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DÉGRADÉ1, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif masculin.

Publié le 13/12/2015

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DÉGRADÉ2, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de dégrader1* 

II.—  Emploi adjectival. 

A.—  [En parlant d'un militaire]  Qui a été destitué d'une manière infamante de son grade et exclu de l'armée. Un officier dégradé (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil,  1879, page 329 ). 

—  Emploi comme substantif, rare. Des ministres écrivirent à Bazaine, (...) des ministres l'appelèrent « M. le maréchal », lui, le dégradé, et (...) il fut question de le pensionner (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité,  1899, page 211 ). 

B.—  Au figuré.  Dont la valeur morale a diminué. On n'arrache jamais par des lois réprimantes qu'une obéissance trompeuse et dégradée (Le Moniteur.  tome 2, 1789, page 357 ). Le prince d'Axel, (...) cette Altesse dégradée, ce sinistre viveur (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil,  1879 page 103) : 

Ø ... parmi tous les hommes avilis de la nation dégradée qui se soumet au joug honteux de la tyrannie, l'être le plus méprisable est celui qui s'enorgueillit de gouverner un tel peuple.

STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 299. 

—  Emploi comme substantif, rare. Voilà des serfs et des maîtres; voilà des êtres bien nés et des dégradés (MAURICE BARRÈS, Les Amitiés françaises, 1903, page 3 ). 

C.—  Par extension.  Qui a été mis en mauvais état, qui a été endommagé. Genestas entrevit une douzaine de chaumières abandonnées, sans fenêtres ni portes; leurs toitures dégradées laissaient voir d'assez fortes trouées (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne,  1833, page 18 ). La route était fort dégradée, avec des ornières pleines d'eau (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, page 578 ). 

 

 

 

Forme dérivée du verbe \"dégrader\"

 dégrader

DÉGRADER1, verbe transitif.  

A.—  Destituer d'une manière infamante. 

1. Vieux.  Destituer d'une manière infamante une personne d'une charge, d'une fonction, d'une dignité. Dégrader un gentilhomme, le dégrader de noblesse (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878).  Dégrader un membre de l'ordre de la Légion d'honneur (Dictionnaire de l'Académie française.  1932).  Le sénat de Rome dégradait ses consuls et ses dictateurs qui avaient commis quelqu'erreur dans un sacrifice (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique,  1864, page 213) : 

Ø 1. On les [deux moines] condamna à mort; avant d'être livrés au bras séculier, il fallait les dégrader publiquement du caractère ecclésiastique.

PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 223. 

—  Par métaphore. Le péché, en défigurant cette ressemblance [de l'homme avec Dieu] , dégrada l'homme du rang qu'il tenait dans les affections de son auteur (FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante,  1838, page 199 ). 

2. En particulier, moderne.  Destituer d'une manière infamante un militaire de son grade et l'exclure de l'armée. Cette (...) cour de l'École Militaire qui vit dégrader Dreyfus pour le crime d'Esterhazy (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 466 ). 

B.—  Au figuré.  Diminuer la valeur morale de quelqu'un, de quelque chose. Cette conduite le dégrade aux yeux de tout le monde (Dictionnaire de l'Académie française. ).  Les passions qui dégradent l'homme et en font un vil esclave ( ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif,  1912, page 171) : 

Ø 2. Victor Hugo a dégradé son génie par la vanité. Il n'avait pas le sentiment de sa gloire, il n'en aimait que le charlatanisme...

MAURICE BARRÈS. Mes cahiers, tome 6, 1908, page 311. 

—  Emploi pronominal passif. En décrivant ce qui est, le poëte se dégrade et descend au rang de professeur (CHARLES BAUDELAIRE, L'Art romantique,  1867, page 527 ). Privée de la connaissance intellectuelle qui l'éclaire, la volonté se dégraderait au rang d'un appétit animal (ÉTIENNE GILSON. L'Esprit de la philosophie médiévale,  1932, page 105 ). 

C.—  Par extension. 

1. Mettre en mauvais état, causer un dommage. Dégrader des bois. Le temps a dégradé ce monument (Dictionnaire de l'Académie Française). Une déflagration trop instantanée [du pyroxile] (...) peut dégrader les armes à feu (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 283 ). 

—  Emploi pronominal passif. Dans la vieille chambre à coucher, le papier se décolle et le plâtre du mur se dégrade. Ça fait des trous (JULES RENARD, Journal,  1895, page 292) : 

Ø 3. Les lieux élevés se dégradent perpétuellement par les actions alternatives du soleil, des eaux pluviales, et par d'autres causes encore; tout ce qui s'en détache est entraîné vers les lieux bas;...

JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 78. 

·    Au figuré  \" S'aggraver, évoluer dans un sens défavorable (en parlant d'une situation politique, économique, militaire, ou de rapports entre États) \" (Grand Larousse de la langue française en six volumes) : « Depuis le dernier incident diplomatique, les relations entre les deux pays n'ont pas cessé de se dégrader » (Larousse de la langue française. ). 

2. Affaiblir, diminuer : 

Ø 4. L'habitude du plaisir, même lorsqu'il ne va point jusqu'à dégrader directement les forces, nous rend incapables de supporter les changements brusques que les hasards de la vie peuvent amener.

PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 196. 

—  Emploi pronominal passif. L'énergétique pose que l'énergie se dégrade et ne monte jamais (SIMONE WEIL, La Pesanteur et la Grâce, 1943, page 175 ). 

 

 

 

DÉGRADÉ1, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif masculin.  

I.—  Participe passé de dégrader2* 

II.—  Emploi adjectival.  [En parlant d'une couleur, d'une lumière]  Dont l'intensité diminue graduellement, insensiblement. Ces ombres moelleusement dégradées et profondes qu'il [Luini] emprunte au Vinci (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre,  1872, page 54 ). Couleurs pâles, prolongées à d'infinies distances et dégradées dans le même bleu (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 199 ). 

III.—  Substantif masculin.  Passage graduel, insensible d'une couleur, d'une lumière à une couleur, une lumière moins intense. Larges pans de demi-teintes allant, par d'ineffables dégradés, chercher l'ombre absolue (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord,  1942, page 87 ). 

STATISTIQUES : Dégradé1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 443. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 1 056, b) 476; XXe.  siècle : a) 395, b) 489. 

 

Forme dérivée du verbe \"dégrader\"

 dégrader

DÉGRADER1, verbe transitif.  

A.—  Destituer d'une manière infamante. 

1. Vieux.  Destituer d'une manière infamante une personne d'une charge, d'une fonction, d'une dignité. Dégrader un gentilhomme, le dégrader de noblesse (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878).  Dégrader un membre de l'ordre de la Légion d'honneur (Dictionnaire de l'Académie française.  1932).  Le sénat de Rome dégradait ses consuls et ses dictateurs qui avaient commis quelqu'erreur dans un sacrifice (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique,  1864, page 213) : 

Ø 1. On les [deux moines] condamna à mort; avant d'être livrés au bras séculier, il fallait les dégrader publiquement du caractère ecclésiastique.

PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 223. 

—  Par métaphore. Le péché, en défigurant cette ressemblance [de l'homme avec Dieu] , dégrada l'homme du rang qu'il tenait dans les affections de son auteur (FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante,  1838, page 199 ). 

2. En particulier, moderne.  Destituer d'une manière infamante un militaire de son grade et l'exclure de l'armée. Cette (...) cour de l'École Militaire qui vit dégrader Dreyfus pour le crime d'Esterhazy (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 466 ). 

B.—  Au figuré.  Diminuer la valeur morale de quelqu'un, de quelque chose. Cette conduite le dégrade aux yeux de tout le monde (Dictionnaire de l'Académie française. ).  Les passions qui dégradent l'homme et en font un vil esclave ( ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif,  1912, page 171) : 

Ø 2. Victor Hugo a dégradé son génie par la vanité. Il n'avait pas le sentiment de sa gloire, il n'en aimait que le charlatanisme...

MAURICE BARRÈS. Mes cahiers, tome 6, 1908, page 311. 

—  Emploi pronominal passif. En décrivant ce qui est, le poëte se dégrade et descend au rang de professeur (CHARLES BAUDELAIRE, L'Art romantique,  1867, page 527 ). Privée de la connaissance intellectuelle qui l'éclaire, la volonté se dégraderait au rang d'un appétit animal (ÉTIENNE GILSON. L'Esprit de la philosophie médiévale,  1932, page 105 ). 

C.—  Par extension. 

1. Mettre en mauvais état, causer un dommage. Dégrader des bois. Le temps a dégradé ce monument (Dictionnaire de l'Académie Française). Une déflagration trop instantanée [du pyroxile] (...) peut dégrader les armes à feu (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 283 ). 

—  Emploi pronominal passif. Dans la vieille chambre à coucher, le papier se décolle et le plâtre du mur se dégrade. Ça fait des trous (JULES RENARD, Journal,  1895, page 292) : 

Ø 3. Les lieux élevés se dégradent perpétuellement par les actions alternatives du soleil, des eaux pluviales, et par d'autres causes encore; tout ce qui s'en détache est entraîné vers les lieux bas;...

JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 78. 

·    Au figuré  \" S'aggraver, évoluer dans un sens défavorable (en parlant d'une situation politique, économique, militaire, ou de rapports entre États) \" (Grand Larousse de la langue française en six volumes) : « Depuis le dernier incident diplomatique, les relations entre les deux pays n'ont pas cessé de se dégrader » (Larousse de la langue française. ). 

2. Affaiblir, diminuer : 

Ø 4. L'habitude du plaisir, même lorsqu'il ne va point jusqu'à dégrader directement les forces, nous rend incapables de supporter les changements brusques que les hasards de la vie peuvent amener.

PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 196. 

—  Emploi pronominal passif. L'énergétique pose que l'énergie se dégrade et ne monte jamais (SIMONE WEIL, La Pesanteur et la Grâce, 1943, page 175 ). 

 

 

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