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DÉPRENDRE, verbe transitif.

Publié le 07/01/2016

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DÉPRENDRE, verbe transitif.  

A.—  Rare.  Séparer plusieurs éléments pris ensemble. Mais je l'eus bientôt rattrapée [la mère de Félibien] , et j'aurais bien voulu voir que quelqu'un se fût mêlé de nous déprendre (FERDINAND FABRE, Barnabé,  1875, page 169 ). Quand Bouliche voit que quelques-unes [des bûches] se prennent au milieu de la rivière, il (...) entre dans l'eau et, avec son croc, les déprend (JULES RENARD, Journal,  1898, page 479 ). 

·    Déprendre de..  Détacher un élément attaché à un autre. Il se cambrait, pour déprendre de son dos sa chemise mouillée (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes,  1925, page 161 ). 

—  Emploi pronominal réfléchi.  Se détacher, se séparer. Comme tout se déprend! Comme tout s'émiette! (GEORGES RODENBACH, Le Règne du silence,  1891, page 169 ). Leurs bouches se déprirent, s'arrachèrent l'une à l'autre (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1188 ). 

B.—  Au figuré.  [L'objet désigne une personne]  Dégager de l'emprise d'une personne ou d'une chose. La pratique de la vie ne suffit pas (...) à déprendre l'homme du fol amour d'être toujours (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie,  1893, page 24 ). Il sentait qu'il l'aimerait [la vie] toujours, que rien ne pourrait l'en déprendre (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 508 ). 

—  Emploi pronominal réfléchi.  [Le sujet désigne une personne]  Se déprendre d'une personne, d'une attache, d'un sortilège. Une fois accoutumé, vous ne pourrez plus vous déprendre de ce pays (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison,  1932, page 209 ). L'homme ne peut jamais se déprendre tout à fait de lui-même, s'évader de sa condition (Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 4006) : 

Ø Vous n'avez jamais pu vous déprendre de moi, vous m'avez toujours aimé en dépit de ma conduite abominable.

HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 304. 

Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin déprise.  Dépossession. Augustin sentit (...) cette déprise du réel et cet allègement de tout (JOSEPH MALÈGUE, Augustin, tome 2, 1933, page 410). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 79. 

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