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Définition: CERNE, substantif masculin.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CERNE, substantif masculin. Zone plus ou moins large et plus ou moins nette ayant la forme d'un cercle, ou entourant quelque chose comme d'un cercle. A.— [L'image est celle d'une petite surface assez terne et aux contours le plus souvent imprécis] : Ø 1. Cette fois-là, c'étaient des moires, rien que des moires changeantes qui jouaient sur la mer; des cernes très légers, comme on en ferait en soufflant contre un miroir. Toute l'étendue luisante semblait couverte d'un réseau de dessins vagues qui s'enlaçaient et se déformaient, très vite effacés, très fugitifs. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 61. — Spécialement, souvent au pluriel. Traces laissées par un produit détachant à l'endroit de la partie nettoyée d'un tissu : Ø 2.... l'essence y [sur la belle douillette] a fait des cernes affreux. On dirait de ces taches irisées qui se forment sur les bouillons trop gras. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1058. B.— [L'image ou l'idée dominante est celle d'une figure qui entoure quelque chose] 1. Vieux " Rond tracé sur la terre, sur le sable, etc. " (Dictionnaire de l'Académie Française). Un grand cerne. Faire un cerne (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. FORÊTS. " Sur un fût coupé en travers, anneau circulaire comprenant la quantité de bois formé dans le cours d'une saison de végétation " (Dictionnaire des forêts (GEORGES PLAISANCE) 1969). Synonyme : cercle*. Le nombre des cernes indique celui des années de l'arbre (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). 3. Zone faiblement lumineuse et assez terne qui baigne ou entoure des objets, des personnes, etc. La lune se montrait au milieu d'un cerne épouvantable de trois ou quatre cercles roux et bleus (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 116 ). Tout le jour le cerne bleuâtre d'un brouillard irisé baignait encore l'horizon (JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 140 ). Les cernes d'or jaune des lampes (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1471 ). 4. Marque autour de quelque chose. Le cerne de sang frais (...) imbibait dans le dos le bandage, autour de la tache déjà caillée et noire (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 137 ). — En particulier. a) " Rond livide qui se fait quelquefois autour d'une plaie lorsqu'elle n'est pas en bon état " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il remarqua (...) une tache brunâtre, entourée d'un cerne plus clair que la peau de la main (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1439 ). b) Zone livide ou bleuâtre autour des yeux. Les cernes de fatigue, glacés et bleuâtres comme la nacre (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 32) : Ø 3. Le pré est vénéneux mais joli en automne Les vaches y paissant Lentement s'empoisonnent Le colchique couleur de cerne et de lilas Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là Violâtres comme leur cerne et comme cet automne Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, Les Colchiques, 1913, page 60. — Spécialement. Zone formée artificiellement (à l'aide du maquillage). Je le quitte (Max) pour refaire à mes yeux le cerne bleuâtre qui les veloute et les moire (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 216 ). 5. PEINTURE. Trait qui souligne le contour d'un dessin ou d'une peinture : Ø 4. Les premiers chefs-d'oeuvre de l'affiche moderne, dus à Lautrec ou à Bonnard, n'eurent recours qu'à l'appel sensoriel de la tache chromatique et de son contour percutant sur la rétine : aucun modelé, aucun passage; des à-plats francs et brutaux soulignés par un cerne! RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 50. Forme dérivée du verbe "cerner" CERNER, verbe transitif. A.— ARBORICULTURE. 1. " Creuser un fossé autour d'un arbre, soit pour l'arracher avec ses racines, soit pour substituer de la bonne terre à celle que l'on a enlevée " (Vocabulaire de géographie agraire (PAUL FÉNELON) 1970). 2. " Pratiquer une incision autour d'un tronc ou d'une branche en enlevant l'écorce pour arrêter la sève descendante et favoriser la formation des fruits ou bien entraîner la mort de l'arbre " (Vocabulaire de géographie agraire (PAUL FÉNELON) 1970). Cerner l'écorce (d'un arbre) (Confer Saint-John de Crèvecoeur, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'État de New-York, tome 3, 1801, page 135). B.— Entourer. 1. [Le sujet désigne une chose] Nous passerons ce soir par le pont et la voûte Et ce fossé profond qui cerne le rempart (CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 683) : Ø 1. L'ombre cernait des visages bouffis et pâles et entourait, d'un halo touffu, les lampes qui brûlaient encore. FRANCIS CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, page 75. — Par métaphore. L'aura qui cerne les hautes naissances historiques se lit (...) pour nous d'abord dans les prunelles prédestinées des femmes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 313 ). — Spécialement, à la forme passive ou pronominal. [En parlant des yeux; le complément d'agent désigne souvent une certaine teinte] Yeux cernés de noir. Yeux cernés par une teinte bleuâtre (PROSPER MÉRIMÉE, Arsène Guillot, 1847, page 86 ). Yeux cernés de larges cercles de bistre (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 101 ). · Se cerner.. Devenir cerné*. Jacques maigrissait déjà, ses beaux yeux bleus se cernaient (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 139 ). 2. [Le sujet désigne une personne ou par personnification, les éléments naturels; l'objet désigne une personne, un collectif ou un lieu où se tiennent des personnes] Entourer de tous côtés de manière à ôter toute communication, tout moyen de fuite ou de secours extérieur. Un cordon de troupes cernant la ville et ne laissant entrer ni sortir personne (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 62 ). — [L'objet désigne un animal] Un vieux sanglier qu'on n'arrivait pas à cerner dans sa bauge (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 64 ). — Par métaphore. Le public intervient, avec ses moeurs, sa vision du monde (...) il cerne l'écrivain, il l'investit (JEAN-PAUL SARTRE, Situations II, 1948, page 125) : Ø 2. Il ne paraissait pas vraisemblable que Mademoiselle Grandet voulût se marier durant son deuil. Sa piété vraie était connue. Aussi la famille Cruchot, dont la politique était sagement dirigée par le vieil abbé, se contenta-t-elle de cerner l'héritière en l'entourant des soins les plus affectueux. HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 228. C.— BEAUX-ARTS et PEINTURE. Marquer, souligner (le contour d'un dessin ou d'une peinture). Ce visage [du portrait de Dürer] , que le trait cerne douloureusement (CHARLES DU BOS, Journal, 1924, page 216 ). Son profil (...) cerné par le plomb d'un vitrail (FRANÇOIS COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 99) : Ø 3. Vous avez remarqué que la plupart des peintres cernent les objets (...) d'un contour arrêté, quelquefois même d'un trait noir... PAUL-JEAN TOULET, Notes sur l'art, 1920, page 47. — Emploi pronominal. Se cerner.. Être cerné, marqué. Les contours (...) ne se cernent pas et ne s'arrêtent pas durement (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 53 ). — Par analogie. [En parlant d'un visage qu'on maquille, d'un objet quelconque] Celle-ci [la neige] depuis trois jours (...) cernait d'un liseré blanc les branches des arbres (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 200 ). Un dur trait de crayon dont elle cernait le beau dessin de sa paupière (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Képi, 1943, page 18 ). D.— Figuré. Faire le tour de (quelque chose ou quelqu'un). 1. [Par les yeux et l'esprit; l'objet désigne une personne, ses traits, sa nature] Observer, étudier : Ø 4. Je cernais chaque détail de ses traits, j'observais son âge — quarante ans passés sans doute — l'expression d'énergie si manifeste, et, dans les plis de la bouche, une sorte d'amertume et de fierté qui frappait. HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 358. 2. [Par l'esprit; l'objet désigne une chose abstraite ou une réalité considérée abstraitement, qui passe pour difficile à saisir] Approcher en vue d'une saisie précise : Ø 5.... ses mensonges [au prévenu] , autant que les documents exacts qu'on a par ailleurs sur son crime, aident à cerner la vérité, permettent d'approcher son âme. MAURICE BARRÈS, Les Déracinés, 1897, page 470. Ø 6. La compréhension, la connaissance de l'oeuvre d'art ne percent pas son mystère, mais elles le cernent avec précision. Elles le définissent, au sens propre, en fixant la limite où il commence. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 439. Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin cernage (confer Malraux, Les Voix du silence, 1951, page 170). [Dans le domaine de la peinture] Fait de cerner, d'entourer d'un cerne (confer Jean-Paul Sartre, Situation II, 1948, page 125).

« Le colchique couleur de cerne et de lilas Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là Violâtres comme leur cerne et comme cet automne Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, Les Colchiques, 1913, page 60. — Spécialement.

Zone formée artificiellement (à l'aide du maquillage).

Je le quitte (Max) pour refaire à mes yeux le cerne bleuâtre qui les veloute et les moire (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 216 ). 5.

PEINTURE.

Trait qui souligne le contour d'un dessin ou d'une peinture : Ø 4.

Les premiers chefs-d'oeuvre de l'affiche moderne, dus à Lautrec ou à Bonnard, n'eurent recours qu'à l'appel sensoriel de la tache chromatique et de son contour percutant sur la rétine : aucun modelé, aucun passage; des à-plats francs et brutaux soulignés par un cerne! RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 50. Forme dérivée du verbe "cerner" CERNER, verbe transitif. A.— ARBORICULTURE. 1.

" Creuser un fossé autour d'un arbre, soit pour l'arracher avec ses racines, soit pour substituer de la bonne terre à celle que l'on a enlevée " (Vocabulaire de géographie agraire (PAUL FÉNELON) 1970). 2.

" Pratiquer une incision autour d'un tronc ou d'une branche en enlevant l'écorce pour arrêter la sève descendante et favoriser la formation des fruits ou bien entraîner la mort de l'arbre " (Vocabulaire de géographie agraire (PAUL FÉNELON) 1970).

Cerner l'écorce (d'un arbre) (Confer Saint-John de Crèvecoeur, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'État de New-York, tome 3, 1801, page 135). B.— Entourer. 1.

[Le sujet désigne une chose] Nous passerons ce soir par le pont et la voûte Et ce fossé profond qui cerne le rempart (CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 683) : Ø 1.

L'ombre cernait des visages bouffis et pâles et entourait, d'un halo touffu, les lampes qui brûlaient encore. FRANCIS CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, page 75. — Par métaphore.

L'aura qui cerne les hautes naissances historiques se lit (...) pour nous d'abord dans les prunelles prédestinées des femmes (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 313 ). — Spécialement, à la forme passive ou pronominal.

[En parlant des yeux; le complément d'agent désigne souvent une certaine teinte] Yeux cernés de noir.

Yeux cernés par une teinte bleuâtre (PROSPER MÉRIMÉE, Arsène Guillot, 1847, page 86 ).

Yeux cernés de larges cercles de bistre (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 101 ). · Se cerner..

Devenir cerné*.

Jacques maigrissait déjà, ses beaux yeux bleus se cernaient (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 139 ). 2.

[Le sujet désigne une personne ou par personnification, les 2. »

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