Définition: ÉTRANGLEMENT, substantif masculin.

Définition: ÉTRANGLEMENT, substantif masculin. A.— [Le rétrécissement concerne la gorge; confer étrangler I] 1. Rare. Action d'étrangler. Synonyme : strangulation. Il avait massacré des milliers de Turcs par les noyades dans le Bosphore, l'étranglement dans les prisons (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 195 ). 2. Par extension. Compression ou obstruction passagère des voies respiratoires ayant une cause pathologique ou provoquée par une émotion. Étranglement de la voix, dans la voix, de la gorge. [L'écrivain] ronflait avec un bruit de tuyau d'orgue, des renâclements prolongés, des étranglements comiques (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Aventure parisienne, 1881, page 767) : Ø 1. Mes étouffements tendent à prendre un nouveau caractère : spasmodique. Atrocement pénible. Mon larynx se contracte, comme pris dans un poing qui serre. L'étranglement s'ajoute à l'étouffement. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue 1940, page 1005. B.— [Le rétrécissement concerne une entité autre que la gorge; confer étrangler II] 1. [Le rétrécissement est de nature physique] État de ce qui est brusquement rétréci, resserré en un point. Étranglement de la taille (par une ceinture, un corset, etc.); étranglement d'une rue (par des travaux); étranglement d'une rivière (confer pertuis), d'une vallée (confer gorge). Il y a entre la poitrine et l'abdomen un étranglement très-marqué, comme dans les « guêpes » (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 450 ). Le redoutable étranglement de mer qui est entre Serk et Brecq-Hou (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 77) : Ø 2. Je n'ai jamais considéré qu'avec tristesse et déplaisir les modes du XVIIIe. siècle, surtout l'excessif resserrement de la taille, la suppression du ventre, ce cruel étranglement de la matrice et des entrailles. JULES MICHELET, Journal, 1849, page 28. — MÉDECINE. Étranglement (d'un organe). Constriction qui provoque un arrêt de la circulation (confer Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2, 1971). · Étranglement herniaire. Resserrement de l'ouverture qui a donné passage à la portion de l'organe hernié, entraînant la constriction de celui-ci. La hernie était double et mauvaise (...). Je dis à mon homme (...). Restez étendu, ou gare à l'étranglement! (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 130 ). L'étranglement herniaire n'est pas rare, même chez le nourrisson (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 162 ). 2. Au figuré. [Le rétrécissement est de nature morale ou psychique] a) Action de freiner ou d'arrêter le développement d'une entité abstraite. Mes moyens sont ridicules par le peu d'importance que leur donne l'étranglement du temps (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 162 ). Louis Bonaparte incarnait le coup d'État contre la République, l'étranglement de la liberté dont l'Assemblée demeurait la gardienne (FRANÇOIS MAURIAC, Nouveau Bloc-Notes, 1961, page 134 ). b) Action d'entraver l'expression d'une entité abstraite. Étranglement d'une discussion. Peut-être ce climat engourdissant est-il un peu responsable du rétrécissement, de l'étranglement de presque tous mes livres (ANDRÉ GIDE, Journal, 1914, page 422 ). — En particulier. Étranglement d'une affaire, d'un procès (Confer étrangler II B 2). Confer Roger Martin du Gard, Jean Barois, 1913, page 376. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17