Définition du terme: CONVOQUER, verbe transitif. I.— [L'objet désigne une ou plusieurs personnes] Appeler auprès de soi de manière impérative. A.— [L'objet est un nom de personne au pluriel ou un nom collectif] Faire assembler par une autorité; avertir d'une réunion par un ordre ou un avertissement informatif : Ø 1. Le ministre de la guerre : — Savez-vous quel nouvel incident a fait convoquer ce conseil extraordinaire! ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Richard Darlington, 1832, page 94. SYNTAXE : Convoquer un Concile, un colloque, un collège électoral, un comité d'entreprise, un congrès syndical, une réunion de bureau; la Diète fut légitimement, ordinairement convoquée; les États-Généraux ont été convoqués le 5 Mai 1789 à Versailles; le Président convoquera le Parlement en session extraordinaire; convoquer des actionnaires. Une grande affiche blanche du Comité central, convoquant le peuple pour des élections communales (ZOLA, Débâcle, 1892, page 586). — Emploi pronominal à sens passif. Les chambres se convoquent chaque année pour la discussion du budget. B.— [L'objet est un nom de personne au singulier ou au pluriel] 1. Faire venir (quelqu'un) auprès de soi, de manière impérative, pour informer, réprimer, discuter (s'emploie surtout en parlant d'un supérieur hiérarchique mandant un subordonné). Convoquer un membre du personnel, un élève récalcitrant; les parents de l'élève ont été convoqués chez le proviseur : Ø 2. D'autant plus absurdes ces extravagances vestimentaires, que Jean Bart avait été convoqué, donc qu'il se devait de paraître en costume réglementaire. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Jean Bart pour de vrai, 1957, page 89. 2. Par extension. [L'objet est le plus souvent au pluriel] De manière familièrement autoritaire. a) Inviter, convier à venir. Convoquer tous ses amis; convoquer à un repas, à une fête, à une cérémonie : Ø 3. En novembre dernier, je prenais mon billet à la gare du Nord, pour la Hollande, dans le dessein de faire des conférences à La Haye, Leyde et Amsterdam, où m'avaient convoqué des groupes d'artistes, de littérateurs et d'étudiants. PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mes Prisons, 1893, page 428. — Littéraire. Convoquer quelqu'un à.... Le faire venir pour... Comment, dit le spectateur, on me convoque à entendre des insolences, des sottises...! (LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, page 170 ). Jamais il n'avait été si ingambe, convoquant Charpentier à des promenades de beaucoup de kilomètres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 765 ). b) Rassembler, réunir en un même groupe. Convoquer les hommes libres sous sa bannière. Condamine convoquait ses chèvres d'un cri aigu (ALEXANDRE ARNOUX, Écoute s'il pleut, 1923, page 33 ). — [Le sujet est nom de chose] Rare : Ø 4.... des sites qui appartenaient à la peinture ont convoqué autant de profanes que d'artistes. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En pays connu, 1949, page 124. II.— [L'objet est un nom abstrait] LITTÉRATURE (souvent en manière de figure étymologique). Rassembler, ou évoquer ensemble. Convoquer une idée; convoquer toutes les ressources du sujet; convoquer autour de lui des réalités dramatiques : Ø 5. Et ce livre de grande classe (Les Origines de la France contemporaine) convoque en un feu d'artifice suprême toutes les ressources et toute la force du génie classique. ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 350. — En particulier. Amener habilement (un thème, une idée) dans une oeuvre, une création artistique, Goethe (...) engage, convoque, manoeuvre Euripide comme Shakespeare, Voltaire et le Trismégiste, Job et Diderot (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 123) : Ø 6. Préoccupé du roman pour le grand public, il [Barrès] en a au moins réussi un, La Colline inspirée, où les thèmes lorrains et catholiques sont convoqués avec maîtrise. ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936 page 475. Remarque : 1. Quelques dictionnaires généraux mentionnent l'adjectif convocable. a) Rare. Qui est susceptible d'être convoqué. L'assemblée est convocable. Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). b) Emploi substantival. Ceux qui peuvent être convoqués. On a envoyé les billets chez tous les convocables (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). 2. On rencontre dans la documentation le participe présent et adjectif convoquant, ante. a) Participe présent de convoquer*. b) Adjectif, vieux. Qui convoque. Synonyme : convocateur. Les deux princes convoquants (...) s'empresseront au premier avis d'une sédition intérieure, de recourir à l'aide des troupes du Cercle, aux mesures constitutionnelles les plus promptes (Le Moniteur, tome 2, 1789, page 338). 3. On rencontre dans la documentation le participe passé et adjectif convoqué, ée. a) Participe passé de convoquer*. b) Emploi adjectival a ) Un sénat, un concile convoqué; des héritiers convoqués (par le notaire ß ).) Candidats convoqués (pour un examen). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 378. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 553, b) 333; XXe. siècle : a) 261, b) 799.
