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Définition du terme: DAMNÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 11/12/2015

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Définition du terme: DAMNÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de damner* II.— Adjectif et substantif. A.— THÉOLOGIE. (Celui, celle) qui est (ou sera) condamné aux peines de l'enfer, puni du châtiment éternel : Ø 1. Et comme si le vrai Don Juan, le Don Juan de Marana des poètes, cet homme sans coeur, ce bandit qui foulait tout aux pieds, ce héros de scepticisme chanté par Lord Byron, l'impie, ce ravisseur de nonnes et ce bourreau de vierges, eût fait passer son âme maudite et damnée tout entière dans l'âme de celui qui lui avait emprunté son costume :... PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 62. Ø 2. Ce qui me toucherait — et dont vivant je bouillirais — serait que l'enfer existe. Mais jamais personne n'y crut. Un jour le Christ parla du grincement de dents des damnés; il était Dieu et les exigeait, en était l'exigence lui-même, cependant il ne s'est pas cassé en deux et ses morceaux désespérés ne se sont pas jetés l'un contre l'autre : il n'a pas songé à ce qu'il disait mais à l'impression qu'il voulait faire. GEORGES BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, page 41. — Souffrir comme un (des) damné(s). Souffrir atrocement. Les hommes, en ce moment, se débattent dans une guerre barbare et souffrent comme des damnés (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 197 ). · Par métonymie. Âme damnée. Personne dont l'âme est promise aux peines de l'enfer; personne mauvaise, méchante. Et tout un peuple suera l'agonie du désespoir... parce qu'il y a de par le monde une âme damnée, que l'impunité encourage! (VICTORIEN SARDOU, Patrie! 1869, IV, tableau6, 7, page 154 ). B.— Par extension (Celui, celle, ce) qui est maudit, qui est rejeté. Il [le père Chapuis] se déchaînait encore plus contre l'injustice de sa propre destinée, racontant, avec l'emphase des aborigènes méridionaux, la malchance damnée qui avait paralysé toutes ses entreprises (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 11) : Ø 3. Je ne crois pas à ton enfer éternel, mais je sais ce que c'est que d'être un damné sur la terre, un réprouvé, un homme qui, où qu'il aille, fait fausse route; un homme dont la route a toujours été fausse;... FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 149. Ø 4. Et, au dehors, les milliers de manifestants qui n'avaient pu entrer, et qui, malgré les déploiements de la police, obstruaient toutes les rues avoisinantes, reprirent le couplet de l'Internationale : Debout les damnés de la terre!... C'est l'éruption de la fin! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, l'Été 1914, 1936, page 449. · Damné + substantif Juron exprimant, à propos du substantif, la colère, l'impatience, la réprobation, la fatalité. — Va, va ton train, damnée intrigante! (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 45 ). Il [Tartarin] eut beau s'escrimer et suer pendant une heure, la damnée tente ne s'ouvrit pas (ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 70 ). Cette damnée crise industrielle éclatait au moment où de gros bénéfices allaient lui donner raison (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1201 ). · Être l'âme damnée de quelqu'un. Lui être dévoué de façon aveugle jusqu'à exécuter tous ses désirs, tous ses ordres. Ce Pinto, l'ame damnée de Dom Juan, aura machiné la sédition (NÉPOMUCÈNE LEMERCIER, Pinto, 1800, V, 7, page 150) : Ø 5.... une explication bizarre (...) a été fournie à M. Barnaud par un commissaire divisionnaire (...) que l'on a su être précisément une âme damnée de ce bandit de Lannes... LÉON DAUDET, La Police politique, 1934, page 241. Fréquence absolue littéraire : 724. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 941, b) 1 262; XXe. siècle : a) 1 300, b) 816. Forme dérivée du verbe "damner" damner DAMNER, verbe transitif. A.— THÉOLOGIE. 1. Emploi transitif. a) [Le sujet désigne Dieu ou un représentant de son pouvoir : une personne, un concept; l'objet est une personne ou son attribut métaphysique : l'âme] Condamner aux peines de l'enfer; infliger le châtiment éternel. Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 133) : Ø 1. On eut de la peine à croire que l'homme fût un être héréditairement pervers. Il devint difficile de maintenir dans sa barbarie le principe qui damnait les sages non chrétiens, les simples et ignorants, les enfants morts sans baptême. JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 225. · Dieu me damne! Locution interjective qui marque l'insistance et/ou l'étonnement, la surprise. Sans prétendre, Dieu me damne, au rôle de gendarme de lettres (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1050 ). — Par analogie. [Le sujet est une personne; l'objet est une personne] Torturer; tourmenter. Ne me damnez pas par la privation de votre visage! (PAUL CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1912, II, 3, page 55 ). b) Causer, provoquer le châtiment éternel. Insouciant d'une vie misérable, tu damnerais ton âme dans un dernier blasphème! (EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 1, 1842-43, page 363 ). — emploi absolu. Je connaîtrais les caresses qui damnent... le charme des affections maudites... les férocités du plaisir (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 577 ). — Par hyperbole. Faire damner un saint. Pierre avait beau se raisonner : le vieillard aurait fait damner un saint, avec ses rabâchages (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 27 ). · Par extension. Faire damner quelqu'un. Impatienter, exaspérer, mettre quelqu'un dans une colère telle, qu'il encourt le châtiment éternel. Vous ferez damner votre bon maître et vous en répondrez devant Dieu (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 319 ). 2. Emploi pronominal réfléchi. S'attirer le châtiment éternel par une conduite, une morale : Ø 2. On sait très bien que l'on se damne Mais l'espoir d'aimer en chemin Nous fait penser main dans la main À ce qu'a prédit la tzigane GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, La Tzigane, 1913, page 99. · Se damner pour quelqu'un. Se perdre par amour pour lui. On se damnerait pour elle... Mais où l'as-tu prise? — C'est la plus belle fille de Londres (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 158 ). B.— Par extension. 1. [Le sujet et l'objet désignent une personne] Réputer comme digne du châtiment éternel. Ils criaient, ils s'indignaient et damnaient tous les acquéreurs de biens nationaux (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 286 ). 2. [Le sujet désigne un animé, généralement une personne; l'objet, un inanimé abstrait] Condamner. Antonyme : approuver : Ø 3. [L'âne, aux hommes :] Vous damnez la matière, indignés, affirmant Que toute cette sève et que tout cet aimant Finiront par s'user à force de débauche ... VICTOR HUGO, L'Âne, 1880, page 325. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif verbal damnant, ante. Qui damne. Elle se demandait si elle mourrait sans avoir connu toutes ces ivresses damnantes, sans s'être jetée une fois, une seule fois, tout entière, dans ce flot des voluptés parisiennes (Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, tome 1, Aventure parisienne, 1881, page 762). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 184.

« BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 45 ).

Il [Tartarin] eut beau s'escrimer et suer pendant une heure, la damnée tente ne s'ouvrit pas (ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 70 ).

Cette damnée crise industrielle éclatait au moment où de gros bénéfices allaient lui donner raison (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1201 ). · Être l'âme damnée de quelqu'un.

Lui être dévoué de façon aveugle jusqu'à exécuter tous ses désirs, tous ses ordres.

Ce Pinto, l'ame damnée de Dom Juan, aura machiné la sédition (NÉPOMUCÈNE LEMERCIER, Pinto, 1800, V, 7, page 150) : Ø 5....

une explication bizarre (...) a été fournie à M. Barnaud par un commissaire divisionnaire (...) que l'on a su être précisément une âme damnée de ce bandit de Lannes... LÉON DAUDET, La Police politique, 1934, page 241. Fréquence absolue littéraire : 724.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 941, b) 1 262; XXe.

siècle : a) 1 300, b) 816. Forme dérivée du verbe "damner" damner DAMNER, verbe transitif. A.— THÉOLOGIE. 1.

Emploi transitif. a) [Le sujet désigne Dieu ou un représentant de son pouvoir : une personne, un concept; l'objet est une personne ou son attribut métaphysique : l'âme] Condamner aux peines de l'enfer; infliger le châtiment éternel.

Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 133) : Ø 1.

On eut de la peine à croire que l'homme fût un être héréditairement pervers.

Il devint difficile de maintenir dans sa barbarie le principe qui damnait les sages non chrétiens, les simples et ignorants, les enfants morts sans baptême. JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 225. · Dieu me damne! Locution interjective qui marque l'insistance et/ou l'étonnement, la surprise.

Sans prétendre, Dieu me damne, au rôle de gendarme de lettres (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1050 ). — Par analogie.

[Le sujet est une personne; l'objet est une personne] Torturer; tourmenter.

Ne me damnez pas par la privation de votre visage! (PAUL CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1912, II, 3, page 55 ). b) Causer, provoquer le châtiment éternel.

Insouciant d'une vie misérable, tu damnerais ton âme dans un dernier blasphème! (EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 1, 1842-43, page 363 ). — emploi absolu.

Je connaîtrais les caresses qui damnent... le charme des affections maudites...

les férocités du plaisir (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 577 ). — Par hyperbole.

Faire damner un saint.

Pierre avait beau se raisonner : le vieillard aurait fait damner un saint, avec ses rabâchages (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 27 ). · Par extension.

Faire damner quelqu'un.

Impatienter, exaspérer, mettre quelqu'un dans une colère telle, qu'il encourt le châtiment éternel.

Vous ferez damner votre bon maître et vous en répondrez devant Dieu (ANATOLE-FRANÇOIS 2. »

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