DÉPOTER, verbe transitif.

 dépoter

DÉPOTER, verbe transitif.  

A.—  Enlever une plante de son pot pour la placer dans un autre généralement plus grand ou la mettre en pleine terre. Dépoter un rosier, des oeillets (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932). Antonyme : empoter : 

Ø 1. Déjà ils se voyaient en manches de chemise, au bord d'une plate-bande, émondant des rosiers, et bêchant, binant, maniant de la terre, dépotant des tulipes.

GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, 1880, page 14. 

—  Par métaphore. Lorsque je fouille mon passé j'en dépote d'abord une figure qui entraîne sa terre après elle (JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être,  1947, page 175 ). 

B.—  Par extension.  Transférer le contenu d'un récipient dans un autre. Dépoter du vin, des liqueurs. Ce vin étant très vieux il a fallu le dépoter (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932).  Spécialement.  PÉTROLOGIE.  

Transférer tout ou partie de la cargaison d'un camion, d'un wagon, etc. dans la citerne destinée à le recevoir. Dépoter un wagon-citerne : 

Ø 2. Autrefois, l'épicier dépotait les sacs et mettait son sel dans un tiroir en bois. Pour chaque client il pesait la quantité de sel demandé sur une balance et la versait dans un cornet en papier.

JEAN STOCKER, Le Sel,  1949, page 79. 

—  Argot.  Débarquer quelque chose, quelqu'un. L'Île-de-France ayant le matin même dépoté au Havre un contingent d'Amerloques (JULES SIMON, Touchez pas au grisbi,  1953, page 180 ). 

Remarque : On relève d'autres emplois argotiques au sens de \" exhumer, accoucher \"; [En parlant d'un taxi] \" déposer un client, etc. \" (confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907, Dictionnaire historique des argots français (Gaston Esnault) 1966). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3