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Définition: ESQUINTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESQUINTÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. Familier. I.— Participe passé de esquinter* II.— Adjectif. [En parlant de pers] Extrêmement fatigué (physiquement et/ou psychologiquement). Synonymes : fourbu, flapi, moulu (familier). Tu as l'air esquinté, mon petit. Tu as tort de prendre tellement à coeur les finances publiques (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 207) : Ø Il gisait, esquinté, fourbu, incapable de réunir deux idées dans sa cervelle qui lui semblait battre, décollée, sous la peau du crâne. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 82. Remarque : On rencontre dans la documentation des attestations de esquinté employé substantivement au sens de « blessé ». — Et chez nous, y en a-t-il eu beaucoup d'esquintés?... — Ben, la compagnie de de Scève a trinqué : huit tués, une trentaine de blessés (VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 245). Fréquence absolue littéraire : 2 Forme dérivée du verbe "esquinter" esquinter ESQUINTER, verbe transitif. Familier. A.— 1. [Le complément d'objet désigne une personne] Mettre à mal, blesser. Protège la vertu des femmes, ça vaudra mieux que d'assommer Grenais et Beuillard, de faire esquinter par tes flics roumains la pauvre petite garce qui les a donnés... (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 141 ). · Se faire esquinter. Gaspard, en avançant, regarda son pied, son unique pied, et il dit à mi-voix : — Nous, on s'ra fait esquinter, pis ces gosses-là qu'auront l'profit, ils nous grimperont dessus!... (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 158 ). Sa fureur était telle qu'il se demandait s'il n'allait pas, au risque de se faire esquinter, foncer dans le tas [d'étudiants] (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 401 ). 2. En construction pronominale. a) réfléchi indirect. [Avec un objet direct désignant une partie du corps] Blesser. Il s'est esquinté la cheville en dégringolant d'un tas de pierres (MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 36 ). b) réfléchi direct. Se blesser. J'ai rien eu en sautant du train, et je m'esquinte comme un couillon en tombant d'un mur d'un mètre de haut!... (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 253 ). c) réciproque, argot, vieux. Se battre au point de se blesser. J'ai bien cru qu'ils [des voleurs] s'esquintaient, rapport au pèze (FRANCIS CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, page 196 ). B.— Par hyperbole. 1. [Le complément désigne une personne ou un attribut de la personne] a) Fatiguer à l'excès. Synonymes : éreinter, vanner (familier). Ô paysan cassé sur tes sillons, Pâle ouvrier qu'esquinte la machine (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, Sagesse, 1881, page 204 ). Elle a les nerfs délicats; sa sensibilité est extraordinaire (...) un rien l'esquinte, et quand elle est exténuée, vous la trouverez incertaine (PAUL MORAND, L'Homme pressé, 1941, page 169) : Ø Il dirige le jet sur Brunet, flageole et repose soudain le tuyau. Il dit : « Ça me fatigue. » Ils se rhabillent. (...). Lambert s'est réveillé, il les regarde en rigolant : « Vous ne marchez pas droit; vous avez l'air bourrés. » Le frisé se laisse choir sur la toile de tente, il grogne : « Ça m'a esquinté, on ne m'y reprendra plus. » JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 228. b) En construction pronominale. — réfléchi indirect. [Avec un objet direct désignant un attribut de la personne] · Locution figurée. S'esquinter le tempérament. Se fatiguer à l'excès, se faire beaucoup de soucis. Quand on a des rentes, sacristi! il faudrait être jobard pour s'esquinter le tempérament (GUY DE MAUPASSANT, Pierre et Jean, 1888, page 323 ). — réfléchi direct. Se fatiguer beaucoup. Synonyme : se crever (familier). Des journées passées comme ça, à faire le feignant, ça vaut mieux que les journées où l'on s'esquinte sans profit (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 205 ). C'est qu'on est trop bête après tout, de s'esquinter ainsi et crever à la peine, quand les gens se moquent de vous (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois. 1911, page 179 ). · S'esquinter à + verbe à l'infinitif. Quand on les [les cultivateurs] envoie chez eux, ils s'esquintent à travailler dans les champs pour vous revenir un peu plus malades (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 198 ). 2. [Le complément désigne une chose concrète] Abîmer, détériorer. Elle avait esquinté sa robe sur ces mousses (HENRI DE MONTHERLANT, Encore un instant de bonheur, 1934, page 706 ). « Esquintez surtout pas mes gogs! j'ai vu la cuvette! elle était intacte! faites attention à mon évier! ça coûte deux cents francs pour un neuf!... » (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 558 ). — Spécialement, argotique, vieux. Fracturer, voler avec effraction (d'après Dictionnaire d'argot, 1847, page 160 et Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). C.— Au figuré. [Le complément désigne une personne, une oeuvre] Critiquer violemment : Synonyme : éreinter (familier). Je vois ce que c'est. C'est la mère Taupin qui m'a esquintée auprès de Madame, parce que j'ai connu l'histoire du grenier (LÉON DAUDET, Les Bacchantes,s. 1931, page 204 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe présent en emploi adjectival esquintant, ante, familier. Qui fatigue beaucoup. Le bourreau du bagne a une poigne esquintante (SERS, Intérieur bagnes, 1842, page 55). Les samedis et dimanches et jours de fête c'est esquintant, mais les autres jours on est assez peinard (RAYMOND QUENEAU, Pierrot, 1942, page 104). b) Le substantif masculin esquintement. Grande fatigue. Peuple qu'on pousse et qu'on abuse (...) le vaincu des balles et de la privation dans l'esquintement (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mes hôpitaux, 1891, page 316). Argot, vieux. Effraction. Cambriolle tu maquilleras Par carouble et esquintement (FRANÇOIS VIDOCQ, Les Voleurs, physiologie de leurs moeurs et de leur langage, tome 1, 1836, page XXXV). c) Le substantif féminin esquinte, argotique, vieux. Synonyme d'esquintement. Vol à l'esquinte (LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire d'argot moderne, 1881, page 156). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« a) Fatiguer à l'excès.

Synonymes : éreinter, vanner (familier).

Ô paysan cassé sur tes sillons, Pâle ouvrier qu'esquinte la machine (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, Sagesse, 1881, page 204 ).

Elle a les nerfs délicats; sa sensibilité est extraordinaire (...) un rien l'esquinte, et quand elle est exténuée, vous la trouverez incertaine (PAUL MORAND, L'Homme pressé, 1941, page 169) : Ø Il dirige le jet sur Brunet, flageole et repose soudain le tuyau.

Il dit : « Ça me fatigue.

» Ils se rhabillent. (...).

Lambert s'est réveillé, il les regarde en rigolant : « Vous ne marchez pas droit; vous avez l'air bourrés.

» Le frisé se laisse choir sur la toile de tente, il grogne : « Ça m'a esquinté, on ne m'y reprendra plus.

» JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 228. b) En construction pronominale. — réfléchi indirect.

[Avec un objet direct désignant un attribut de la personne] · Locution figurée.

S'esquinter le tempérament.

Se fatiguer à l'excès, se faire beaucoup de soucis.

Quand on a des rentes, sacristi! il faudrait être jobard pour s'esquinter le tempérament (GUY DE MAUPASSANT, Pierre et Jean, 1888, page 323 ). — réfléchi direct.

Se fatiguer beaucoup.

Synonyme : se crever (familier).

Des journées passées comme ça, à faire le feignant, ça vaut mieux que les journées où l'on s'esquinte sans profit (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 205 ).

C'est qu'on est trop bête après tout, de s'esquinter ainsi et crever à la peine, quand les gens se moquent de vous (CHARLES- FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois.

1911, page 179 ). · S'esquinter à + verbe à l'infinitif.

Quand on les [les cultivateurs] envoie chez eux, ils s'esquintent à travailler dans les champs pour vous revenir un peu plus malades (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 198 ). 2.

[Le complément désigne une chose concrète] Abîmer, détériorer.

Elle avait esquinté sa robe sur ces mousses (HENRI DE MONTHERLANT, Encore un instant de bonheur, 1934, page 706 ).

« Esquintez surtout pas mes gogs! j'ai vu la cuvette! elle était intacte! faites attention à mon évier! ça coûte deux cents francs pour un neuf!...

» (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 558 ). — Spécialement, argotique, vieux.

Fracturer, voler avec effraction (d'après Dictionnaire d'argot, 1847, page 160 et Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). C.— Au figuré.

[Le complément désigne une personne, une oeuvre] Critiquer violemment : Synonyme : éreinter (familier).

Je vois ce que c'est.

C'est la mère Taupin qui m'a esquintée auprès de Madame, parce que j'ai connu l'histoire du grenier (LÉON DAUDET, Les Bacchantes,s.

1931, page 204 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe présent en emploi adjectival esquintant, ante, familier.

Qui fatigue beaucoup.

Le bourreau du bagne a une poigne esquintante (SERS, Intérieur bagnes, 1842, page 55).

Les samedis et dimanches et jours de fête c'est esquintant, mais les autres jours on est assez peinard (RAYMOND QUENEAU, Pierrot, 1942, page 104).

b) Le substantif masculin esquintement.

Grande fatigue.

Peuple qu'on pousse et qu'on 2. »

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