Définition du terme: CORVÉABLE, adjectif.

Définition du terme: CORVÉABLE, adjectif. A.— DROIT ANCIEN. Assujetti à la corvée (confer ce mot I A). La gent corvéable (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). — Locution. Taillable et corvéable à merci (et miséricorde). Selon la volonté absolue du seigneur. Le peuple que nos plus anciens publicistes définissent : « peuple serf, corvéable et taillable à merci et miséricorde » (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 156 ). Nous étions la gent « corvéable, taillable et tuable » à volonté; nous ne sommes plus qu'« incarcérables » (PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Lettres au rédacteur du "Censeur", 1819-20, page 11 ). — Emploi comme substantif. Personne assujettie à la corvée. On commanda les corvéables (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878, Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, GUÉRIN 1892 ). Ces corvéables recevaient d'ordinaire un salaire, mais toujours arbitrairement fixé et bas (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution. 1856, page 218 ). · Par métaphore. Nous allons de la naissance à la mort, galériens de la vie et corvéables du destin! (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 440 ). B.— Au figuré, vieilli. [En parlant d'une personne] Dont on abuse en lui faisant obligation de toutes sortes de corvées. — Emploi comme substantif. Sa fille (...) qui (...) s'improvise commissionnaire et corvéable des académiciens et de leurs femmes (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 72 ). — Locution figurée. Être taillable et corvéable. Être bon pour toutes les corvées, destiné à être exploité (confer faire toutes les corvées) : Ø Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète (...). Les autres hommes sont taillables et corvéables, faits pour l'écurie, c'est-à-dire pour exercer ce qu'on appelle des professions. CHARLES BAUDELAIRE, Mon coeur mis à nu, 1867, pages 648-649. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 18.