Définition du terme: CONVULSÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Définition du terme: CONVULSÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de convulser* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une personne, d'un animal, d'une partie du corps] Agité ou déformé par des mouvements convulsifs (confer convulser A 1 et convulsion A). Corps, visage convulsé; bouche, mâchoire convulsée; yeux convulsés. [La perruche] les pattes convulsées et raidies (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 270 ). Tombant entre les bras de maman, sanglotant, convulsé (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 439) : Ø 1. Et la soeur, s'abattant sur le parquet, (...), convulsée, tordue, vibrante, comme en une crise d'épilepsie, gémit : « Jésus, Jésus, maman, Jésus! ». GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Veillée, 1882, page 796. — [Avec un complément prépositionnel désignant la cause] Visage convulsé de colère, de douleur, de frayeur. Son corps maigre, convulsé de désordres intérieurs (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 173) : Ø 2. [Pauline] se jeta dans l'escalier comme une folle, si étranglée, si convulsée de colère, que la bonne n'osa la suivre, tremblante devant ce masque blanc, qu'elle ne reconnaissait plus. ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 944. B.— Par analogie ou par métaphore. 1. [En parlant de choses] Qui a une forme tourmentée, une apparence évoquant la violence. Une écriture convulsée; sol convulsé (après une catastrophe, un bombardement). Synonyme : convulsif (voir ce mot B). Le soleil rouge, déformé, convulsé (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 353 ). La prolifération des détails véhéments, convulsés [dans une oeuvre picturale] (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 358) : Ø 3.... ceux qui furent murés vivants et dont on voit l'empreinte convulsée dans la pierre. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 113. 2. [En parlant de réalités psychologiques ou sociales] Un effort convulsé (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 132 et 293) : Ø 4. Ils s'étaient attendus à des massacres dans un Paris convulsé... FRANÇOIS MAURIAC, Le Baîllon dénoué, 1945, page 439. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 Forme dérivée du verbe "convulser" convulser CONVULSER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. [Le complément désigne une personne, (parfois un animal), une partie du corps] Agiter par un mouvement violent, involontaire, parfois spasmodique; déformer par de tels mouvements (confer convulsion). Synonymes (plus faibles) : contracter, crisper. a) [Le sujet désigne une cause physiologique ou psychologique] Convulser l'estomac, les muscles; convulser le corps, un membre à/de quelqu'un; la peur lui convulsait les traits; un tic nerveux convulsait son visage. Ses lèvres qu'un frisson convulsait (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 757 ). Un rire aigu qui convulse leurs genoux et leurs mains (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 620) : Ø 1. Tant pis si un vice, une passion, une laideur caractérielle, une difformité idiosyncratique convulsent, empâtent ou ravinent les traits d'une physionomie. Hogarth ne vous fera grâce ni d'une ride, ni d'un pli... THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 317. b) Rare. [Le sujet désigne la personne, le complément une partie de son corps] Les jocrisses convulsaient les traits de leurs visages (CHARLES BAUDELAIRE, Petits Poèmes en prose, 1867, page 72 ). 2. Par analogie ou par métaphore. a) Donner à une chose, une image l'apparence d'un corps agité ou contracté par des convulsions. Synonyme : convulsionner (voir ce mot B). Les feuillages qu'une brise inattendue convulse pendant quelques instants (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 71 ). b) Provoquer une agitation psychologique violente (chez une personne, dans un pays ou un groupe, etc). [Les termes qui] à la fin d'octobre 1892, les convulsèrent [les parlementaires] (MAURICE BARRÈS, Leurs figures, 1901, page 24 ). Tandis que les agitations sociales convulsaient l'Europe de 1848 (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 45) : Ø 2. Mais je retrouvais, intacte, la révolte qui autrefois me convulsait. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 128. B.— Emploi pronominal. 1. [Le sujet désigne une personne (parfois un animal), une partie du corps] Être agité ou contracté par des convulsions. Pour que Philippe tue le chat, qui se convulse dans les épines (JULES RENARD, Journal, 1905, page 995 ). Sa face, ses traits, son visage se convulsaient. Je pleurai et je me convulsai (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958 page 267) : Ø 3. Si parfois je la bousculais par un geste un peu trop amoureux, elle se convulsait comme une sensitive violée... CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Portraits de maîtresse, 1867, page 191. Remarque : On rencontre le verbe intransitif, avec la même valeur que le verbe pronominal Elle mordait à même ses menottes, elle convulsait, hantée, par terre (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 644; confer également CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 390). — [Avec un complément prépositionnel exprimant la cause] Se convulser de fureur, de rage. Le visage [de le Couais] se convulsa de dégoût (JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 219 ). Se convulser de rire, absolument se convulser (confer Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline, Mort à crédit, 1936, page 279 et 329 ). Synonyme : se tordre. 2. Par analogie ou par métaphore. a) [Le sujet désigne une chose] Avoir, prendre l'aspect d'un corps agité ou contracté par des convulsions : Ø 4.... des chênes rugueux, énormes, qui se convulsaient, s'étiraient du sol, s'étreignaient les uns les autres,... GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 158. b) [Le sujet désigne une personne ou un groupe] Être en proie à une agitation psychologique violente. Se convulser de colère, de plaisir. De cette résurrection, la Chambre se convulse (MAURICE BARRÈS, Leurs figures, 1910, page 270 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 45.