Définition du terme: CORRECTEUR, -TRICE, substantif et adjectif.

Définition du terme: CORRECTEUR, -TRICE, substantif et adjectif. I.— Substantif. A.— [Désigne une personne] 1. Homme, femme qui s'arroge ou à qui est dévolu le rôle de corriger des défauts, de rectifier des erreurs sans pour autant infliger de punition corporelle. Ils représentent mon record en tant qu'infligeur d'affronts et correcteur d'outrecuidants (VALÉRY LARBAUD, Journal, 1931, page 249 ). — En particulier. a) ENSEIGNEMENT. Dans un examen ou un concours, examinateur chargé de corriger et de noter les devoirs relevant de sa spécialité : Ø 1. Depuis le jour où, à l'occasion d'un examen administratif, il avait été éliminé par un correcteur pour inaptitude à rédiger, Valéry avait une opinion justifiée sur la fragilité des jugements portés par les examinateurs. JEAN CAPELLE, L'École de demain reste à faire, 1966, page 140. b) HISTOIRE DE LA RELIGION. " Supérieur d'un couvent de minimes " (Dictionnaire de l'Académie Française). c) TYPOGRAPHIE. Ouvrier spécialisé qui, dans une imprimerie, est chargé de lire et de corriger les épreuves. Les correcteurs ont deux maladies, les majuscules et les virgules, deux détails qui défigurent ou coupent le vers (VICTOR HUGO, Correspondance, 1859, page 298 ). Remarque : 1. a) D'après la fonction, on distingue du correcteur qui révise les épreuves d'un journal le correcteur de labeur qui révise celles d'un ouvrage. b) D'après la hiérarchie on distingue les correcteurs en première (première épreuve), les correcteurs en second (ou en bon à tirer), les correcteurs en tierce (après la mise sous presse). 2. " Le correcteur femme existe aussi; mais cette espèce, du reste très rare ", travaille non pas dans l'atelier typographique, mais " au bureau du patron ou du prote " (d'après Dictionnaire de l'argot des typographes (EUGÈNE BOUTMY), 1874, page 29). Sainte-Beuve dans la salle à manger, en famille, avec son secrétaire Troubat, sa correctrice d'épreuves, sa maîtresse (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1867, page 365). 2. Homme qui s'arroge ou à qui est dévolu le rôle d'infliger une correction corporelle. a) [Dans un établissement scolaire] Vieux. Celui qui châtie les élèves sur l'ordre du régent : Ø 2. La plupart de ces magistrats me rappellent toujours le collège où les correcteurs ont une cabane auprès des commodités, et n'en sortent que pour donner le fouet. NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Maximes et pensées, 1794, page 46. b) [Dans un établissement pénitentiaire] Vieux. Est dit correcteur, au bagne seulement, l'homme, forçat ou geôlier administrant le fouet; terme administratif (DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT), Notes complémentaires au Dictionnaire de Delesalle, 1947). B.— TECHNOLOGIE. [Désigne un dispositif] Correcteur ou correctrice. — En particulier. avec un déterminant adjectif : correcteur gazométrique; ou un complément adnominal qui précise soit a) le domaine où s'exerce l'action du correcteur : le correcteur du débouchoir (artillerie), un correcteur de route (navigation, aviation), des correcteurs de tonalité (électronique); soit b) le nom de l'inventeur du dispositif : correcteur (de) Peack (chimie). II.— Adjectif. [Le déterminé désigne un mode d'action, un instrument, le résultat lui-même] Qui a pour but et pour résultat de rectifier une erreur, de corriger un défaut, d'améliorer le fonctionnement d'un appareil, d'un organe. A.— [Un mode d'action, une méthode, une mesure] Coefficient correcteur; action, illusion, opothérapie, politique correctrice. Comme si toute parole non éclairée intérieurement d'une ironie correctrice portait une indélébile vulgarité (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 413 ). B.— [L'instrument (matériel) de la correction dans diverses techniques] Lame, roue correctrice. Il est nécessaire de faire porter continuellement au myope des verres correcteurs (DOCTEUR MAXIME MACAIGNE, Précis d'hygiène, 1911, page 283 ). C.— [Le résultat lui-même] Un milieu discipliné peut produire le même effet correcteur (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946 page 267 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 74.