Définition du terme: CRÉNELÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Définition du terme: CRÉNELÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de créneler* II.— Emploi adjectival. A.— Muni de créneaux. Remparts, mur, village, donjon crénelé(s). Séville est entourée d'une enceinte de murailles crénelées, flanquées par intervalles de grosses tours (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 326 ). — Par analogie. Murs crénelés de tessons de bouteille (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 186 ). Fils de fer crénelés (JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique. 1921, page 209 ). B.— Par métaphore. Façonné à l'image de créneaux. Ongles crénelés, cuits par les lessives (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 97 ). L'écriture crénelée de ma femme (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Journal, États-Unis, 1946, page 182 ). C.— Par extension. Abrité comme derrière des créneaux, retranché. Mon père est toujours bardé et crénelé dans sa volonté (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 140) : Ø Des auteurs résistent dans leurs châteaux à la Montaigne, retranchés et crénelés dans leurs fautes de français et leurs inélégances. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 6, 1863-69, page 355. D.— Emplois spéciaux (confer supra A) 1. HÉRALDIQUE. Se dit des pièces qui ont des créneaux tournés vers le chef de l'écu (à la différence de bastillé). Pal crénelé. Croix crénelée (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). 2. BOTANIQUE et ENTOMOLOGIE. Dont les bords sont découpés, garnis de crénelures (se dit des organes foliacés, pétales, sépales, etc., des ailes d'insectes, etc.). Perche crénelée ou, substantif féminin, crénelée. Ailes avec une large bande crénelée (EDMOND PERRIER, Traité de zoologie, tome 1, 1893, page 1305 ). Fréquence absolue littéraire : 147. Forme dérivée du verbe "créneler" créneler CRÉNELER, verbe transitif. A.— Faire des créneaux sur quelque chose, en général avec une intention de défense. On avait crénelé les murs du parc et attendu l'ennemi (PAUL VIALAR, Le Petit jour, 1947, page 287 ). — Par métaphore. Façonner en créneaux. Des entassements de rocs jetés pêle-mêle, qui crénèlent les hauteurs et bossellent les pentes (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 251 ). Deux lignées de maisons crénelant de noir opaque le fond plus pâle de la nuit (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, III, page 118 ). · Emploi pronominal à sens passif. Les terrasses et les plates-formes se crénèlent dans la nue (LOUIS BERTRAND, DIT ALOYSIUS BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, page 53 ). B.— MÉTROLOGIE. Faire un cordon sur l'épaisseur de (une pièce de monnaie). Créneler une pièce de monnaie (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). C.— Emploi pronominal. 1. TECHNIQUE MILITAIRE. Former le créneau (confer ce mot II B 1 c). Les préparatifs étaient terminés. On entendait les soldats se créneler et les capitaines donner des ordres (VICTOR HUGO, Histoire d'un crime, 1877, page 118 ). 2. Au figuré. Se retrancher comme derrière des créneaux. Il s'était crénelé dans cette masure (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 353 ). Remarque : Comme le précédent, cet emploi n'est pas attesté dans les dictionnaires. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 13.