Définition du mot: APPROVISIONNER, verbe transitif.

Définition du mot: APPROVISIONNER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. Fournir en provisions, en différentes choses nécessaires quelqu'un ou quelque chose. 1. [Le sujet désigne une personne ou une collectivité] . a) Approvisionner quelqu'un : Ø 1. Le prince eut ainsi le temps de renforcer la garnison, d'approvisionner la ville, et d'y envoyer pour gouverneur un de ses premiers chevaliers, le sire d'Hallewyn. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1824, page 237. Ø 2. Delorme, un ancien étudiant en médecine, qui était devenu pharmacien à Boulogne, et qui, pendant plusieurs années, jusqu'à cet hiver, jusqu'à ce qu'Anne fût enfin délivrée de la drogue, avait payé les faveurs de cette maîtresse inespérée, en l'approvisionnant de morphine. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 218. — Au figuré : Ø 3. Les grands éclats de rire que cela leur causait les approvisionnaient de joie pour huit jours. ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 100. — En particulier. · MARINE. Approvisionner un navire. " Pourvoir un navire de ses provisions, ou d'une des provisions qui sont nécessaires à son armement. " (Nouveau glossaire nautique (AUGUSTIN JAL)). · MILITAIRE. Approvisionner une armée. Lui fournir les munitions et les moyens de subsistance qui lui sont nécessaires : Ø 4. Mon passage, pendant trois ans, au 3e. bureau de l'état-major de l'armée (alors dirigé par le général de Miribel) m'avait amené à connaître les dispositions prises par notre état-major pour mobiliser, concentrer, approvisionner les armées françaises dans la guerre, comme aussi les idées qui constituaient alors notre doctrine de guerre. MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 1, 1929, page XIX. b) Approvisionner quelque chose : Ø 5. Pendant que le marin préparait son foyer sur des pierres qu'il disposa à cet usage, Nab et Harbert s'occupèrent de l'approvisionner en combustible. JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 88. — En particulier. COMMERCE. Approvisionner un compte. Verser de l'argent sur ce compte. 2. Rare. [Le sujet désigne une chose abstraite] : Ø 6. Or, dans cette circulation de glycose et dans cette accumulation de glycogène, il est aisé de voir que tout se passe comme si l'effort entier de l'organisme s'employait à approvisionner d'énergie potentielle les éléments du tissu musculaire et aussi ceux du tissu nerveux. HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 123. B.— Emploi pronominal. S'approvisionner (de quelque chose, en quelque chose). Se munir de provisions : Ø 7. Le bois et l'eau que nous avions pris à Manille étant consommés, notre commandant chercha à s'approvisionner de nouveau de ces objets avant de rien tenter. Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 4, 1797, page 79. Ø 8. De cinq à sept, les autos de Puigcerda descendent s'approvisionner d'essence, qui coûte en France meilleur marché. ANDRÉ GIDE, Journal, Voyage en Andorre, 1910, page 320. Ø 9. Par contre Mademoiselle Hermance, au numéro 26, dont la spécialité était jusqu'à ce jour l'article de caoutchouc avouable ou non, se serait très bien débrouillée, grâce aux circonstances, si elle n'avait éprouvé précisément toutes les difficultés du monde à s'approvisionner en « préservatifs » qu'elle recevait d'Allemagne. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 95. — Au figuré : Ø 10. Eugène marchait avec mille précautions pour ne se point crotter, mais il marchait en pensant à ce qu'il dirait à Madame de Restaud, il s'approvisionnait d'esprit, il inventait les reparties d'une conversation imaginaire, il préparait ses mots fins, ses phrases à la Talleyrand, en supposant de petites circonstances favorables à la déclaration sur laquelle il fondait son avenir. HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 67. Ø 11. Car la raison au sein de l'uniforme dangereusement ballote et se raréfie : un esprit en mal de notions doit d'abord s'approvisionner d'apparences. FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses, 1942, page 36. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 120.