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Définition: ÉTREINDRE, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTREINDRE, verbe transitif. A.— Domaine du gestuel. 1. [Le sujet désigne une personne] a) [Le complément d'objet désigne une chose] Serrer fortement à l'aide des mains et/ou des bras. L'homme, une espèce de maure, saisit un pistolet qu'il étreignait encore (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 2, 1859, page 726 ). La couverture qu'il étreignait de ses dix doigts eut une ondulation imperceptible (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 529 ). — En particulier, vieux. Serrer fortement en liant Étreignez cette gerbe, ce fagot (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). b) [Le complément d'objet désigne un être animé] Entourer de la main, de ses bras ou de son corps, en serrant fortement. a ) [Pour dominer ou maîtriser, pour empêcher de nuire] Étreindre un adversaire. Le reptile qui l'étreint [un kamichi] le serre, s'enfonce en même temps les dards (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 87) : Ø 1. Alors le nègre jeta son poignard et tira vivement les rideaux du lit. Soudain, une main de fer l'étreignit à la gorge, tandis qu'une autre ramassait le poignard ensanglanté et lui en appuyait la pointe sur la poitrine. Le nègre, épouvanté, voulut se débattre et jeter un cri. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, 1859, page 253. · Par métaphore. Un sanglot qui étreint à la gorge. Ce charmant garçon que naguère la misère étreignait de ses mains de fer au milieu de Paris (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 6 ). Brusquement, la paralysie, qui depuis plusieurs mois rampait le long de ses membres, toujours près de l'étreindre, la prit à la gorge et lui lia le corps (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 173 ). Depuis un mois, un froid terrible étreint l'Europe (JULIEN GREEN, Journal, 1955-58, page 171 ). — Emploi pronominal réciproque indirect. [Avec complément d'objet désignant une partie du corps] Il faut qu'il y ait toujours un dompteur et un dompté (...) ils ne sont jamais deux égaux. Ils s'étreignent les mains, leurs mains frissonnantes d'ardeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Bûche, 1882, page 780 ). ß ) [En signe d'affection] Enlacer fortement. Étreindre (quelqu'un) sur son coeur. Te rappelles-tu les cris d'amour que tu poussais en m'étreignant sur ta poitrine? (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 321 ). D'un geste éperdu, elle étreint encore une fois sa mère (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 530) : Ø 2.... c'était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses, c'était lui qu'elle étreignait, qu'elle enlaçait, qu'elle appelait de tout l'élan de son coeur, de toute l'ardeur exaspérée de son corps. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Réveil, 1883, page 881. — Emploi pronominal réciproque. Ils s'étreignirent debout, dans un long baiser (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, page 200 ). · Par métaphore. Et nos deux âmes s'étreignirent de toute la force de nos bras (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 160 ). — [Le complément désigne une partie du corps] Étreindre la main de (quelqu'un). Villefort, suffoquant, étreignit le bras du docteur (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 314 ). Elle fut sur le point (...) d'étreindre les genoux de Jérôme (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1014 ). — Absolument. Ces bras savaient mieux étreindre que les bras de Lisette Friedlaüder elle-même (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 247 ). — Locution proverbiale. Qui trop embrasse* mal étreint. 2. Par analogie. [Le sujet désigne un inanimé] Entourer comme en serrant de près. Sa robe (...) qui l'étreignit comme un vêtement japonais (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 46 ). Il s'arrêta... devant deux arbres enlacés (...). Un hêtre vigoureux étreignait un chêne élancé (GUY DE MAUPASSANT, Notre coeur, 1890, page 497 ). — Emploi pronominal réciproque. Ces milliers de plantes qui se croisaient et s'étreignaient en tous sens (EUGÈNE SUE, Atar Gull. 1831, page 27 ). B.— Au figuré. 1. Domaine affectif. Serrer, oppresser douloureusement. Mme. Lecoeur restait comme écrasée sous cette révélation, (...) l'envie l'étreignait aux flancs (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 832 ). — Au participe passé. La comtesse, étreinte d'une émotion qu'elle n'avait point prévue, demeurait les yeux baissés (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Inutile beauté, 1890, page 1152 ). Leur coeur (...) retient à soi son espérance étreinte (PAUL VALÉRY, Charmes, 1922, page 128 ). 2. Domaine intellectuel. Appréhender, saisir : Ø 3. Je m'explique aussi que l'auteur [Sully Prudhomme] , à la fin comme au début de son recueil, s'excuse de n'avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu'il voulait étreindre et de ce qu'il sentait. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 10, 1863-69, page 162. Remarque : La documentation atteste le participe présent en emploi adjectival, par métaphore Qui étreint, qui oppresse ou serre douloureusement. L'entrée dans la cathédrale immense et ténébreuse était toujours étreignante (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, 1898, page 389). Fréquence absolue littéraire Étreindre : 792. Étreint : 303. Étreignant : 71. Fréquence relative littéraire Étreindre : XIXe. siècle : a) 383, b) 1 166; XXe. siècle : a) 1 943, b) 1 246. Étreint : XIXe. siècle : a) 189, b) 476; XXe. siècle : a) 735, b) 429.

« dans un long baiser (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, page 200 ). · Par métaphore.

Et nos deux âmes s'étreignirent de toute la force de nos bras (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 160 ). — [Le complément désigne une partie du corps] Étreindre la main de (quelqu'un).

Villefort, suffoquant, étreignit le bras du docteur (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 314 ).

Elle fut sur le point (...) d'étreindre les genoux de Jérôme (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1014 ). — Absolument.

Ces bras savaient mieux étreindre que les bras de Lisette Friedlaüder elle-même (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 247 ). — Locution proverbiale.

Qui trop embrasse* mal étreint. 2.

Par analogie.

[Le sujet désigne un inanimé] Entourer comme en serrant de près.

Sa robe (...) qui l'étreignit comme un vêtement japonais (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 46 ).

Il s'arrêta...

devant deux arbres enlacés (...).

Un hêtre vigoureux étreignait un chêne élancé (GUY DE MAUPASSANT, Notre coeur, 1890, page 497 ). — Emploi pronominal réciproque.

Ces milliers de plantes qui se croisaient et s'étreignaient en tous sens (EUGÈNE SUE, Atar Gull.

1831, page 27 ). B.— Au figuré. 1.

Domaine affectif.

Serrer, oppresser douloureusement.

Mme. Lecoeur restait comme écrasée sous cette révélation, (...) l'envie l'étreignait aux flancs (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 832 ). — Au participe passé.

La comtesse, étreinte d'une émotion qu'elle n'avait point prévue, demeurait les yeux baissés (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Inutile beauté, 1890, page 1152 ).

Leur coeur (...) retient à soi son espérance étreinte (PAUL VALÉRY, Charmes, 1922, page 128 ). 2.

Domaine intellectuel.

Appréhender, saisir : Ø 3.

Je m'explique aussi que l'auteur [Sully Prudhomme] , à la fin comme au début de son recueil, s'excuse de n'avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu'il voulait étreindre et de ce qu'il sentait. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 10, 1863-69, page 162. Remarque : La documentation atteste le participe présent en emploi adjectival, par métaphore Qui étreint, qui oppresse ou serre douloureusement.

L'entrée dans la cathédrale immense et ténébreuse était toujours étreignante (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, 1898, page 389). Fréquence absolue littéraire Étreindre : 792.

Étreint : 303. Étreignant : 71.

Fréquence relative littéraire Étreindre : XIXe.

siècle : a) 383, b) 1 166; XXe.

siècle : a) 1 943, b) 1 246.

Étreint : XIXe.

siècle : a) 189, b) 476; XXe. siècle : a) 735, b) 429. 2. »

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