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DÉPIAUTER, verbe transitif.

Publié le 23/12/2015

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DÉPIAUTER, verbe transitif.  

Populaire.  Dépouiller un animal de sa peau. Dépiauter un lapin. Un petit crocodile, que nous avons immédiatement tué et dépiauté (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1850, page 216 ). 

—  Par analogie. 

·    [Le complément désigne un être humain] 

Écorcher vif. Elles [les femmes] menacent de dépiauter les gardes nationaux, qu'on voit, en sentinelles, fermer la rue des Belles-Feuilles (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1870, page 700 ).  Emploi pronominal réciproque.  Se griffer, se battre. Il y en avait deux [des femmes] qui se dépiautaient, à la sortie du grand-balcon. (...). Ah! quelle roulée! (...). L'une avait le nez arraché; le sang giclait par terre (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir,  1877, page 546 ). 

Enlever les vêtements (de quelqu'un). Tout en la dépiautant [Sophie] de ses mains frémissantes, il la poussait vers la chambre et le lit, tantôt riante, tantôt glissante comme une couleuvre (LÉON DAUDET, Phryné,  1937, page 188 ).  Emploi pronominal réfléchi.  Se déshabiller. Sa blouse le gênait encore, il s'est dépiauté d'un seul coup... Elle est tombée à côté de nous... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936, page 215) 

·    [Le complément désigne un fruit]  Dépouiller de son écorce. Je brise la coque, je dépiaute l'amande (ALEXANDRE ARNOUX, Contacts allemands,  1950, page 26 ). 

—  Au figuré.  Éplucher, dépouiller un texte : 

Ø 1. Il y a trois semaines, j'avais résolu de me saisir d'un discours qu'il [Guy Mollet] venait de prononcer à Gannat et de le dépiauter, de le découper phrase par phrase : je rêvais d'anatomiser le mensonge, en quelque sorte...

FRANÇOIS MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes,  1961, page 289. 

—  Argot. 

·    Dépouiller, dévaliser une personne. Elle commença la tournée par les officiers supérieurs, les dépiota comme des écrevisses jusqu'à leur dernier sou d'économies (ARISTIDE BRUANT, 1901, page 160 ). 

·    Fouiller à fond un endroit : 

Ø 2. Tout le Marais on l'a battu, porte après porte, et encore les transversales, rue Quincampoix, rue Galante, rue aux Ours, la Vieille-du-Temple... Tout ce parage-là, on peut le dire, on l'a dépiauté par étages...

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936 page 185. 

Remarque : On rencontre dans la documentation le participe passé adjectivé dépiauté, ée. [En parlant d'une chose] Qui est détérioré, abîmé. Du plancher jusqu'au deuxième... papelards fendus, bouquins crevassés, manuels pourris, manuscrits, mémoires, tout ça rendu en serpentins... nuée de confettis voltigeurs... tous les encartages dépiautés, en vrac, en mélasse... (Louis-Ferdinand Céline, opere citato, page 527). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 

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