 357; XXe. siècle : a) 148, b) 119. DÉRIVÉS : Castorine, substantif féminin. vieux. HABILLEMENT. Étoffe fine, en poils de castor mêlés à de la laine, servant à la confection de vêtements chauds pour l'hiver. Habit, houppelande de castorine. Tu te mettras en grosse redingote de castorine, tu auras l'air d'être un propriétaire aisé du quartier (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 324 ). Par métonymie. Vêtement en castorine. Chaudement cuirassé dans une castorine (A-M. BARTHÉLEMY DANS NÉMÉSIS, 1831-32 d'après GUÉRIN 1892 ).