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Définition du terme: CONTRAIRE, adjectif et substantif masculin.

Publié le 19/11/2015

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Définition du terme: CONTRAIRE, adjectif et substantif masculin. I.— Adjectif. A.— [En parlant de deux choses situées sur le même plan] 1. Qui présente l'opposition la plus extrême, la plus radicale. Contraire à; qualités, termes contraires. J'obtiens toujours avec elles le résultat contraire à celui que j'attendais (JEAN GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, II, 1, page 88 ). Des notions et des pensées qui, avant lui, semblaient discordantes ou même contraires (ROGER MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1402) : Ø 1.... cette conviction que la vie humaine n'est plus qu'un incertain combat livré entre l'enfer et le ciel; cette foi en deux entités contraires. Satan et le Christ, devaient fatalement engendrer ces discordes intérieures où l'âme (...) finit par s'abandonner et se prostitue à celui des deux partis dont la poursuite a été la plus tenace. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 211. Ø 2. Laure en proie à une foule de sentiments contraires, sentait en elle la colère contre Jean se mêler à une immense pitié pour cette fille qui lui parlait si simplement, avec tant de confiance. HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 444. 2. De direction opposée. Marche contraire. En sens contraire des aiguilles d'une montre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, 1893, page 175) : Ø 3. Malgré la chaleur, les deux filles, à bicyclette, tournaient autour de la maison en sens contraire, et poussaient des cris quand elles se croisaient. FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 114. 3. En particulier. a) LOGIQUE. Propositions contraires. " Propositions universelles qui ont les mêmes termes et dont l'une est affirmative et l'autre négative " (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDRÉ LALANDE)). — [Par ellipse du substantif] Ces deux autres [propositions] : tous les hommes sont blancs, nul homme n'est blanc, sont des contraires (OCTAVE HAMELIN, Essai sur les éléments principaux de la représentation, 1907, page 13 ). b) MUSIQUE. [Dans une composition contrapuntique] Mouvement contraire. Mouvement qui fait monter une partie tandis que l'autre descend : Ø 4. Il est impossible, en fugue, de répondre à un intervalle donné par mouvement contraire. Si l'on ne peut y répondre par mouvement direct, il faut avoir recours au mouvement oblique. MARCEL DUPRÉ, Cours complet de fugue, 1936, page 15. c) NAVIGATION. Vent, marée contraire; avoir un vent contraire, naviguer vent contraire. Face au vent, vent debout*. Nous cinglions à l'aide de la marée, car le vent étoit contraire (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 322) : Ø 5. Sur ces entrefaites, les deux frégates sur lesquelles on m'avait fort éveillé, appareillèrent, bien que le vent leur fût contraire pour sortir, et, arrivées par notre travers, elles laissèrent retomber l'ancre à droite et à gauche de nous, presque à nous toucher... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 35. Remarque : Un sens particulier est attesté par le syntagme usité en droit romain action contraire. " Action qui naît accidentellement d'un fait postérieur au contrat " (Grand Larousse de la Langue française en six volumes). B.— [Avec une idée d'hostilité] 1. Vieux. [En parlant d'une personne] Qui agit à l'encontre des intérêts d'une autre personne; hostile, défavorable. Mais depuis qu'il [M. le premier président] s'est avisé d'être contraire à M. de Calonne, le billet a été retrouvé, et M. de Calonne l'a porté au roi (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, page 108) : Ø 6.... il n'était question que de courir sus au duc de Bourgogne comme ennemi de l'État; mais les habitans de Paris lui étaient favorables; le duc de Guyenne lui-même, qui était son gendre, ne lui était point contraire. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1821-24, page 88. 2. Usuel, littéraire. [En parlant d'une chose en relation avec ce qui est normalement attendu, souhaitable ou souhaité] Contraire à quelqu'un ou à quelque chose Qui présente un caractère néfaste, nuisible à quelqu'un ou à quelque chose. Chance, destin, fortune, sort contraire. Du sein de ta splendeur à mon destin contraire Tu veux bien compatir (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Poésies complètes, À mon ami Victor Hugo, 1829, page 50 ). Une veine contraire m'a emporté tout l'argent dont je pouvais disposer (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 137 ). Je braverai le sort contraire! (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1re. version, 2e. partie, 1890, page 72) : Ø 7. Il concluait cordialement : « Malgré votre frénésie qui me gêne comme inconscience et qui m'est si contraire, j'ai pour vous l'amitié la plus grande et la moins explicable. » SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 329. II.— Substantif masculin. A.— Ce qui s'oppose par le plus grand écart possible à une chose située sur le même plan. Une belle fille, on ne peut pas dire le contraire (PAUL CLAUDEL, L'Ours et la lune, 1919, 3, page 612 ). Jusqu'à la preuve du contraire (RENÉ MARAN, Batouala, 1921, page 21 ). Solange avait menti en protestant du contraire (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1269) : Ø 8. Car tous les Ianus de Rome ne suffiraient pas à représenter toutes les oppositions, tous les contrastes — ou si l'on veut, toutes les synthèses qu'il y a dans Goethe. C'est presque un jeu de les trouver en lui, et ce jeu fait même douter s'il ne s'était pas fait un système de cultiver exactement les contraires. PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 118. — En particulier. 1. Mot qui s'oppose totalement par le sens à une autre unité sémantique (confer antonyme) : Ø 9. Tous les degrés entre la haine et l'amour, entre l'hypo et l'hyper, entre n'importe quel sentiment et son contraire, comme, en physiologie, entre le trop et le pas assez. ANDRÉ GIDE, Journal, 1932, page 1111. 2. Littéraire. Personne qu'une nature, un tempérament, des goûts très différents opposent totalement à quelqu'un d'autre. Ces deux espèces de gens fuient leurs contraires et cherchent leurs semblables par le monde (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1907, page 9) : Ø 10. Alors don Salluste serait l'égoïsme absolu, le souci sans repos; don César, son contraire, serait le désintéressement et l'insouciance... VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, préface, page 334. B.— Locution nominale. 1. Locution adverbiale de phrase (en début ou en fin de proposition) marquant l'opposition, la restriction. · (Bien, tout) au contraire. Le champagne ne nuit pas, au contraire (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 218 ). La terre ne me leurrait pas, bien au contraire (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 86 ). · Par contraire (vieux) Il lui manque [au patron] l'émulation (...). Prenez, par contraire, dix jeunes gens; donnez-leur à chacun la même pièce à faire, et vous verrez (DENIS POULOT. Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être. 1872, page 267 ). 2. Locution prépositive. Au contraire de. Contrairement à. Au contraire de beaucoup d'enfants, elle n'est pas indifférente à la propreté; elle en a même le goût; elle l'aime (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 51 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15 282. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 21 428, b) 17 313; XXe. siècle : a) 17 295, b) 27 032.

« a) LOGIQUE.

Propositions contraires.

" Propositions universelles qui ont les m?mes termes et dont l'une est affirmative et l'autre n?gative " (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDR? LALANDE)).

? [Par ellipse du substantif] Ces deux autres [propositions] : tous les hommes sont blancs, nul homme n'est blanc, sont des contraires (OCTAVE HAMELIN, Essai sur les ?l?ments principaux de la repr?sentation, 1907, page 13 ).

b) MUSIQUE.

[Dans une composition contrapuntique] Mouvement contraire.

Mouvement qui fait monter une partie tandis que l'autre descend?: ? 4.

Il est impossible, en fugue, de r?pondre ? un intervalle donn? par mouvement contraire.

Si l'on ne peut y r?pondre par mouvement direct, il faut avoir recours au mouvement oblique. MARCEL DUPR?, Cours complet de fugue, 1936, page 15.

c) NAVIGATION.

Vent, mar?e contraire; avoir un vent contraire, naviguer vent contraire.

Face au vent, vent debout*.

Nous cinglions ? l'aide de la mar?e, car le vent ?toit contraire (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CR?VECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'?tat de New-York, tome 2, 1801, page 322) : ? 5.

Sur ces entrefaites, les deux fr?gates sur lesquelles on m'avait fort ?veill?, appareill?rent, bien que le vent leur f?t contraire pour sortir, et, arriv?es par notre travers, elles laiss?rent retomber l'ancre ? droite et ? gauche de nous, presque ? nous toucher... EMMANUEL DIEUDONN?, COMTE DE LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 1, 1823, page 35.

Remarque?: Un sens particulier est attest? par le syntagme usit? en droit romain action contraire.

" Action qui na?t accidentellement d'un fait post?rieur au contrat " (Grand Larousse de la Langue fran?aise en six volumes). B.? [Avec une id?e d'hostilit?] 1.

Vieux.

[En parlant d'une personne] Qui agit ? l'encontre des int?r?ts d'une autre personne; hostile, d?favorable.

Mais depuis qu'il [M.

le premier pr?sident] s'est avis? d'?tre contraire ? M.

de Calonne, le billet a ?t? retrouv?, et M.

de Calonne l'a port? au roi (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STA?L, Lettres de jeunesse, 1786, page 108) :. »

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