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Définition du terme: COURONNÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COURONNÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de couronner* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne] Dont la tête est ceinte d'une couronne. 1. Dont la tête est ceinte de fleurs, de feuillages entrelacés, en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. Le front couronné de roses printanières, Ma muse étoit sans art ainsi que vos bergères (JOSEPH-FRANÇOIS MICHAUD, Le Printemps d'un proscrit, 1803, page 108 ). Des filles passent, couronnées De joie et de fleurs, dans les blés (VICTOR HUGO, Chansons des rues et des bois, 1865, page 97 ). — Spécialement. RELIGION. [En parlant d'un saint, d'un martyr, etc.] Dont la tête est ceinte d'une couronne de gloire, qui est glorifié par Dieu. Les tortures, les plaies, la lèpre couronnée au ciel (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1852, page 1291 ). Substantif. Les quatre Couronnés. Sévère, Séverien, Carpophore et Victorius, martyrs sous Dioclétien (Confer Larousse du XXe. siècle en six volumes-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire encyclopédique Quillet 196). 2. Dont la tête est ceinte de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse en signe de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite intellectuel, moral. a) HISTOIRE. vieux. Il y a un brin du myrte civique tressé dans vos couronnes d'olivier. Mais vous n'êtes pas couronnés d'olivier. Vous êtes couronnés de la couronne de fer (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 258 ). b) Dont le front est ceint d'une couronne décernée dans les concours académiques, les écoles... au mérite littéraire, artistique, intellectuel, etc.; par extension primé. — [En parlant de pers] Auteur, élève couronné. Des écoliers (...) toutes les années couronnés par trois fois; des écoliers modèles (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 105 ). — Par extension. [En parlant d'un produit de l'activité humaine] Livre, ouvrage, poème couronné. Vous avez eu des vaches couronnées, aux derniers comices agricoles (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 257 ). — Au figuré. Récompensé, honoré. Aimé de Cosette, il se trouvait guéri, reposé, apaisé, comblé, récompensé, couronné (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 89 ). 3. Dont la tête est ceinte d'une couronne de métal précieux, richement orné, insigne de puissance royale, de noblesse. (Quasi-)synonyme : sacré. Sept hommes vêtus de pourpre et la tête ceinte d'une couronne étoient assis sur sept sièges de fer. Et au milieu de la salle s'élevoit un trône composé d'ossements, (...) les sept hommes couronnés (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 138 ). — Emploi comme substantif : Ø 1. Le Seigneur dit : je suis l'effroi des triomphants, Je suis le frein d'acier qui brise la mâchoire Des couronnés, mangeurs de biches et de faons. Je fracasse leurs chars, je souffle sur leur gloire;... CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, La Vigne de Naboth, 1862, page 33. SYNTAXE :, EXPR., Duc, empereur, roi couronné. Tête couronnée. Souverain, monarque (confer couronnant II A). — Spécialement. RELIGION. — [En parlant du Christ] Couronné d'épines. Notre-Seigneur assis et couronné d'épines (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1864, page 258 ). Substantif. Institut et musée (...) Decamps, Samson; le couronné d'épines du Titien (JULES MICHELET, Journal, 1845, page 595 ). · Par comparaison. Amour, tu es une passion, mais passion d'un martyr, (...) comme celle du Christ. Passion couronnée d'épines où nulle pointe ne manque (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1834, page 1015 ). · Au figuré. Tourmenté, affligé. Les premiers efforts des enfants qui seront couronnés d'épines (ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 104 ). — [En parlant des Mages] Substantif. Les trois couronnés. Les trois rois mages. Aux pieds du divin enfant, Je vais (...) Comme les trois couronnés Et comme eux je suis en quête (...) De la crèche (MAURICE DE GUÉRIN, Poésies, 1838, page 111 ). B.— Par extension. [En parlant d'une chose, notamment d'armoiries] Marqué d'une couronne. Ses boutons de métal au chiffre couronné du vicomte (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 6 ). Un buvard en maroquin blanc, dont se détache le relief d'un M couronné en bronze doré (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1874, page 1017 ). C.— Par analogie. [En parlant généralement d'une chose concrète] Qui rappelle une couronne. 1. [Par analogie de forme] Qui a la forme circulaire d'une couronne, qui est disposé en cercle. a) Spécialement. ART VÉTÉRINAIRE. Cheval couronné. Cheval qui, après une chute, présente au(x) genou(x) un cercle sans poil, couvert de cicatrice, ou un cercle de poils blancs. Une ancienne pouliche encore fort belle, un peu couronnée seulement (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 185) : Ø 2. Le cheval buta, s'abattit, et le fougeux gentilhomme fut jeté sur un tas de pierres. (...) on ramassa M. de Seigneulles, qui avait la figure écorchée et ne pouvait plus se tenir sur ses jambes; quant à Bruno, il était affreusement couronné. Le village se trouvant à peu de distance, on transporta dans l'unique auberge le cavalier meurtri, suivi de sa monture éclopée,... ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 188. b) Par extension. — [En parlant du genou d'une personne] Ses genoux couronnés prenaient peu à peu figure de constellation (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 53 ). — [En parlant d'un vêtement couvrant le genou] Abimé à l'emplacement du genou. Ce pantalon cagneux et couronné (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 102 ). 2. [Par analogie de position; par référence à la position de la couronne au sommet de la tête, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Surplombé, dominé par..., couvert au sommet de... Sa tige couronnée d'un épi mobile (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE. Harmonies de la nature, 1814, page 54 ). Un plat de choucroûte (...) hérissé de saucisses et couronné de lard fumé de Strasbourg (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 167 ). Nom propre géographique : Le Grand-Couronné, près de Nancy. — Spécialement. a) ARBORICULTURE. Arbre couronné. Arbre qui se couronne, qui vieillit par le sommet. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). b) ART MILITAIRE. Hauteur, position couronnée. Occupé par les assiégeants qui en ont chassé les défenseurs (confer couronner I C 2 b). Lorsque le gouverneur de Gradisca vit l'Isonzo passé et les hauteurs couronnées, il capitula (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 679 ). c) ORNITHOLOGIE. Grue couronnée (ou oiseau royal). Grue dont la tête est surplombée d'une aigrette couleur d'or. L'oiseau royal ou grue couronnée est d'une taille très svelte; (...) sa tête est surmontée d'une gerbe de plumes effilées, jaunes, qu'il étale à volonté (N. Meissas, Résumés d'histoire naturelle, Zoologie, Paris/Lyon, Périsse frères, 1840, page 249), confer aussi Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). d) VÉNERIE. Cerf couronné. Cerf dont les bois sont formés d'une simple empaumure implantée directement sur l'os du front, sans meule ni perche. (Attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XXe. siècle (Pierre Larousse)). 3. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Surmonté par une couronne, un cercle. a) [En parlant de la tête, avec une nuance d'ornement, de parure] Cette belle lady (...) d'un front si caressant, couronnée de cheveux de couleur fauve et si fins (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 230 ). b) [En parlant d'une chose quelconque, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Une chapelle couronnée d'une petite voûte (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 530 ). Monts couronnés de pins ou de neiges austères (LÉON DIERX, Poèmes et poésies, 1864, page 52 ). — Spécialement. · BOTANIQUE. Graines couronnées. Graines surmontées d'un élément circulaire : Ø 3. Stephanospermum. Les graines que nous désignons sous ce nom avaient déjà été remarquées par M. Grand'Eury, qui nous les avait envoyées sous le nom de graines couronnées. (...) elles sont en effet remarquables par l'espèce de couronne qui surmonte leur testa et entoure le micropyle. ADOLPHE BRONGNIART, Recherches sur les graines fossiles silicifiées. 1876, page 29. · VÉNERIE. Cerf-couronné. Cerf dont la ramure se termine en couronne, en cercle (confer aussi C 2 d spécialement vénerie). (Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Larousse de la Langue française en six volumes). 4. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire de la couronne royale, à sa position au sommet de la tête et à ses dentelures] — Spécialement. ART MILITAIRE. Ouvrage couronné. " La double couronne est un ouvrage (...) où, au lieu d'un seul bastion (...) il en existerait deux entre les demi-bastions extrêmes. Enfin, si l'ouvrage comporte un plus grand nombre de bastions, on lui donne le nom de couronne " (Nouveau Larousse illustré, au mot couronne). (Attesté aussi dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). D.— Par métaphore. [Par référence à l'aspect ornemental de la couronne, avec ou sans référence à sa forme circulaire] . 1. Orné, paré. a) [En parlant d'un inanimé abstrait] Un coeur couronné d'innocence vaut mieux pour le marinier qu'une poupe ornée de fleurs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 2, 1810, page 111 ). Années (...) toutes couronnées de paix, de tranquilité et de bonheur (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 309 ). b) [En parlant d'un animé] Une jeune enfant couronnée de tous les dons et de toutes les grâces (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 721 ). 2. Terminé, conclu par une ultime amélioration, perfectionné : Ø 4.... le Roman de la rose (...) Cette production célèbre, commencée par Guillaume de Lorris, mais surtout continuée et couronnée par Jean de Meun, qui en agrandit le cadre et en modifia le caractère, demeura jusqu'au milieu du XVIe. siècle, (...) l'épopée en vogue... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 6. — Spécialement. VERSIFICATION. vieux. Rime, vers couronné(e). Rime ou assonance intérieure formée par la répétition des dernières syllabes du dernier vers : Ø 5.... la poésie est un chant, l'oreille encore retentissante de l'harmonie d'Homère et de la mélodie de Virgile, les élèves de Dorat retombèrent sur le patois national, sur des vers sans mesure, terminés en rimes plates, redoublées, ou équivoquées, couronnées, fratrisées,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828 page 80. 3. Poétique, vieux. Amour, feux couronné(s). Honoré, comblé par une suprême satisfaction. Il n'était pas un parmi ces odieux roués de sa suite qui ne se berçât du doux espoir de voir au premier jour sa flamme couronnée (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 230 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 273. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 671, b) 2 484; XXe. siècle : a) 1 392, b) 965. Forme dérivée du verbe "couronner" couronner COURONNER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Le complément désigne une personne] Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne. 1. Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. — Spécialement. THÉOLOGIE. [Le sujet désigne Dieu, le complément désigne un saint, un martyr, un mérite religieux ou une qualité] Le pieux Guillaume sera un des premiers élus, et Dieu le couronnera d'une double, d'une triple gloire (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 1, 1805, page 327 ). Le Père des humains, qui vient de punir le crime, songe à couronner l'innocence (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 203 ). 2. Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, à titre de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite. a) HISTOIRE. vieux : Ø 1. Ainsi, vous êtes gentilhomme? Vraiment j'en suis bien aise... Hélène avec chagrin Eût de sa noble main Posé le vert laurier sur le front d'un vilain. (À Hélène). Couronnez-le, madame. Il lui remet la couronne. HÉLÈNE, avec élan, allant à Pâris, Ah! de toute mon âme. Elle le couronne. LE CHOEUR, pendant le couronnement. Gloire à Pâris victorieux! HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Belle Hélène, 1865, I, 11, page 211. b) Récompenser les lauréats des concours académiques, les premiers élèves d'une classe au cours de la distribution des prix, ou une personne de grand mérite intellectuel, moral, en leur ceignant la tête d'une couronne, en la leur remettant ou en leur décernant un prix quelconque. Couronner un académicien, une rosière. Dans ce premier concours, l'Académie n'a cru devoir couronner l'éloquence d'aucun des concurrens (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 1833, page 491 ). « Regrettant d'avoir assez vécu pour voir surgir un nouvel art et la renommée couronner de nouveaux artistes » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 151 ). — En particulier. Couronner d'oranger. Ceindre la tête de la mariée d'une couronne de fleurs d'oranger en signe de virginité. Un acte juridique de mariage qu'elle signa, tandis que les mains du cardinal, gantées de rouge, la couronnaient d'oranger naturel (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 23 ). — Par extension. [Le complément désigne un produit de l'activité humaine] Décerner un prix à tel ouvrage, telle découverte, etc. On couronnait les plus gros lapins et les plus beaux boeufs qui avaient peau (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 3e. Memorandum, 1856, introduction, page 27 ). La Convention couronna officiellement l'invention de Claude Chappe (PIERRE ROUSSEAU, Histoire des techniques et des inventions, 1967, page 275) : Ø 2.... quel attrait peuvent avoir pour un auteur délicat des récompenses distribuées par des juges ignorants, incapables le plus souvent d'entendre les ouvrages qu'ils couronnent? Je ne te dirai rien des généreux sacrifices d'une société hollandaise, qui proposait gravement un prix de 30 ducats à quiconque établirait une manufacture d'acier qui rivalisât avec celles d'Angleterre,... JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, Les Charlatans modernes, 1791, page 274. — Au figuré. Récompenser, honorer, glorifier. Qui défend le droit inquiète la justice. Vous êtes condamné. De telles condamnations couronnent (VICTOR HUGO, Correspondance, 1869, page 214 ). La victoire viendrait couronner nos efforts et récompenserait les immenses sacrifices supportés (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 469 ). 3. Ceindre solennellement la tête des rois, des empereurs avec la couronne — symbole de royauté, de puissance; conférer, transmettre le titre de roi, reine... S'affranchir des prétentions que formaient les papes au droit de destituer ou de couronner les rois (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 162 ). Le pape (...) venu à Paris, me couronner, (...) consentait à ne pas me poser la couronne (...) me dispensait de communier en public avant la cérémonie (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 1043) : Ø 3.... pour la première fois, il fut salué du cri de « Vive le Roi! » puis il se rendit à Poitiers, où, avec une plus grande pompe, il se fit couronner. Dès lors, et bien qu'il ne fût pas encore sacré, il fut, pour tous les bons Français, le roi Charles VII. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1824, page 382. Remarque : On rencontre dans la documentation couronnomanie, substantif féminin Manie de couronner. En 1808, par les changements qu'un orgueil non contrarié depuis 8 ans et la couronnomanie avaient produits dans le génie de Napoléon, il arriva, que de ses douze ministres, huit au moins étaient des gens médiocres (Henri Beyle, dit Stendhal, Napoléon, tome 1, 1842, page 173). — Spécialement. RELIGION. [L'objet désigne le Christ] Couronner d'épines. Ceindre, par ironie, la tête du " roi " des Juifs avec des épines disposées en couronne. La foule des Prêtres et du peuple qui insulta le Fils de l'homme, le flagella, le couronna d'épine (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 389 ). — Par extension. Donner le pouvoir. La Révolution française (...) couronna le peuple (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 207 ). · Au figuré. Pousser au premier rang, donner la prééminence à... (Quasi-)antonyme : discréditer. Les gens du monde (...) couronnent ou détrônent, au gré de leurs sympathies ou de leurs brouilles, ceux dont la situation paraissait la plus solide et la mieux fixée (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 565 ). B.— [Le complément désigne une chose] 1. Orner d'une couronne quelque chose (vaisseau, tombe, etc.). (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). 2. Marquer d'une couronne quelque chose (armoiries, linge, etc.). (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). C.— Par analogie. [Le complément désigne généralement un inanimé concret] 1. [Par analogie de forme; par référence à la forme circulaire de la couronne] Encercler, entourer, environner, disposer en forme de couronne ou marquer d'un cercle. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) — Spécialement. ÉQUITATION. Couronner un cheval. Le faire tomber accidentellement en sorte que ses genoux soient couronnés, marqués d'une couronne, d'un cercle sans poil ou couvert de cicatrice. (Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré-Larousse de la Langue française en six volumes, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). 2. [Par analogie de position; par référence à la position de la couronne au sommet de la tête, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Dominer, surmonter, surplomber. Le bananier, dont les feuilles, (...) couronnent une tige (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 67 ). Le couvercle de la soupière que couronnaient des légumes en relief (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 143 ). — Spécialement. a) ARCHITECTURE. Poser une couronne (corniche, statue, etc.) sur une façade, un mur; y former une partie haute. Une corniche, du même style que l'entablement, couronnait cette porte unique (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 193 ). La Vierge de Vézelay (...) couronnait à l'origine le portail du centre (CHARLES DU BOS, Journal, 1922, page 164 ). b) ART MILITAIRE. [Le sujet désigne des personnes] Occuper une position (en général une hauteur plus ou moins élevée) dont on s'est emparé après en avoir chassé les défenseurs. Couronner les glacis, une hauteur, une position : Ø 4. Le général français (...) parvint bientôt au pied de Caldiero : mais Alvinzi lui-même avait occupé cette position, qui est bonne également contre Vérone. Le 12, à la pointe du jour, on vit toute son armée couronner ces hauteurs, qu'il avait couvertes de formidables batteries. Le terrain reconnu, Masséna dut attaquer la hauteur et forcer la droite de l'ennemi; cette hauteur enlevée, et l'ennemi la gardait mal, la bataille se trouvait décidée. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 545. 3. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] a) [Avec une nuance d'ornement] Encercler en dominant la tête. Un visage (...) que couronnait une magnifique chevelure d'un châtain sombre à reflets blonds (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 22 ). La lune descendait (...) pour couronner (...) le front de Véronique des cornes mystiques de son croissant d'argent (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 218 ). b) [Avec ou sans nuance d'ornement] Encercler en dominant quelque chose. L'oeuf avait roulé dans le sang; la rondelle de tomate qui le couronnait s'était détachée (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 101 ). — Poétique. [Avec une nuance d'ornement] : Ø 5.... la gloire liquide et jaunâtre d'un brouillard humide couronna un instant la tête de chaque arbre de la forêt — un instant une bande jaune et lumineuse, merveilleusement translucide, brilla sur l'horizon où chaque arbre découpa en une seconde ses moindres branches,... JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 34. — Spécialement. · ART DENTAIRE. Couronner une dent. Mettre sur la dent une couronne artificielle, une capsule métallique. (Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Larousse de la Langue française en six volumes). · HORTICULTURE. Couronner un arbre. Tailler le sommet de façon à former une couronne. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE), 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) 4. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire, à la position au sommet de la tête, aux dentelures de la couronne royale] Dominer à la manière d'une couronne royale, former des dentelures en encerclant Mes soixante-douze andouillers qui couronnent ma tête (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 401 ). Une tour carrée (...) se donnait prétentieusement figure de donjon. Des créneaux la couronnaient (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 179 ). D.— Par métaphore. [Par référence à la forme circulaire de la couronne, à son aspect ornemental et parfait; le complément désigne généralement un inanimé abstrait] 1. Terminer, conclure en améliorant, en parachevant, apporter la dernière perfection. a) [Le sujet désigne une personne ou un ensemble de personne] Enfin ces deux amis couronnent la plus belle vie par la plus belle mort, en périssant l'un pour l'autre dans l'exécution d'un acte vertueux (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 310 ). — En particulier, littéraire. [Le complément désigne un chapitre, un vers, un mot] De tous les noms hébreux que Hugo pouvait choisir pour couronner un vers, il faut avouer qu'il n'y en avait certainement aucun qui sonnât aussi bien, aussi beau que Jérimadeth (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo. 1910, page 728 ). b) [Le sujet désigne une chose abstraite] L'amour viendra-t-il couronner l'amitié (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 453 ). Une oeuvre immense est largement commencée, oeuvre de synthèse venant couronner les recherches (Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 778 ). — Locution. Pour couronner (l'édifice, le tout, etc.). Enfin, pour couronner l'édifice, rien n'égale l'amour grave et didactique que nous portons aux êtres légitimement désignés à notre affection (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 30 ). Vous vous offrez d'être chauve, d'être ventru, d'être cagneux et, pour couronner le tout, vous êtes méchant, vous êtes ignoblement méchant (GEORGES DUHAMEL, NOTAIRE HAVRE, 1933, page 227) : Ø 6.... dans cette même soirée où l'actrice a envoyé un regard à son banquier, elle en a une demi-douzaine dans le coin de l'oeil qu'elle adresse à d'autres hommes d'argent, à son journaliste, à son auteur, et, pour couronner, à celui qui la bat. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart. 1855, page 180. · Locution proverbiale. La fin couronne l'oeuvre. " La fin complète dignement l'oeuvre commencée " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). 2. Poétique, vieux. Apporter une suprême satisfaction à..., honorer, combler. Couronner les voeux, les espérances. Le jour qui va bientôt éclore Du bonheur le plus doux doit couronner leurs voeux (PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, page 261) : Ø 7. Le plus infime des pécheurs peut faire avorter, peut faire aboutir Une espérance de Dieu; Le plus infime des pécheurs peut découronner, peut couronner Une espérance de Dieu. Et c'est de nous que Dieu attend Le couronnement ou le découronnement d'une espérance de lui. CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, page 253. — En particulier, domaine amoureux. Couronner la flamme, les feux de... : Ø 8. Almar, jeune guerrier plein de force et d'adresse, De ma fille Daura recherchait la tendresse : Il l'obtint; et déjà l'on attendait le jour Qui devait par l'hymen couronner leur amour,... PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Ossian, Les Chants de Selma, 1827, page 122. II.— Emploi pronominal réfléchi. A.— [Le sujet désigne une personne ou un ensemble de personne] Se ceindre la tête d'une couronne. 1. Se ceindre la tête d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés, en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. Couronnez-vous de fleurs. Chers enfants, dansez, dansez! (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 248 ). Vous parfumant de musc, vous couronnant de fleurs (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, 1883, page 142 ). 2. Se ceindre la tête de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse à titre de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite; au figuré [Par référence à la couronne de gloire] Se glorifier, se féliciter... On ménageait à la garde citoyenne quantité de petites occasions de gloriole et de triomphes (...) croyant chaque soir avoir sauvé la patrie. Elle se couronnait, s'illuminait, se félicitait, se décorait (ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 92 ). 3. [Le sujet désigne un roi, un empereur] Se ceindre solennellement la tête de la couronne, symbole de royauté, de puissance; se sacrer roi, se conférer le titre de roi, la puissance; par extension se donner le pouvoir, se hausser au premier rang. Les lieutenants se couronnent rois (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 436 ). B.— [Par analogie de forme] S'encercler, s'entourer d'éléments de parure.... comme des fruits d'automne, D'enfants beaux et vermeils la table se couronne (AUGUSTE BRIZEUX, Marie, 1840, page 47 ). — Spécialement et absolument, ART VÉTÉRINAIRE. [Le sujet désigne un cheval] Se marquer de couronnes, se blesser aux genoux. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). C.— [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire et à la position de la couronne au sommet de la tête, avec nuance d'ornement; le sujet désigne généralement un inanimé] S'encercler de... en dominant quelque chose, se couvrir au sommet d'éléments de parure. 1. [Le complément désigne un animé] Les hauteurs de Sèvres et les terrasses de Bellevue se couronnaient d'hommes du peuple (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 638 ). Les rosiers se couronnent de moucherons (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 130 ). 2. [Le complément désigne un inanimé, en particulier un végétal] Les marronniers de la treille ont achevé de se vêtir; ils sont superbes et quelques-uns se couronnent déjà de leurs aigrettes blanches (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 271 ). Les autres édifices (...) se couronnaient de flammes (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 908 ). Les sommets se couronnaient de bois sacrés (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 118 ). — Spécialement et absolument, BOTANIQUE. [Le sujet désigne un arbre] Se dessécher par la couronne, la tête, la cime. Les arbres se couronnaient et portaient dommage au potager (ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 307 ). · Par comparaison. Ma tête se dessèche. Comme un arbre qui se couronne, je sens, lorsque le vent souffle, qu'il passe dans mon faîte à travers bien des branches dépéries (MAURICE DE GUÉRIN, Journal, 1835, page 233 ). Remarque : Dans les emplois B et C la construction pronominale a le sens passif; un complément prépositionnel de précise souvent la nature de ce qui couronne. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 915. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 252, b) 1 190; XXe. siècle : a) 1 067, b) 689.

« de Naboth, 1862, page 33. SYNTAXE :, EXPR., Duc, empereur, roi couronné.

Tête couronnée. Souverain, monarque (confer couronnant II A). — Spécialement.

RELIGION. — [En parlant du Christ] Couronné d'épines.

Notre-Seigneur assis et couronné d'épines (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1864, page 258 ).

Substantif.

Institut et musée (...) Decamps, Samson; le couronné d'épines du Titien (JULES MICHELET, Journal, 1845, page 595 ). · Par comparaison.

Amour, tu es une passion, mais passion d'un martyr, (...) comme celle du Christ.

Passion couronnée d'épines où nulle pointe ne manque (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1834, page 1015 ). · Au figuré.

Tourmenté, affligé.

Les premiers efforts des enfants qui seront couronnés d'épines (ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 104 ). — [En parlant des Mages] Substantif.

Les trois couronnés. Les trois rois mages.

Aux pieds du divin enfant, Je vais (...) Comme les trois couronnés Et comme eux je suis en quête (...) De la crèche (MAURICE DE GUÉRIN, Poésies, 1838, page 111 ). B.— Par extension.

[En parlant d'une chose, notamment d'armoiries] Marqué d'une couronne.

Ses boutons de métal au chiffre couronné du vicomte (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 6 ).

Un buvard en maroquin blanc, dont se détache le relief d'un M couronné en bronze doré (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1874, page 1017 ). C.— Par analogie.

[En parlant généralement d'une chose concrète] Qui rappelle une couronne. 1.

[Par analogie de forme] Qui a la forme circulaire d'une couronne, qui est disposé en cercle. a) Spécialement.

ART VÉTÉRINAIRE.

Cheval couronné.

Cheval qui, après une chute, présente au(x) genou(x) un cercle sans poil, couvert de cicatrice, ou un cercle de poils blancs.

Une ancienne pouliche encore fort belle, un peu couronnée seulement (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 185) : Ø 2.

Le cheval buta, s'abattit, et le fougeux gentilhomme fut jeté sur un tas de pierres.

(...) on ramassa M.

de Seigneulles, qui avait la figure écorchée et ne pouvait plus se tenir sur ses jambes; quant à Bruno, il était affreusement couronné.

Le village se trouvant à peu de distance, on transporta dans l'unique auberge le cavalier meurtri, suivi de sa monture éclopée,... ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 188. b) Par extension. — [En parlant du genou d'une personne] Ses genoux couronnés prenaient peu à peu figure de constellation (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 53 ). — [En parlant d'un vêtement couvrant le genou] Abimé à l'emplacement du genou.

Ce pantalon cagneux et couronné (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 102 ). 2.

[Par analogie de position; par référence à la position de la couronne au sommet de la tête, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Surplombé, dominé par..., couvert au sommet de...

Sa tige couronnée d'un épi mobile (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.

Harmonies de la nature, 1814, page 54 ).

Un plat de choucroûte (...) hérissé de saucisses et 2. »

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