Devoir de Philosophie

Définition et usage: FÉMINISANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 14/02/2016

Extrait du document

Définition et usage:

FÉMINISANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

 

I.— Participe présent de féminiser*

 

II.— Emploi adjectival. BIOLOGIE. Qui provoque, chez un mâle, l'apparition de caractères sexuels secondaires femelles ou féminins. Antonymes : masculinisant, virilisant. Activité hormonale féminisante. Les gènes féminisants prédomineraient dans le chromosome x, les gènes masculinisants dans les autres chromosomes (autosomes) (LUCIEN CUÉNOT, JEAN ROSTAND, Introduction à la génétique, 1936, page 40 ). La folliculine n'est pas seulement féminisante, elle est ovariogène (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 50 ).

 

Tumeur féminisante. Tumeur s'accompagnant de sécrétions hormonales qui provoquent l'apparition de tels caractères (confer Dictionnaire des termes techniques de médecine (MARCEL GARNIER, VALÉRY DELAMARE) 1958, 1972 et L'Encyclopédie médicale pratique, 1966).

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1.

 

Forme dérivée du verbe \"féminiser\" féminiser

 

FÉMINISER, verbe transitif.

 

A.— Donner un caractère féminin à. Antonymes : masculiniser, viriliser. Si vous féminisez son idée du bonheur, de quel oeil glacé notre roi regardera-t-il désormais madame de la Poule? (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Sept femmes de Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, La Chemise. 1909, page 202) :

 

0 1. Une veste marron est fermée à la taille, et féminisée par un gros noeud en lainage écossais vert et marron.

 

L'Œuvre. 10 mars 1941.

 

Emploi pronominal.

 

[Le sujet désigne une femme] Prendre un caractère, un aspect féminin plus marqué. Le front très dégagé (...) avait quelque chose de masculin, mais depuis qu'elle avait cessé de parler elle se féminisait (...) l'abandon de la volonté adoucissait ses traits (...) la fatigue les détendait (ANDRE MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 212).

 

[Le sujet désigne une chose] Prendre un caractère féminin — ou considéré comme tel — , devenir féminin :

 

0 2. Si l'art se féminise et s'attendrit dans l'esprit des hommes, comme en témoignent toutes les oeuvres de cet âge, la volonté se virilise et se tend dans le coeur des femmes.

 

ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1912, page 116.

 

En particulier. [Le sujet désigne une profession] Comprendre — par rapport au nombre d'hommes exerçant la profession — une proportion de femmes qui va en augmentant :

 

0 3. Lorsqu'un emploi se dévalorise, il se féminise; les forteresses le plus jalousement gardées s'ouvrent pour y accueillir les femmes quand l'insuffisance des salaires fait déserter les hommes. Ainsi en fut-il de la magistrature en France...

 

La Nef (revue) octobre 1969, page 33.

 

B.— [Le complément d'objet désigne un mâle] Provoquer, chez un mâle, l'apparition de caractères sexuels secondaires femelles ou féminins. Antonymes : masculiniser, viriliser. L'inversion chimique du sexe n'est pas définitive. Les jeunes poulets féminisés par action hormonale redeviennent mâles au bout de quelques mois (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 50 ).

 

Avec une connotation dépréciative. [Le complément d'objet désigne un homme] Faire perdre, à un homme, sa masculinité, sa virilité; l'efféminer*. Cette éducation trop délicate le féminisera (DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (PAUL GUÉRIN) 1892) :

 

0 4. Il avait une longue barbe, des lorgnons; il communiait chaque dimanche et consacrait une bonne partie de ses loisirs à des oeuvres sociales. Ses poils soyeux, ses vertus chrétiennes le féminisaient et le rabaissaient à mes yeux.

 

SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 116.

 

Emploi pronominal. Perdre plus ou moins son caractère d'homme, sa masculinité, sa virilité; s'efféminer. Ce beau garçon, sans se féminiser, au contraire, avait (...) quelque chose de simple, de bien, dans ses allures (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Louise Leclercq, 1886, page 113 ). A se regarder, à laisser agir l'esprit de comparaison, il en vint à éprouver, de son côté, l'impression que lui-même se féminisait (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, A rebours, 1884, page 138 ).

 

C.— GRAMMAIRE. [Le complément d'objet désigne un substantif] Attribuer, à un substantif, le genre féminin. L'usage a féminisé des mots qui se terminent par un e muet, comme affaire, épigramme, étude, amulette, etc. (Dictionnaire de l'Académie française. ). Les femmes alors féminisaient tout ce qu'elles pouvaient [au temps de Vaugelas] . Elles faisaient le plus souvent Ouvrage du féminin (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 6, 1863, page 369 ). REMARQUE : Féminisé, -ée, participe passé et adjectif, a) Qui présente un caractère, un aspect considéré comme féminin. Dans notre littérature féminisée, son unanimisme [de Jules Romains] apparaît comme une nature puissamment et exclusivement mâle, où se mêlent la force dionysiaque et le priapisme rabelaisien. Les éléments de tendresse, de délicatesse ne sont pas donnés dans son être (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 145 ). b) [En parlant d'un homme ou d'un de ses caractères] Qui a plus ou moins perdu son caractère masculin, viril; qui est efféminé. Des voix flûtées et mouillées, des voix entre l'enfant et la femme, des voix d'hommes féminisées (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 87 ). Huysmans dit que les pédérastes ne se reconnaissent pas tant à l'invite de l'oeil, à la tendance aux attouchements caressants, qu'à un certain aigu chantant et féminisé dans la voix (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 1090 ).

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17

Liens utiles