Définition: ÉTOUFFOIR, substantif masculin.

Définition: ÉTOUFFOIR, substantif masculin. A.— 1. Petit appareil en forme de cloche destiné à couvrir la braise restant dans un fourneau, afin d'en arrêter la combustion. Que lis-tu donc là? dit-elle [Ève] après avoir mis sur la table un plat qu'elle retira du feu, et après avoir éteint son fourneau mobile en le couvrant de l'étouffoir (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 73 ). — Récipient cylindrique en métal, muni d'un couvercle, dans lequel on place la braise afin de l'éteindre : Ø 1. Dès qu'on s'était relevé, nos bonnes de l'île d'Oléron (...) se hâtaient d'apporter un monumental étouffoir de cuivre rouge, datant des ancêtres, et où généralement mon père tenait à plonger lui-même les bûches encore enflammées... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Prime jeunesse, 1919, page 22. · Par métaphore. Le Conseil-général des Ponts-et-chaussées, composé en partie de gens usés par de longs et quelquefois honorables services (...) est l'étouffoir dont on se sert pour anéantir les projets des esprits audacieux (HONORÉ DE BALZAC, Le Curé de village. 1839, page 198 ). — MÉTALLURGIE. Récipient métallique destiné à recueillir les vapeurs de zinc. Devant chaque condenseur est placé un étouffoir recevant les dernières vapeurs formées de zinc oxydé en surface (LÉON GUILLET, Les Techniques de la métallurgie, 1944, page 70 ). 2. MUSIQUE. Pièce de bois garnie de feutre, destinée à interrompre la vibration des cordes d'un piano. L'effet de la pédale droite, en dégageant les étouffoirs, est de libérer et de prolonger la vibration des cordes dans toute l'étendue du clavier (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 3804 ). — Par extension. Dispositif destiné à amortir les sons. [En T.S.F.] si le condensateur allonge bien la période des oscillations, il (...) joue un peu le rôle d'un étouffoir (ERNEST COUSTET, La T.S.F. pratique, télégraphie, téléphonie. 1924, page 100 ). B.— Familier. 1. Endroit, pièce où l'on respire difficilement : Ø 2. Logement ignoble, meubles de friperie, mauvaise odeur, point de place, point d'air, pas de volets, une table de deux pieds carrés que mon cahier et ma bougie suffisent à couvrir; bref un étouffoir avec fenêtre à guillotine allant jusqu'au plancher. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 385. — Par métaphore. Cet homme (...), ce héros obscur qui « avait assisté à deux cents prises et reprises de villes, villages, redoutes, à sept cents actions particulières, à dix-sept batailles rangées », et qui dans l'étouffoir fade de l'antichambre diplomatique (...), se grattait, bâillait (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1893, page 377 ). 2. Au figuré. Endroit, milieu dans lequel les idées, les dispositions intellectuelles ne peuvent se développer. Je suis abîmé d'avoir été si longtemps dans le monde. Quel étouffoir pour toute espèce de talent! (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1804, page 136 ). Il regardait le pays comme un étouffoir où l'on enferme l'intelligence (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 109 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15