Devoir de Philosophie

Définition: ESTIMER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

Extrait du document

Définition: ESTIMER, verbe transitif. A.— [Avec une idée d'évaluation plus ou moins exacte] Faire une estimation, une estime (confer ces mots A). 1. Déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose. Estimer des immeubles, le prix/la valeur de (telle chose), estimer à (tant de) francs (telle chose), faire estimer (telle chose). (Quasi-)synonymes : expertiser, priser. La charge n'était pas cotée, n'étant jamais sortie de la famille; mais, d'après le produit des cinq dernières années, on ne pouvait l'estimer moins de trois cent mille écus (EDMOND ABOUT, Le nez d'un notaire, 1862, page 7 ). Prix convenu et dont nous estimons, l'un et l'autre, ce petit travail artistique (PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1886, page 112 ). Confer aussi estimatif exemple. — emploi absolu. Tu gardes à ton doigt un diamant de quatre à cinq mille francs! — Peste! Tu estimes juste! Pourquoi ne te fais-tu pas commissaire-priseur! (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 336 ). 2. Évaluer approximativement une quantité nombrable (notamment le chiffre d'une population, par référence à des données incomplètes prélevées sur des échantillons d'observation). Estimer les dépenses nécessaires; estimer le nombre, le poids de...; estimer quelque chose à (tant de...). En 1769, Cook l'estimait [la population maorie] à quatre cent mille habitants (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 83 ). Par additions successives, dont approximativement on peut estimer les dates (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 80) : Ø 1. Supposons (...) qu'il s'agisse de mesurer une certaine grandeur, et que cette grandeur doive être estimée à vue, sans le secours d'aucun instrument (...) Nous sommes bien certains, avant toute expérience, qu'une pareille estime sera entachée d'erreur... AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 126. — Emploi pronominal réfléchi. Vespuce dit qu'en quittant la nouvelle terre, il s'estimait à treize cents lieues de la côte d'Éthiopie (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 75 ). 3. Au figuré. a) [L'objet est un substantif] Déterminer, marquer (par un jugement favorable ou défavorable) la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite. Pendant cette délibération, où l'amour paternel estimait toutes les probabilités, discutait les bonnes comme les mauvaises chances et tâchait d'entrevoir l'avenir en en pesant les éléments (HONORÉ DE BALZAC, L'Enfant maudit, 1831-36, page 413 ). Les années, nous les estimons comme les fruits : à la saveur et au poids. Nous oublions que la pulpe n'est pas la graine (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, page 131) : Ø 2. — Je ne suis plus étonné de ta méchante opinion sur les femmes, si tu les juges toutes par de pareilles [filles] . C'est absolument comme si on estimait le beau climat de la France par le ciel pleurnicheur de Paris. PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 169. · Estimer (quelqu'un, quelque chose) à son juste mérite, à sa (juste) valeur. Lecture de Arsène Guillot (...) Pourquoi cela n'est-il pas plus connu? Taine lui-même (...) ne paraît pas l'avoir compris ni estimé à sa valeur (ANDRÉ GIDE, Journal, 1909, page 276 ). b) [Dans diverses constructions] Avoir une opinion sur, juger, croire. — Estimer + substantif objet + substantif attribut du complément d'objet vieux. Édouard VII estima nos divisions une bonne chose (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 146) : Ø 3. Vous étiez assez d'avis que c'était une salamandre. Nous l'avons mise au bûcher, pour voir. Elle a grillé... C'était donc bien une ondine (...). Hier également, cher Président, avec cette Gertrude (...). Vous l'estimiez une ondine. Nous l'avons fait jeter sous l'eau, tenue par un fil d'acier. Elle s'est noyée. C'était donc bien une salamandre. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 3, page 180. — Estimer + adjectif (attribut du complément d'objet) ou adverbe + construction infinitive; estimer + substantif (ou équivalent) + adjectif (attribut du complément d'objet) ou locution adverbiale. Estimer (...) beau, coupable, digne, indispensable, juste, nécessaire, préférable (...). Il trouvait ces biens mal acquis. Il n'estimait pas honorable de faire par surprise de grands gains n'impliquant aucun travail (ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 91 ). Elle estimait avoir largement fait son devoir envers ces deux petites créatures sans intérêt (...) Elle n'était pas loin d'estimer tout cela fort moral, et de penser qu'en cette affaire, elle avait le beau rôle (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 166 ). · Emploi pronominal réfléchi. Elle était, à ses propres yeux, du moins, la plus excitante princesse du monde et il fallait renoncer de bonne grâce à trouver une femme qui s'estimât plus exquise (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 248 ). — Estimer + infinitif ou construction infinitive. Il signifia rudement à sa femme qu'il faisait ce qu'il estimait devoir être fait (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 187 ). — Estimer + proposition complétive introduite par que (à l'indicatif si la tournure est affirmative, au subjonctif si elle est négative, à l'indicatif ou au subjonctif si elle est interrogative). Il estimait à juste titre que sa sécurité dépendait pour une grande part du secret de son domicile (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 178 ). B.— [Avec une valorisation affective] Accorder de l'estime (confer ce mot B), apprécier positivement une personne ou une chose qui mérite l'admiration, le respect intellectuel ou moral. 1. [Le complément d'objet direct désigne (un aspect d') une personne] Éprouver, manifester un sentiment favorable pour les qualités, les mérites de. Estimer le courage, l'esprit de (telle personne). C'est une très-bonne marque d'être aimé et estimé de ses domestiques (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1560 ). Suivant son caractère, l'homme veut être aimé ou craint, admiré ou obéi, envié ou estimé, mais c'est toujours l'opinion des autres ou, à la limite, l'opinion d'un autre, qui le préoccupe (L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 6210 ). Confer aussi bonté exemple 9 : Ø 4.... nul praticien n'était plus en faveur auprès de ses malades, nul maître plus estimé de ses confrères ni recherché avec plus de ferveur par les élèves, ni davantage respecté par la jeunesse intransigeante des hôpitaux. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1065. — Emploi pronominal réfléchi. Jusqu'ici je me suis principalement estimé parce que je n'étais pas un égoïste uniquement occupé à bien jouir du gros lot qu'il a reçu du hasard (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1835, page 275 ). — Emploi pronominal réciproque. La guerre est un jeu contre la mort, où les adversaires s'estiment et s'admirent (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1933, page 1188 ). 2. [Le complément d'objet direct désigne une chose] Avoir une opinion avantageuse pour telle chose. Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 325) : Ø 5. Quelle que soit la forme artistique qu'il [le « modernisme »] revête, il l'appuie sur ces principes avoués ou latents que le moderne, le plus moderne possible, le plus différent du traditionnel doit être recherché ou estimé comme le but le plus enviable de l'art... ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 104. SYNTAXE : (relatifs à B 1 et B 2). Estimer fort, (très/trop) haut, infiniment, sincèrement; raisons d'/pour estimer; paraître, savoir estimer; apprendre à estimer. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 220. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 763, b) 3 556; XXe. siècle : a) 4 098, b) 5 261.

« les femmes, si tu les juges toutes par de pareilles [filles] . C'est absolument comme si on estimait le beau climat de la France par le ciel pleurnicheur de Paris. PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 169. · Estimer (quelqu'un, quelque chose) à son juste mérite, à sa (juste) valeur.

Lecture de Arsène Guillot (...) Pourquoi cela n'est-il pas plus connu? Taine lui-même (...) ne paraît pas l'avoir compris ni estimé à sa valeur (ANDRÉ GIDE, Journal, 1909, page 276 ). b) [Dans diverses constructions] Avoir une opinion sur, juger, croire. — Estimer + substantif objet + substantif attribut du complément d'objet vieux.

Édouard VII estima nos divisions une bonne chose (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 146) : Ø 3.

Vous étiez assez d'avis que c'était une salamandre. Nous l'avons mise au bûcher, pour voir.

Elle a grillé... C'était donc bien une ondine (...).

Hier également, cher Président, avec cette Gertrude (...).

Vous l'estimiez une ondine.

Nous l'avons fait jeter sous l'eau, tenue par un fil d'acier.

Elle s'est noyée.

C'était donc bien une salamandre. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 3, page 180. — Estimer + adjectif (attribut du complément d'objet) ou adverbe + construction infinitive; estimer + substantif (ou équivalent) + adjectif (attribut du complément d'objet) ou locution adverbiale.

Estimer (...) beau, coupable, digne, indispensable, juste, nécessaire, préférable (...).

Il trouvait ces biens mal acquis.

Il n'estimait pas honorable de faire par surprise de grands gains n'impliquant aucun travail (ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 91 ).

Elle estimait avoir largement fait son devoir envers ces deux petites créatures sans intérêt (...) Elle n'était pas loin d'estimer tout cela fort moral, et de penser qu'en cette affaire, elle avait le beau rôle (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 166 ). · Emploi pronominal réfléchi.

Elle était, à ses propres yeux, du moins, la plus excitante princesse du monde et il fallait renoncer de bonne grâce à trouver une femme qui s'estimât plus exquise (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 248 ). — Estimer + infinitif ou construction infinitive.

Il signifia rudement à sa femme qu'il faisait ce qu'il estimait devoir être fait (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 187 ). — Estimer + proposition complétive introduite par que (à l'indicatif si la tournure est affirmative, au subjonctif si elle est négative, à l'indicatif ou au subjonctif si elle est interrogative).

Il estimait à juste titre que sa sécurité dépendait pour une grande part du secret de son domicile (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 178 ). B.— [Avec une valorisation affective] Accorder de l'estime (confer ce mot B), apprécier positivement une personne ou une chose qui mérite l'admiration, le respect intellectuel ou moral. 1.

[Le complément d'objet direct désigne (un aspect d') une personne] Éprouver, manifester un sentiment favorable pour les qualités, les mérites de.

Estimer le courage, l'esprit de 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles