Définition: ÉTAI2, substantif masculin.

Définition: ÉTAI2, substantif masculin. A.— Domaine concret. 1. Grosse pièce de charpente en bois ou en métal dressée obliquement ou verticalement pour servir provisoirement d'appui, de support à une construction ou une partie de construction (mur, voûte, toit, etc.). Chevron d'étai. Des poutres d'étai avaient été arrachées à la façade d'une maison voisine et couchées sur les futailles (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 328 ). On heurte, de flanc, la vague présence verticale des madriers d'étai (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 336 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin étaie. En fouillant dans un vieux mur du moulin pour y planter une étaie (GEORGE SAND, François le Champi, 1850, page 161). Variante archaïque. 2. Par extension. Tout ce qui sert de support, de point d'appui pour assurer l'équilibre de quelque chose. Je pensais à ces statues accoudées sur un étai qui les met d'aplomb et qui tomberaient sans ce point d'appui (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 211) : Ø 1.... une jolie pierre tombale en forme de porte romane, avec saillies simulées à l'aquarelle. Un étai, pareil à celui qui assure l'équilibre des cadres-chevalet, l'inclinait gracieusement en arrière. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 91. — En particulier. a) [Dans une mine, une galerie, pour empêcher un éboulement] Le boulevard était miné (...) les Anglais avaient creusé en dessous des galeries dont ils avaient ensuite incendié les étais (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 1, 1908, page 144 ). b) [En agriculture, pour servir de tuteur à une plante] Un pommier si vieux que seul un étai l'empêchait de tomber et le forçait à vivre (JULIEN GREEN, L'Autre sommeil, 1931, page 195 ). · Par métaphore. Christophe avait l'impression (...) qu'aucune musique, plus que celle de France, n'aurait eu besoin de chercher un appui en dehors d'elle. Cette plante souple et grimpante ne pouvait se passer d'étai (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 700 ). B.— Au figuré, littéraire. Aide, appui, soutien (d'ordre matériel, moral, affectif ou spirituel, etc.). Le dogme n'a d'appuis, l'Église n'a d'étais que nos fragilités; tâchons qu'elles soient pures (VICTOR HUGO, Le Pape, 1878, page 28) : Ø 2. Il s'attendrissait aux souvenirs de l'an passé. Combien lui manquait ce cénacle d'intelligences fraternelles, où la sienne s'alimentait si substantiellement! Il était seul, maintenant, sans étai, sans repère, sans réconfort... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 85. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 41.