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Définition: ÉTOFFÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTOFFÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de étoffer* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'un vêtement] Ample, qui nécessite beaucoup d'étoffe. Elle passait un peignoir de piqué blanc, empesé, étoffé, et se cassant à grands plis (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 314 ). Longue jupe étoffée, taille serrée, sous la gorge, bonnet et châle croisé (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 95 ). — Par métaphore. Onze heures? Minuit? Deux robes identiques dans la garde-robe des heures. La deuxième un peu plus étoffée, mieux doublée de sonneries, taillée dans un morceau plus épais de la nuit (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 334 ). Remarque : On rencontre dans Hugo étoffement, adverbe. En employant beaucoup d'étoffe. Le sire de Coucy, [avec une oriflamme] à bannière, et plus étoffément que nul des autres (Notre-Dame de Paris, 1832, page 392). B.— Par extension. 1. [Appliqué à l'ensemble ou à une partie du corps de l'homme ou des animaux] Qui présente une forte corpulence, des proportions importantes. Cheval étoffé. Un front étoffé, et dont on sentait la voûte largement développée sous les deux bords des deux bonnets, couronnait bien ce visage (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 4, 1858, page 109 ). Le gros notaire, dont l'aspect étoffé, surnourri, de sexagénaire solidement établi, faisait un contraste extraordinaire avec l'agonisant (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 242 ). — Spécialement. BEAUX-ARTS. [En parlant d'une statue] À laquelle on a donné de l'ampleur en l'agrémentant d'une draperie. À quelque distance, une grande statue de Louis XIV, largement étoffée, et d'un assez bon style (...) semble regarder cette pompe [les funérailles de Napoléon] avec stupeur (VICTOR HUGO, Choses vues, 1885, page 16 ). 2. [Appliqué à un groupe de personnes] Qui est constitué par un grand nombre de participants. Tout cela forme un public autrement étoffé, solide, substantiel que les numéros de vestiaire d'une salle de première en 1922 (ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 166 ). J'étais d'avis que la prochaine campagne d'Europe exigerait, effectivement, des services très étoffés (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 247 ). C.— Au figuré. 1. [Appliqué à la voix humaine] Qui a des qualités d'ampleur, de puissance. Quand elle [la chanteuse] parut (...) et que le son plein, riche, étoffé, s'échappa dès les premières notes, abondant et pur comme l'eau d'une source vive, il y eut dans la salle un charme d'étonnement (ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 84 ). Point d'esprit, une certaine rapidité de compréhension, un vocabulaire très suffisant que rehausse une belle voix étoffée (...) voilà mon amoureux (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 105 ). 2. [Appliqué à une oeuvre littéraire ou musicale] Qui possède un contenu riche et varié. Maintenant, l'oeuvre est bien plus complète, plus étoffée, mieux écrite; puissé-je en faire un jour un monument de gloire! (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1833, page 234 ). Il me demande de lui présenter un thème de quelques notes, sur lequel il improvise aussitôt de brillantes fioritures, assez étoffées ma foi (ANDRÉ GIDE, Journal, 1930, page 999 ). Remarque : On rencontre a) Dans la documentation la construction étoffé de, étoffé en suivi d'un complément, au sens de « qui est riche de, qui possède beaucoup de ». Je ne les crois pas assez étoffés en courage et en audace spontanée pour jouer ce jeu-là (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Correspondance [avec Tocqueville] , 1850, page 136). La vie enfin doit presque être un conte de fée. Je la veux de chansons et de joie étoffée (VICTOR HUGO, Quatre vents esprit, 1881, page 317). b) Dans Sainte-Beuve le participe passé employé comme substantif au sens de « aspect imposant, caractère de grandeur ». La richesse, la chaleur des tons, le magnifique et l'étoffé de l'ensemble [de la « Procession »] , tout ce lustre de premier aspect, ont paru trop forts pour les modestes Le Nain (Nouveaux lundis, tome 4, 1863-69, page 123). Fréquence absolue littéraire : 6 Forme dérivée du verbe "étoffer" étoffer ÉTOFFER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Confectionner, garnir (quelque chose) en employant toute l'étoffe nécessaire. La couturière n'a pas bien étoffé cette robe (Dictionnaire de l'Académie française. 1878-1932). 2. Par extension. Rendre (quelque chose) plus volumineux, plus important en nombre ou en proportions. Embarquer ces volontaires sur des bateaux, (...) puis (...) les diriger vers le front, où ils étofferaient nos unités (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 449 ). Chez l'un d'eux, Thomas Moore, j'ai fait l'apprentissage de mon premier métier; il avait alors des favoris gris qui étoffaient un visage maigre et grave (JACQUES CHARDONNE, Le Ciel dans la fenêtre, 1959, page 37 ). — Spécialement. · BEAUX-ARTS. Étoffer une statue. Lui donner plus d'ampleur, en l'agrémentant de draperies flottantes. Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes-Larousse de la Langue française. · ART CULINAIRE. Étoffer un poisson, une volaille. Les garnir de farce. L'oiseau ainsi préparé, il s'agit de l'étoffer (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 346 ). 3. Au figuré. Rendre (quelque chose) plus important, lui donner plus de matière, de force, d'intensité. Rien ne me gêne autant que la renommée d'un paysage (pour l'oeuvre d'art, il n'en va pas de même : l'admiration l'étoffe et l'épaissit...) (ANDRÉ GIDE, Journal, 1946, page 288 ). Les parfums remplissent l'air immobile et semblent étoffer le silence (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 184 ). — Spécialement. · [En parlant d'un son, en particulier du timbre de la voix] Lui donner plus de puissance. L'exercice commençait (...). Tout cela eût été bien ridicule, sans cette basse profonde du canon, cet accompagnement continuel qui donnait de l'aisance et de l'ampleur à nos manoeuvres, étoffait les commandements trop grêles (ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 162 ). Les fraîches voix de ces choristes invisibles, qu'à certaines représentations de gala on fait soutenir et étoffer la voix fatiguée d'un vieux ténor (MARCEL PROUST, Chroniques, 1922, page 92 ). · [En parlant d'une oeuvre littéraire ou musicale] La rendre plus dense, plus riche; lui donner plus d'ampleur. Je devrais étoffer certaines répliques du « Cousin », un peu trop rapides (JULES RENARD, Journal, 1908, page 1209 ). Dans l'instrumentation du quatuor, Génin affectionne l'usage de pédales graves dont il étoffe la partie du deuxième violon (LIONEL DE LA LAURENCIE, L'École française de violon, 1923, page 418) : Ø ... les chroniqueurs, par contre, désireux de dépasser le journalisme, donneraient volontiers deux litres de leur sang pour être, de leur vivant, élevés à la dignité d'historiens. C'est pourquoi ils étoffent et étayent les faits quotidiens de considérations générales. PAUL MORAND, Chroniques de l'homme maigre, 1941, page 150. Étoffer un personnage. Lui conférer plus de caractère, plus d'importance. Je ne parle jamais d'Évariste, je ne le dilapide, je ne l'éparpille pas; je l'étoffe depuis près d'un demi-siècle; il a acquis une densité prodigieuse (ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme, 1948, page 305 ). B.— Emploi pronominal. 1. [En parlant du corps] Devenir plus gros, plus important dans ses proportions. Achetés petits, d'une apparence de sangliers presque, ils [les porcs] ne tardent pas en s'étoffant à se charger de viande (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 218 ). Je grandis, je grossis, je m'étoffais à tel point que Marcelline me retrouve (LOUISE DE VILMORIN, La Lettre dans un taxi, 1958, page 87 ). 2. [En parlant d'un ensemble de personne ou de choses] Devenir plus fourni. Voici l'assiégeant, un petit groupe qui s'étoffe vite (ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme, 1948 page 214 ). — Au figuré. Il [Gilles de Rais] fut despotique et violent, faible pourtant lorsque les louanges de ses parasites s'étoffèrent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 96 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 DÉRIVÉS : Étoffement, substantif masculin. a) Assemblage d'étoffes. De vieilles petites créatures, sèches et ratatinées, emballées dans un étoffement carré de grosses étoffes de laine (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 258 ). b) BEAUX-ARTS. Action d'étoffer, de donner de l'ampleur aux draperies. Le peintre de très charmants tableaux, le dessinateur de modes [Watteau le fils] , qui, dans une toilette de femme, a apporté une espèce de style grandiose, et qui (...) étonne par l'ampleur de ses étoffements superbes (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 176 ).

« 2.

[Appliqué à une oeuvre littéraire ou musicale] Qui possède un contenu riche et varié.

Maintenant, l'oeuvre est bien plus complète, plus étoffée, mieux écrite; puissé-je en faire un jour un monument de gloire! (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1833, page 234 ).

Il me demande de lui présenter un thème de quelques notes, sur lequel il improvise aussitôt de brillantes fioritures, assez étoffées ma foi (ANDRÉ GIDE, Journal, 1930, page 999 ). Remarque : On rencontre a) Dans la documentation la construction étoffé de, étoffé en suivi d'un complément, au sens de « qui est riche de, qui possède beaucoup de ».

Je ne les crois pas assez étoffés en courage et en audace spontanée pour jouer ce jeu-là (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Correspondance [avec Tocqueville] , 1850, page 136).

La vie enfin doit presque être un conte de fée.

Je la veux de chansons et de joie étoffée (VICTOR HUGO, Quatre vents esprit, 1881, page 317).

b) Dans Sainte-Beuve le participe passé employé comme substantif au sens de « aspect imposant, caractère de grandeur ».

La richesse, la chaleur des tons, le magnifique et l'étoffé de l'ensemble [de la « Procession »] , tout ce lustre de premier aspect, ont paru trop forts pour les modestes Le Nain (Nouveaux lundis, tome 4, 1863-69, page 123). Fréquence absolue littéraire : 6 Forme dérivée du verbe "étoffer" étoffer ÉTOFFER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1.

Confectionner, garnir (quelque chose) en employant toute l'étoffe nécessaire.

La couturière n'a pas bien étoffé cette robe (Dictionnaire de l'Académie française.

1878-1932). 2.

Par extension.

Rendre (quelque chose) plus volumineux, plus important en nombre ou en proportions.

Embarquer ces volontaires sur des bateaux, (...) puis (...) les diriger vers le front, où ils étofferaient nos unités (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 449 ).

Chez l'un d'eux, Thomas Moore, j'ai fait l'apprentissage de mon premier métier; il avait alors des favoris gris qui étoffaient un visage maigre et grave (JACQUES CHARDONNE, Le Ciel dans la fenêtre, 1959, page 37 ). — Spécialement. · BEAUX-ARTS.

Étoffer une statue.

Lui donner plus d'ampleur, en l'agrémentant de draperies flottantes.

Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes- Larousse de la Langue française. · ART CULINAIRE.

Étoffer un poisson, une volaille.

Les garnir de farce.

L'oiseau ainsi préparé, il s'agit de l'étoffer (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 346 ). 3.

Au figuré.

Rendre (quelque chose) plus important, lui donner plus de matière, de force, d'intensité.

Rien ne me gêne autant que la renommée d'un paysage (pour l'oeuvre d'art, il n'en va pas de même : l'admiration l'étoffe et l'épaissit...) (ANDRÉ GIDE, Journal, 1946, page 288 ).

Les parfums 2. »

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