Définition du terme: DANOIS, -OISE, adjectif et substantif. I.— Adjectif. Qui se rapporte au Danemark ou à ses habitants. Exportations danoises de bacon (...) élevage du porc danois (MAURICE WOLKOWITSCH, L'Élevage dans le monde, 1966, page 202) : Ø 1.... je vois dans l'encadrement de la fenêtre un bout du drapeau danois, rose géranium et blanc, qui flotte sur l'hôtel, et la mer. Lorsqu'il fait beau j'aperçois la côte de Suède. JULIEN GREEN, Journal, 1937, page 112. — Spécialement. · ART MILITAIRE. vieux. (Hache) danoise. Richard, l'écu au cou, une hache danoise à la main (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 278 ). · PALÉOGRAPHIE. Lettres danoises. Le caractère runique a aussi été connu sous les noms de lettres danoises, scythes, gothiques et irlandaises (ANTOINE-FRANÇOIS MOMORO. Traité élémentaire de l'imprimerie, ou le manuel de l'imprimeur, 1794, page 299 ). · TECHNOLOGIE. Barre danoise. On donne le nom de barre danoise à [des] (...) barres [de faucheuses] qui portent généralement 34 doigts au lieu de 18 (G. PASSELÈGUE, Les Machines agricoles, 1930, page 173 ). · ZOOLOGIE. (Âne, cheval) danois. Espèce trapue et forte d'âne, de cheval. Son genet danois, suivi de deux bassets (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, 1877, page 92 ). L'âne blanc le suivait, sabotant sec, et puis le danois bringé aux grosses pattes molles (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 89 ). Chien danois. Les noms communs ne collent jamais avec les noms propres; il n'y a pas de crêpe marocain au Maroc, de chats siamois au Siam, de chiens danois au Danemark (PAUL MORAND, Le Voyageur et l'amour, 1932, I, 1, page 56 ). Remarque : Pour l'emploi substantival, confer infra II C. Par métonymie, rare, adjectif invariable. Qui a la couleur fauve de certains chiens danois. Un charmant petit chapeau [de castor] , couleur danois (Journal des femmes. novembre 1847, page 351 ). II.— Substantif. A.— Celui, celle qui habite au Danemark ou en est originaire : Ø 2. Au fond, tout Danois est certain que le Danemark seul existe nécessairement et que ce qui n'est pas lui pourrait fort bien ne pas exister. Passé la frontière de cette Chine minuscule, il n'y a plus que des barbares, une humanité inférieure. Allez dire à ces pauvres gens que l'ombilic du monde pourrait être ailleurs que dans la Baltique!... LÉON BLOY, Journal, 1899, page 302. B.— Langue scandinave parlée au Danemark et enseignée dans des territoires danois (actuels ou anciens). Si je parlais le danois avec une facilité éblouissante (LÉON BLOY, Journal, 1899 page 338 ). C.— ZOOLOGIE. Chien assez grand, au poil ras, aux oreilles courtes, de couleur variée, dont l'origine danoise est sujette à caution et représenté par deux variétés principales se distinguant par leur taille : Ø 3. Vinrent ensuite ces énormes danois, qui couraient devant les voitures tout exprès pour culbuter les piétons, comme J.-J. Rousseau en fit l'expérience. À ceux-ci, succédèrent les danois mouchetés du comte de L., qu'une convention tacite semblait si bien avoir réservés à la noblesse... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 198. · (Danois) arlequin. Danois tacheté de blanc et de noir. Des écuries trop vastes où ne vivent plus que deux chevaux (...), et six danois arlequins (PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 133 ). · Grand, petit danois. Une paire de grands danois au poil fauve, qui se dressaient debout, la gueule ouverte (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1425 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Danoisement, adverbe. À la manière des Danois. Vivre danoisement dans la douceur danoise de cette ville (VALÉRY LARBAUD, Barnabooth, 1913, page 72). b) Dano-norvégien, ienne, adjectif. Qui concerne le Danemark et la Norvège. L'idée d'une mer septentrionale comprenant l'espace entre le Groenland, l'Islande, la Scandinavie et l'Écosse, s'exprime maintes fois au XVIe. siècle dans les revendications dano-norvégiennes (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 266). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 278. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 488, b) 71; XXe. siècle : a) 805, b) 242.
