Devoir de Philosophie

Définition du terme: CRUEL, -ELLE, adjectif.

Publié le 04/12/2015

Extrait du document

Définition du terme: CRUEL, -ELLE, adjectif. A.— [En parlant d'une personne et de son comportement] 1. Qui prend plaisir à provoquer volontairement la souffrance physique ou morale d'autrui (ou d'un animal). Ces femmes-là aiment à être méprisées par leur amant, elles ne l'aiment que cruel (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'amour, 1822, page 128 ). Le tendre Racine et le cruel Racine (...) Souvent un homme est irritable dans la mesure où il est tendre (FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 73) : Ø 1.... j'avais déjà remarqué que le bas peuple est peu intelligent, brutal, cruel même, à l'égard des faibles : les enfants et les animaux domestiques. Ce soir, devant la poste, en présence d'une foule qui ne réclamait pas, un homme, tenant un chien malade par les pattes de derrière, lui brisait le crâne contre les barreaux d'une grille. Impatienté de ce que sa victime mettait trop de temps à mourir, il a fini par la lancer pantelante et hurlante, sous les roues des voitures pour qu'elle y fût écrasée. JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 177. SYNTAXE : Ennemi cruel, cruel ennemi. Il y a un plaisir délicieux à serrer dans ses bras une femme qui vous a fait beaucoup de mal, qui a été votre cruelle ennemie pendant longtemps et qui est prête à l'être encore (STENDHAL, Amour, 1822, page 246). PARADIGMES. (Quasi-) synonymes : acharné, atroce, barbare, dur, féroce, impitoyable, inhumain, méchant, sadique, sauvage; (quasi-)antonymes bon, compatissant, humain, pitoyable, tendre. — Par analogie. [En parlant d'une entité ou d'un objet plus ou moins personnifié(e)] Mes adversités, (...) commencèrent avec ma vie. La cruelle fortune m'arracha des bras de ma mère (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-tombe, tome 4, 1848, page 414).... un plomb cruel qui, dans sa course, brille, Siffle, et, fendant les airs, vous frappe sans pardon (PAUL VERLAINE, Premiers vers, 1858-66, page 1 ). — Par métonymie. [En parlant d'une partie du corps, d'une attitude physique ou morale, d'une forme d'expression, etc.] Qui trahit une volonté de faire souffrir. Mot cruel. Après le meurtre d'une bête ou d'un homme, le plaisir le plus cruel du paysan, c'est sans doute de couper des arbres (JULES RENARD, Journal, 1902, page 780 ). Un mélange incroyable de violence et de douceur : très enfantine, avec une petite bouche cruelle, qu'un rien pinçait méchamment (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 272) : Ø 2. Cette fois, Jules ne fut point accueilli avec ces tournures polies qui lui avaient semblé si cruelles lors de la première entrevue. (...) elle était tremblante, et, comme le ton de Jules était fort réservé et que ses tournures de phrases étaient presque celles qu'il eût employées avec une étrangère, ce fut le tour d'Hélène de sentir tout ce qu'il y a de cruel dans le ton presque officiel lorsqu'il succède à la plus douce intimité. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1838, page 190. Ø 3. Ce naturel gouailleur et bilieux, cette âpreté cruelle qui aime à faire souffrir, leur [ceux qui sont nés sociables] répugne éternellement. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 449. · Jeu cruel. C'était devenu pour elle un jeu cruel de le faire rougir, et presque sa seule prise sur lui (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 503 ). — Locution. En faire voir de cruelles à quelqu'un. Lui mener la vie dure; synonyme familier : en faire voir des pierres, en faire voir de toutes les couleurs. Ah! J'en ai mené une dure d'existence, moi, en ce temps-là! Il m'en a fait voir de cruelles! (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Masque, 1889, page 1167 ). Sans doute je ne veux pas dire que Madame avait raison. Elle lui en faisait voir de cruelles (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 681 ). 2. Par extension. Qui est indifférent à la souffrance ou aux malheurs d'autrui. Synonymes : inhumain, insensible : Ø 4. Quelqu'un vint dire : « Elle est passée ». Je me jetai à genoux au point H pour remercier Dieu de cette grande délivrance. Si les Parisiens sont aussi niais en 1880 qu'en 1835, cette façon de prendre la mort de la soeur de la mère me fera passer pour barbare, cruel, atroce. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 240. — En particulier. [En parlant d'une femme] Insensible, rebelle aux avances d'un homme. J'enflamme un campagnard grison : Je suis cruelle, et celui-là m'épouse (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 166) : Ø 5. Un prince qui avait renoncé à sa patrie, abandonné son trône et ses états, franchi les monts, passé les mers, soutenu vingt combats, couru mille dangers pour une cruelle dont il osait à peine espérer la faveur d'un regard moins sévère, était un exemple à citer... JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 309. — Locution, par euphémisme. Être peu cruelle pour quelqu'un. Lui accorder ses faveurs. Tullia la danseuse, qui, disait-on, était peu cruelle pour Du Bruel (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 439 ). Ne pas trouver de cruelles (substantif). Être heureux en amour. Ranuce-Ernest IV, qui trouvait rarement des cruelles, était piqué de ce que la vertu de la duchesse, bien connue à la cour, n'avait pas fait exception en sa faveur (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 132 ). — Par métonymie. [En parlant d'une expression du visage, d'une attitude, etc.] Qui exprime l'indifférence. Il semble qu'une divinité champêtre se soit déguisée en Parisienne pour observer, avec un détachement cruel, le petit manège des femmes (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page V. ). B.— [En parlant d'une chose] Qui provoque une souffrance, un effet pénible. Cruelle alternative, nécessité; souvenirs cruels. Le coup de fouet cruel de la plaisanterie parisienne (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 363) : Ø 6. Voyez-vous, il n'y a qu'une façon d'aimer les femmes, c'est d'amour. Il n'y a qu'une façon de leur faire du bien, c'est de les prendre dans ses bras. (...) Tout le reste, amitié, estime, sympathie intellectuelle, sans amour est un fantôme cruel, car ce sont les fantômes qui sont cruels : avec les réalités on peut toujours s'arranger. HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1163. · Cruel embarras. Il se trouva plongé dans le plus cruel embarras, dans une détresse épouvantable (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Dimanches d'un Bourgeois de Paris, 1880, page 285 ). Cruelles pertes. Il y eut un essai d'offensive allemande (...) entre le village et le fort. Un bataillon du 7e. régiment de réserve allemand (121e. division) y subit de cruelles pertes (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 109 ). — Par extension. Qui ne laisse rien dans l'ombre, implacable. Lucidité, lumière cruelle. Parle-t-il [Picasso] ? Sa boutade montre ce dont il parle sous un jour cruel (JEAN COCTEAU, Poésie critique 1, 1959, page 104) : Ø 7. Pauvre Annie! La musique pompeuse et triste te raille, t'amollit, t'étreint jusqu'aux larmes; et tu gâtes ton émotion en te retenant de pleurer, en songeant à l'invasion proche et cruelle de la lumière, aux regards avisés de Claudine... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine s'en va, 1903, page 82. — Par affaiblissement. Pénible, désagréable. Il y a eu de cruels retards dont vous convenez à peine et une autre chose un peu mortifiante pour moi dont vous ne convenez pas du tout (LÉON BLOY, Journal, 1898, page 275 ). Juin n'est cruel qu'aux citadins sans voiture, encadrés étroitement de pierre chaude, qu'à l'homme serré contre l'homme (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 67 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 727. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 9 642, b) 6 033; XXe. siècle : a) 6 453, b) 4 760.

« Ø 3.

Ce naturel gouailleur et bilieux, cette âpreté cruelle qui aime à faire souffrir, leur [ceux qui sont nés sociables] répugne éternellement. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 449. · Jeu cruel.

C'était devenu pour elle un jeu cruel de le faire rougir, et presque sa seule prise sur lui (HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 503 ). — Locution.

En faire voir de cruelles à quelqu'un.

Lui mener la vie dure; synonyme familier : en faire voir des pierres, en faire voir de toutes les couleurs.

Ah! J'en ai mené une dure d'existence, moi, en ce temps-là! Il m'en a fait voir de cruelles! (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Masque, 1889, page 1167 ).

Sans doute je ne veux pas dire que Madame avait raison.

Elle lui en faisait voir de cruelles (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 681 ). 2.

Par extension.

Qui est indifférent à la souffrance ou aux malheurs d'autrui.

Synonymes : inhumain, insensible : Ø 4.

Quelqu'un vint dire : « Elle est passée ».

Je me jetai à genoux au point H pour remercier Dieu de cette grande délivrance.

Si les Parisiens sont aussi niais en 1880 qu'en 1835, cette façon de prendre la mort de la soeur de la mère me fera passer pour barbare, cruel, atroce. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 240. — En particulier.

[En parlant d'une femme] Insensible, rebelle aux avances d'un homme.

J'enflamme un campagnard grison : Je suis cruelle, et celui-là m'épouse (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 166) : Ø 5.

Un prince qui avait renoncé à sa patrie, abandonné son trône et ses états, franchi les monts, passé les mers, soutenu vingt combats, couru mille dangers pour une cruelle dont il osait à peine espérer la faveur d'un regard moins sévère, était un exemple à citer... JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 309. — Locution, par euphémisme.

Être peu cruelle pour quelqu'un. Lui accorder ses faveurs.

Tullia la danseuse, qui, disait-on, était peu cruelle pour Du Bruel (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 439 ).

Ne pas trouver de cruelles (substantif).

Être heureux en amour.

Ranuce-Ernest IV, qui trouvait rarement des cruelles, était piqué de ce que la vertu de la duchesse, bien connue à la cour, n'avait pas fait exception en sa faveur (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 132 ). — Par métonymie.

[En parlant d'une expression du visage, d'une attitude, etc.] Qui exprime l'indifférence.

Il semble qu'une divinité champêtre se soit déguisée en Parisienne pour observer, avec un détachement cruel, le petit manège des femmes (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page V.

). B.— [En parlant d'une chose] Qui provoque une souffrance, un effet pénible.

Cruelle alternative, nécessité; souvenirs cruels.

Le coup de fouet cruel de la plaisanterie parisienne (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 363) : Ø 6.

Voyez-vous, il n'y a qu'une façon d'aimer les femmes, c'est d'amour.

Il n'y a qu'une façon de leur faire du bien, c'est de les prendre dans ses bras.

(...) Tout le reste, 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles