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Définition du terme: CORROMPRE, verbe transitif.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: CORROMPRE, verbe transitif. I.— [L'objet désigne un corps, une substance matérielle] A.— Changer l'état naturel de quelque chose en le rendant mauvais, généralement par décomposition. Corrompre l'atmosphère, la chair, l'eau; les exhalaisons des eaux stagnantes corrompent l'air. Synonymes : avarier, détériorer, gâter, polluer, souiller, vicier. La chaleur corrompt la viande (Grand Larousse de la langue française en six volumes) : Ø 1.... le visage de saint Jean, très gris, plombé, est d'une douleur profonde, délicate, qui semble avoir corrompu sa chair. GILLES DE LA TOURETTE, Léonard de Vinci, 1932, page 84. — Emploi pronominal. Un insecte, en se corrompant, peut engendrer une foule de petits insectes de même catégorie (EDMOND ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 16 ). B.— Emplois techniques. Apporter une modification dans la substance ou la forme de certains matériaux. 1. SERRURERIE. " L'action de changer la forme et la nature du fer, en le refoulant ou en repliant ses parties les unes sur les autres et dans un sens contraire, pour lui ôter sa ductilité et le rendre plus cassant " (Dictionnaire des ouvriers du bâtiment (S. JOSSIER) 1881). 2. PEAUSSERIE et MÉTALLURGIE. Synonyme : corroyer (d'après Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE) 1959). II.— Au figuré. A.— [Au plan de la vie psychique ou social; l'accent est mis sur l'altération, la désintégration] Altérer la valeur d'une structure concrète ou abstraite, la changer en mal. 1. [Le complément désigne une oeuvre, une structure, une valeur sociale] Corrompre l'autorité, la discipline, l'État, la foi, les institutions, la sculpture; la démagogie corrompt la démocratie; les idées nouvelles corrompent la république. Synonymes partiels : déformer, détruire. Les princes (...) excèdent leur pouvoir et corrompent la justice (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 416) : Ø 2. Il [Satan] empoisonne l'eau lustrale, il brûle dans la cire consacrée, respire dans l'haleine des vierges, déchire avec la haire et la discipline, corrompt toute voie. GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 154. — emploi absolu. La parole peut construire, comme elle peut créer, comme elle peut corrompre (PAUL VALÉRY, Eupalinos ou l'Architecte, 1923, page 92 ). 2. [Le complément désigne une réalité psychique, une valeur intellectuelle ou culturelle : idée, jugement, goût, sentiment] Affaiblir ou détruire la valeur (beauté, exactitude, justesse, originalité, pureté). Corrompre le bonheur, les désirs, l'esprit, le goût littéraire, le plaisir, la raison, la tendresse; le mépris corrompait ma générosité; le dandysme corrompt l'élégance. Synonymes : dégrader, dénaturer. La politique corrompt toujours la beauté (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, tome 3, 1809-11, page 92 ). L'envie amère lui tombait [à Du Roy] dans l'âme goutte à goutte, comme un fiel qui corrompait toutes ses joies (GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 333) : Ø 3. Il [Mallarmé] ne pouvait donc produire que fort peu; mais ce peu, à peine goûté, corrompait la saveur de toute autre poésie. PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 15. 3. [L'objet désigne une réalité, une valeur du domaine de l'expression individuelle ou sociale] Corrompre une langue. La dénaturer, altérer sa pureté (par des usages considérés comme fautifs, par des emprunts). Corrompre un mot. Le déformer, phonétiquement ou graphiquement. Corrompre un manuscrit, un texte. Altérer, volontairement ou non, son authenticité, sa forme ou son sens, par faute de copie, interpolation, omission ou addition; mal établir, mal interpréter. Il lui eût confié les manuscrits et traités de Platon, s'il n'eût eu peur qu'il les corrompît et emberlificotât davantage (LÉON DAUDET, Sylla et son destin, 1922, page 233 ). — Emploi pronominal. La langue se corrompt; son style se corrompt peu à peu. B.— [L'accent est mis sur le jugement moral qu'appelle l'altération] Dénaturer, dégrader en détruisant ce qui est intègre, sain, honnête et constitue une valeur morale. 1. [Le complément est un nom de personne individuel ou collectif] Corrompre les foules, la jeunesse, les journaux, le peuple, la presse; le pouvoir corrompt presque toujours ceux qui l'exercent; la prospérité corrompt les hommes. Synonymes : débaucher, démoraliser, dépraver, pervertir. Il [Triboulet] déprave le roi, il le corrompt, il l'abrutit (VICTOR HUGO, Le Roi s'amuse, 1832, page 340 ). — [Avec une valeur atténuée] Influencer en mal : Ø 4. Pour lui plaire, comme si elle [Emma] vivait encore il adopta ses prédilections, ses idées (...). Il mettait du cosmétique à ses moustaches, il souscrivait comme elle des billets à ordre. Elle le corrompait par delà le tombeau. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 201. — Emploi pronominal. La presse se corrompt. — En particulier. a) Rare. Inciter (quelqu'un) à un comportement sexuel que condamne la société. Corrompre une femme. Synonymes : débaucher, séduire. Elle corrompait tous les petits garçons (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 127 ). Remarque : Cet emploi est signalé comme " vieux " par Grand Larousse de la Langue française. b) Usuel. Pousser (quelqu'un) à agir contre son devoir, sa conscience, par des dons, des promesses, la persuasion (confer corruption II B 1). Corrompre un député, un fonctionnaire, une personne de confiance. Synonymes : acheter, soudoyer, stipendier. Les pauvres qui ne demandent pas mieux que de corrompre cette autorité subalterne [le garde champêtre] , la sentinelle avancée de la propriété (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844-50, page 153) : Ø 5. Ils [Emma et son amant] avisèrent (...) à organiser leurs rendez-vous; Emma voulait corrompre sa servante par un cadeau; mais il eût mieux valu découvrir à Yonville quelque maison discrète. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 4. 2. [Le complément désigne une entité abstraite de nature individuelle ou sociale] Corrompre le coeur, les moeurs, la morale, la conscience, l'opinion publique, les sentiments humains; l'argent corrompt les âmes. Synonymes : avilir, dégrader, dénaturer, pervertir, souiller, vicier. [Ce fut plus] en déréglant les esprits qu'en dégradant les coeurs, ou même en corrompant les moeurs... (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution. 1856, page 251) : Ø 6. Rousseau a commis un attentat bien plus grave que le simple renversement du tribunal de la conscience qui condamnait tous les crimes... Jean-Jacques n'a pas détruit la conscience, il l'a corrompue. FRANÇOIS MAURIAC, Mes grands hommes, 1949, page 67. — Emploi pronominal. La morale se corrompt; les moeurs se corrompent. 3. emploi absolu. Corrompant sans plaisir, amoureux de lui-même (ALFRED DE MUSSET, Namouna, 1832, page 423 ). Le plaisir de corrompre est un de ceux qu'on a le moins étudié; il en va de même de tout ce qu'on prend d'abord soin de flétrir (ANDRÉ GIDE, Journal, 1917, page 625 ). Remarque : 1. Corrompre, presque toujours employé avec un sens négatif, peut parfois être utilisé avec un sens neutre ou positif. a) Populaire et vieux. Corrompre l'eau. La mélanger avec du vin, du vinaigre, du sucre, etc. afin de corriger, de rectifier son goût. Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse). b) Littéraire (avec un renversement de valeur : la corruption est, en réalité, un bienfait). L'encens corrompait divinement l'air (ALEXANDRE ARNOUX, Écoute, 1923, page 168). Il faut laisser le travail intérieur corrompre heureusement les textes (IDEM, Visite à Mathusalem, 1961, page 13). 2. La documentation atteste le substantif féminin corromperie, régionalisme Synonyme : saloperie. La mère Tuvache (...) [répétait] qu'il fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c'était une horreur, une saleté, une corromperie (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Aux champs, 1882, page 79). 3. Selon DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), corrompable " pourrait être employé à côté de corruptible, qui se dit moins communément de la corruption matérielle ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 470 (corrompant : 189). Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 260, b) 516; XXe. siècle : a) 339, b) 442.

« L'envie amère lui tombait [à Du Roy] dans l'âme goutte à goutte, comme un fiel qui corrompait toutes ses joies (GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 333) : Ø 3.

Il [Mallarmé] ne pouvait donc produire que fort peu; mais ce peu, à peine goûté, corrompait la saveur de toute autre poésie. PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 15. 3.

[L'objet désigne une réalité, une valeur du domaine de l'expression individuelle ou sociale] Corrompre une langue. La dénaturer, altérer sa pureté (par des usages considérés comme fautifs, par des emprunts).

Corrompre un mot.

Le déformer, phonétiquement ou graphiquement.

Corrompre un manuscrit, un texte.

Altérer, volontairement ou non, son authenticité, sa forme ou son sens, par faute de copie, interpolation, omission ou addition; mal établir, mal interpréter.

Il lui eût confié les manuscrits et traités de Platon, s'il n'eût eu peur qu'il les corrompît et emberlificotât davantage (LÉON DAUDET, Sylla et son destin, 1922, page 233 ). — Emploi pronominal.

La langue se corrompt; son style se corrompt peu à peu. B.— [L'accent est mis sur le jugement moral qu'appelle l'altération] Dénaturer, dégrader en détruisant ce qui est intègre, sain, honnête et constitue une valeur morale. 1.

[Le complément est un nom de personne individuel ou collectif] Corrompre les foules, la jeunesse, les journaux, le peuple, la presse; le pouvoir corrompt presque toujours ceux qui l'exercent; la prospérité corrompt les hommes. Synonymes : débaucher, démoraliser, dépraver, pervertir.

Il [Triboulet] déprave le roi, il le corrompt, il l'abrutit (VICTOR HUGO, Le Roi s'amuse, 1832, page 340 ). — [Avec une valeur atténuée] Influencer en mal : Ø 4.

Pour lui plaire, comme si elle [Emma] vivait encore il adopta ses prédilections, ses idées (...).

Il mettait du cosmétique à ses moustaches, il souscrivait comme elle des billets à ordre.

Elle le corrompait par delà le tombeau. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 201. — Emploi pronominal.

La presse se corrompt. — En particulier. a) Rare.

Inciter (quelqu'un) à un comportement sexuel que condamne la société.

Corrompre une femme.

Synonymes : débaucher, séduire.

Elle corrompait tous les petits garçons (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 127 ). Remarque : Cet emploi est signalé comme " vieux " par Grand Larousse de la Langue française. b) Usuel.

Pousser (quelqu'un) à agir contre son devoir, sa conscience, par des dons, des promesses, la persuasion (confer corruption II B 1).

Corrompre un député, un fonctionnaire, une personne de confiance.

Synonymes : acheter, soudoyer, stipendier.

Les pauvres qui ne demandent pas mieux que de corrompre cette autorité subalterne [le garde champêtre] , la sentinelle avancée de la propriété (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844-50, page 153) : Ø 5.

Ils [Emma et son amant] avisèrent (...) à organiser leurs rendez-vous; Emma voulait corrompre sa servante par un cadeau; mais il eût mieux valu découvrir à Yonville quelque maison discrète. 2. »

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