Définition du terme: ANTIPATHIQUE, adjectif.

Définition du terme: ANTIPATHIQUE, adjectif. I.— Vieux, littéraire. Antipathique à (exception : avec) A.— Emploi adjectival. 1. [En parlant de pers] Qui manifeste une opposition profonde à, est incompatible avec quelqu'un ou quelque chose. Ces deux personnes-là ont des humeurs antipathiques (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). a) [L'incompatibilité est entre personne ou groupes de personne, ou entre un aspect de leur personnalité] : Ø 1. L'Angleterre, par son tempérament antipathique et contraire au nôtre, nous a toujours subjugués. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 324. b) [L'incompatibilité est entre une personne et une chose abstraite, ou vice versa] : Ø 2. [Murph rendit le jeune prince] sympathique à ce qui était bon et bien, antipathique à ce qui était méchant et mauvais. EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 2, 1842-43, page 174. Ø 3. La nécessité où j'étais placé, le vide que j'avais si bien fait de toutes les solutions antipathiques à ma nature, l'érudition écartée, les ressources rhétoriques différées, tout me mettait dans un état désespéré... PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 219. 2. [En parlant de choses : l'incompatibilité est entre choses ou qualités abstraites] Qui est en opposition avec. a) Antipathique à : Ø 4.... de pareils sauts [mélodiques] étaient non seulement contraires aux règles du chant ecclésiastique, mais antipathiques à son système de mélodie... CHARLES-EDMOND HENRI DE COUSSEMAKER, Histoire de l'harmonie au Moyen Âge, 1852, page 37. b) Rare. Antipathique avec : Ø 5. Je pense au moins que le principal mérite de cet ouvrage disparaîtrait si, au lieu de le lire, on l'entendait débiter par des acteurs. L'auteur extrêmement spirituel écrit et fait parler ses personnages pour être écoutés par des gens fort spirituels eux-mêmes. Ceci est antipathique avec l'art du théâtre où au contraire l'esprit doit être discret, caché même. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1826, page 323. B.— Emploi comme substantif, rare, généralement au pluriel. Personne ou chose incompatible, ou opposée. 1. [L'adjectif substantif désigne une personne] a) Un antipathique à quelqu'un : Ø 6. Ce salon de la princesse, ça devient le salon de tous les antipathiques, de tous les hostiles à ma personne et à ma littérature. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1887, page 641. b) Un antipathique de quelqu'un : Ø 7.... le contraire, l'opposé et, si j'ose dire, l'antipathique de M. Merguier était Herminier. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 5, 1863-1869, page 464. 2. [L'adjectif substantif désigne un concept neutre abstrait] : Ø 8.... tu devrais te méfier de ceux qui — en petit — pensent comme toi. La recherche d'un tempérament contraire est le commencement de la sagesse. Il faut utiliser les antipathiques (dirait M. Teste). PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1898, page 321. II.— Langue courante. [Souvent suivi d'un complément introduit par à désignant une personne] Qui suscite de l'antipathie. Être antipathique (à quelqu'un), (être) franchement, profondément -. A.— [En parlant d'une personne ou d'un trait de sa personnalité] Cet homme m'est antipathique (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932) : Ø 9. Il est des natures antipathiques qui ressentent l'aversion qu'elles inspirent et qui ne peuvent jamais faire le bien, en eussent-elles envie,... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 92. B.— [En parlant d'une chose concrète ou abstraite] : Ø 10. Les appartements sympathiques ou antipathiques (...) riches ou pauvres, attirent, retiennent ou repoussent comme les êtres qui les habitent. GUY DE MAUPASSANT, Notre coeur, 1890, page 305. Ø 11. À des hommes de cette espèce, traditions et religions sont antipathiques par essence et même odieuses. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 118. — Rare. [En parlant d'animaux] : Ø 12.... ces animaux [le lièvre et la lapine] , généralement si antipathiques l'un à l'autre... EDMOND PERRIER, La Philosophie zoologique avant Darwin, 1884, page 274. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 226. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 259, b) 650; XXe. siècle : a) 325, b) 195.