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Définition du terme: CRUCIFIÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRUCIFIÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de crucifier* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne] 1. Qui est supplicié sur une croix : Ø 1. Vois ton frère [André] à jamais sur la roue qui fait la croix de saint André, crucifié sur le compas et sur la rose des vents, comme il convient à un marin et passeur du Dieu tout-puissant,... PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, 1915, page 415. — Emploi comme substantif. [En particulier en parlant de Jésus-Christ] : Ø 2. Te souviens-tu de ce que le Crucifié a dit au larron qui mourait à sa droite : « Aujourd'hui même, tu seras avec moi au paradis ». ALBERT CAMUS, Les Possédés, adapté de Fédor Dostoïevski, 1959, 3e. partie, 21e. tableau, page 1107. · Par métaphore. Les vrais crucifiés ce sont les amoureux; Ils sont cloués vivants aux bras de la femelle (JEAN RICHEPIN, Les Caresses, 1877, page 244) : Ø 3. En une page angoissante, Marx compare le prolétariat au Christ sur la croix : de même, montre-t-il, que l'homme-Dieu crucifié est pour les chrétiens le rédempteur des hommes, c'est-à-dire celui qui réconcilie l'humanité et la divinité entre lesquelles il est comme déchiré, ainsi le prolétariat, véritable crucifié du monde moderne, peut seul détruire les contradictions actuelles, parce qu'entre elles il est écartelé, parce qu'il est celui qui en souffre le plus. JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 10. 2. Par extension. Qui est attaché en guise de supplice. — Par métaphore. Crucifié dans son fauteuil, Costals dut boire jusqu'à la lie ce film français (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1295 ). — Emploi comme substantif. Le crucifié du Caucase [Prométhée] (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 194 ). 3. Par plaisanterie, populaire. Décoré (d'une croix) (Confer Edmond de Goncourt, Jules de Goncourt, Journal, 1888, page 739). B.— [Par analogie de forme; en parlant d'un animé ou d'un inanimé concret] Qui est disposé en croix et souffre de cette disposition. Le corps prostré (...) crucifié sur le sol (ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 49 ). Deux blessés couchés, crucifiés par terre (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 314 ). C.— Par extension (et souvent par hyperbole) 1. [En parlant d'une personne ou d'une collectivité] Qui est tourmenté physiquement ou moralement. Un visage de mère crucifiée par l'anxiété (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 217 ). Crucifié de remords (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 94 ). 2. [En parlant d'une attitude] Qui exprime le tourment. Un ton crucifié (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1283 ). Ce visage crucifié, cette tête suppliciée (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 272 ). Fréquence absolue littéraire : 349. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 229, b) 349; XXe. siècle : a) 706, b) 676. Forme dérivée du verbe "crucifier" crucifier CRUCIFIER, verbe transitif. A.— [Par référence au supplice de la croix] 1. Faire mourir par le supplice de la croix. Cela valait la peine de créer le monde, dit Dieu, puisque vous l'avez fait servir à me crucifier! (PAUL CLAUDEL, Poésies diverses, 1952, page 885 ). — Emploi absolu, rare. Monde affreux qui fais grâce avec férocité. Toi dont l'aveuglement crucifie et lapide (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 880 ). 2. Par métaphore et au figuré. Soumettre à la torture, tourmenter. a) [L'objet est une personne] Le souvenir de vos erreurs ne laissera pas de vous crucifier longtemps (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 199 ). — Emploi pronominal réfléchi, rare. Olivier resta immobile à la même place, se crucifiant sur la croix des souvenirs (HENRI MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 174 ). b) [L'objet est un inanimé abstrait] : Ø 1. C'est une étrange fantaisie D'avoir voulu sur ce papier Crucifier la poésie Comme une fleur sur un herbier : Elle n'est plus qu'une victime; Il ne demeure sous vos yeux Plus rien de sa primeur intime, Tous les vers écrits sont si vieux! ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, Sur un album, 1875, page 191. — SPIRITUALITÉ. · Anéantir dans la souffrance. Crucifier les complaisances de l'amour-propre (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 397) : Ø 2. Parce que Prouhèze et Rodrigue crucifient leur amour, ils le fixent à jamais et le rendent éternel. FRANÇOIS MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes, 1961, page 144. · Mortifier (par référence à Saint Paul, Galiléens 6/15). Hommes qui commandent à leur propre chair et qui crucifient leur volonté (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 107 ). B.— [Par référence analogie à la forme d'une croix] Littéraire. 1. Disposer en croix. Un vrai jardin fruitier (...) où des pêchers sont crucifiés sur les murs (FRANÇOIS COPPÉE, Contes rapides, 1889, page 251 ). L'arbre qu'on crucifie pour fructifier (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1890, 3e. partie, page 165 ). — Emploi pronominal réfléchi. Se mettre en forme de croix. Leurs bras [des orateurs] se crucifient dans l'espace (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 66 ). Argot. On veut posséder une femme, se crucifier sur elle, et on croit conquérir sa propre rédemption (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 85 ). 2. Partager en forme de croix. Par les quatre horizons qui crucifient le Monde (FRANCIS JAMMES, Clairières dans le ciel, 1906, page 208 ). Remarque : 1. Si dans ces emplois crucifier renvoie principalement à la forme d'une croix, dans la plupart d'entre eux, la connotation de souffrance infligée ou subie est présente métaphoriquement. 2. On rencontre dans la documentation crucificateur, substantif masculin et adjectif, en emploi figuré Crucificateur qui inventa la torture de l'espalier (ALEXANDRE ARNOUX, Le Calendrier de Flore, 1946, page 92). Le pharisaïsme crucificateur de la Thora (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 47). Non mentionné dans les dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11

« ton crucifié (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1283 ).

Ce visage crucifié, cette tête suppliciée (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 272 ). Fréquence absolue littéraire : 349.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 229, b) 349; XXe.

siècle : a) 706, b) 676. Forme dérivée du verbe "crucifier" crucifier CRUCIFIER, verbe transitif. A.— [Par référence au supplice de la croix] 1.

Faire mourir par le supplice de la croix.

Cela valait la peine de créer le monde, dit Dieu, puisque vous l'avez fait servir à me crucifier! (PAUL CLAUDEL, Poésies diverses, 1952, page 885 ). — Emploi absolu, rare.

Monde affreux qui fais grâce avec férocité.

Toi dont l'aveuglement crucifie et lapide (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 880 ). 2.

Par métaphore et au figuré.

Soumettre à la torture, tourmenter. a) [L'objet est une personne] Le souvenir de vos erreurs ne laissera pas de vous crucifier longtemps (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 199 ). — Emploi pronominal réfléchi, rare.

Olivier resta immobile à la même place, se crucifiant sur la croix des souvenirs (HENRI MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 174 ). b) [L'objet est un inanimé abstrait] : Ø 1.

C'est une étrange fantaisie D'avoir voulu sur ce papier Crucifier la poésie Comme une fleur sur un herbier : Elle n'est plus qu'une victime; Il ne demeure sous vos yeux Plus rien de sa primeur intime, Tous les vers écrits sont si vieux! ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Vaines tendresses, Sur un album, 1875, page 191. — SPIRITUALITÉ. · Anéantir dans la souffrance.

Crucifier les complaisances de l'amour-propre (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 397) : Ø 2.

Parce que Prouhèze et Rodrigue crucifient leur amour, ils le fixent à jamais et le rendent éternel. FRANÇOIS MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes, 1961, page 144. · Mortifier (par référence à Saint Paul, Galiléens 6/15). Hommes qui commandent à leur propre chair et qui crucifient leur volonté (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 107 ). B.— [Par référence analogie à la forme d'une croix] Littéraire. 1.

Disposer en croix.

Un vrai jardin fruitier (...) où des pêchers sont crucifiés sur les murs (FRANÇOIS COPPÉE, Contes rapides, 1889, page 251 ).

L'arbre qu'on crucifie pour fructifier (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1890, 3e.

partie, page 165 ). — Emploi pronominal réfléchi.

Se mettre en forme de croix. Leurs bras [des orateurs] se crucifient dans l'espace 2. »

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